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Montaigne, Les Essais, I, 31, 1580 - Commentaire rédigé

Publié le 23/06/2021

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« Objet d’étude : La littérature d’idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle Parcours associé à l’OI Les Lettres persanes de Montesquieu : Le regard éloigné EXPLICAT ION DE T EXT E N°2 1 C’es t -à -dire des Indiens Tupinamba du Brésil, les « canni bales » qui s ont le sujet de cet es sai.

2 De ce côté -ci, de l’Europe.

3 Tromper pa r.

4 Sa ns doute en 1562.

5 Notre mode de vie, notre richess e.

6 Fâ ché.

7 Mercena ires suis ses employés pour la ga rde du roi d e France.

8 Cha rles IX a alors 12 a ns .

9 Une ma nière de parler.

10 Riches ses.

11 Interprète.

12 Profit, s a laire, récompense.

13 Pourra it tenir.

14 Vêtements qui couvrent le corps de la ceinture a u genou.

Symbole ironique ici de la civilisation.

1 5 10 15 20 25 29 Trois d’entre eux 1 , ignorant combien coûtera un jour à leur repos et à l eur bonheur la connaissance des corruptions de deçà2 , et que de ce commerce naîtra leur ruine, comme je présuppose qu’elle soit déjà avancée, bien misérables de s’être laissés piper3 du désir de la nouvelleté et avoir qui tté la douceur de leur ciel po ur venir voir le nôtre, furent à Rouen4 , du temps que le feu roi Charles IX y était.

Le roi parla à eux longtemps ; on leur fit voir not re façon, notre pompe5 , la forme d’une belle ville.

Après cela, quelqu’un en demanda leur avis et v oulut savoir d’eux ce qu’ils y avaient trouvé de plus admirable.

Ils répondirent trois choses, d’où j’a i perdu la troisième et en suis bien marri6 ; mais j’en ai encore deux en mémoire : ils dirent qu’ils trouvaient en premier lieu fort é trange que tant de grands hommes, portant barbes, forts et armés, q ui étaient autour du roi (il est vraisemblable qu’ils parlaient des Suisses7 de sa garde), se soumissent à obéir à un enfant 8 , et qu’on ne choisissait pas plutôt quelqu’un d’entre eux po ur commander ; secondement (ils ont une façon de leur langage 9 telle qu’ils nomment les hommes moitié les uns des autres) qu’ils avaient aperçu qu’il y avait parmi nous des hommes pleins et gorgés de toutes sortes de commodités10 , et que leurs moitiés étaient mendiants à leurs portes, décharnés de faim et de pauvreté, et trouvaient étrange comme ces moitiés-ci né cessiteuses pouvaient souffrir une telle injustice qu’ils ne prissent les autres à la gorge ou missent le feu à leurs maisons.

Je parlai à l’un d’eux fort longtemps ; mais j’avais un truchement 11 qui me suivait si mal et qui était si empêché à recevoir mes imaginations par sa b êtise, que je n’en pus tirer guère de plaisir .

Sur ce que je lui demandai quel fruit 12 il recevait de la supériorité qu’il avait p armi les siens (car c’était un capitaine, et nos matelots le nommai ent « roi »), il me dit que c’était marcher le premier à la guerre ; de combien d’hommes il ét ait suivi, il me montra un espace de lieu pour signifier que c’était autant qu’ il en pourrait13 en un tel espace – ce pouvait être quatre ou cinq mille hommes ; si, hors la guerre, toute son autorité était expirée, il dit qu’il lui en restait cela que, quand il visitait les villages qui dépendaient de lui, on lui dressait des sentiers au travers des haies de leurs bois par où il pût passer bien à l’aise.

Tout cela ne va pas trop mal : mais quoi, ils ne porten t point de hauts -de-chausses ! 14 Montaigne, Les Essais, I, 31, 1580 © Arléa, éd.

Cl.

Pinganaud, 2002, reprise des Carrés cl assiques Nathan. »

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