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Commentaire de texte, extrait du chapitre X « Des livres », Livre II, des Essais de Montaigne

Publié le 17/05/2020

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« Dans ce chapitre « Des livres », Montaigne évoque sa relation à la lecture, et se livre, à ce que l'on pourrait appeler,un classement des auteurs, des œuvres et genres littéraires qu'il affectionne, ou non.

Après avoir exposé sarelation à la lecture et évoqué les recueils plaisants de Boccace, Ronsard et Rabelais, l'auteur en vient à parler depoésie.Dans l'extrait étudié Montaigne avoue alors sa préférence pour la poésie antique.

Cette préférence se fait encomparaison à la poésie contemporaine de Montaigne, marquée par le pétrarquisme que l'auteur n'approuve pas.Montaigne réprouve également les auteurs antiques emphatiques ou ayant une écriture peu cohérente.

Mais c'estfinalement l'artifice en général que Montaigne réprouve.

Ainsi nous allons tenter de montrer, en quoi le goûtpersonnel de Montaigne pour l'ancien poète reflète une considération philosophique globale?Dans un premier temps nous allons examiner l'avis de Montaigne sur les bons et mauvais dramaturges.

Nousétudierons par la suite le rôle des exemples dans ce texte.

Enfin, nous analyserons le caractère philosophique qui sedégage de l'extrait. Selon Montaigne, « les bons et anciens poëtes » sont ceux qui font preuve de simplicité dans leurs écrits.Montaigne n'adhère pas à la stylisation pétrarquiste, trop emphatique et artificielle.

Il rejoint à ce titre l'avis deJoachim Du Bellay.

Les bons poètes se refusent même les petits « ornements » courant en poésie de tout temps.

Lepropos est si clair qu'ils n'ont nul besoin de le parer de choses superficielles comme des grandes figures de style.Montaigne compare ainsi Catulle et Martial, puis l'Enéide, à Roland Furieux.

Catulle.

Montaigne réprouve les« aiguillons » des épigrammes de Martial, en parallèle avec la pratique stylistique de la pointe qu'il réprouve, etaffectionne au contraire la douceur de celles de Catulle.

Simplicité semble rimer avec aisance de discours etcontinuité, cohérence.

En effet, plus loin Montaigne évoque la remarquable cohésion de l'œuvre de Virgile, à ladifférence de celleDe plus les mauvais poètes, ne se suffisant pas à eux, n'ayant pas assez d'esprit pour cela, doivent recourir à celuides anciens.

Montaigne utilise la métaphore, puis la comparaison pour disqualifier la démarche de ces poètes.Montaigne semble opposer « esprit » et « corps », corps pouvant se parer, se déguiser, à l'inverse de l'esprit quireste toujours fidèle à lui-même, malgré le travestissement extérieur. L'avis de Montaigne se donne dans la comparaison.

Les bons poètes se différencient des mauvais poètes anciens,des mauvais poètes contemporains, mais aussi des dames, des courtisans et des mauvais comédiens.

En revanche,ils sont par certains cotés semblables aux bons comédiens.Ces exemples sont d'une part des métaphores illustratives.

Le travestissement est le point de jonction.

Lescourtisans, les comédiens novices, les dames, tout comme les mauvais poètes utilisent font preuve d'artifice pourarriver à leurs fins.

Ces derniers ont recours aux génies des anciens et à des figures de styles poussées, de mêmeque les autres types d'individu déguisent leurs manières naturelles.

Ainsi le champ lexical du travestissement estcommun à tout ces types d'individus : « affectation », « ornement », « mouvement étranges et bateleresques »,« saut périlleux », « s'enfariner le visage », « contrefaire », « grimaces ».Mais il y a une grande différence dans leurs finalités.

En effet, dans les activités, que nous qualifierons d'artistiques,le théâtre et la poésie, l'artifice, selon Montaigne, mène à l'échec.

En revanche, dans les pratiques sociales, mêmesi personne n'est dupe de la fausseté de l'attitude du courtisan, et de la danse de la femme, la superficialité estadmise.

Elle est même couramment pratiquée, voire érigée en norme.

Ces exemples deviennent alors des métaphoresde métaphores, le pas de danse pouvant se voir comme l'image d'une attitude générale de la personne.

Ellesprennent ainsi le sens d'une critique sociale.Ces exemples sont illustratifs et argumentatifs.

Il participe d'une démonstration, et élargit le propos qui traitaitinitialement uniquement des poètes.

La mise en parallèle d'une critique sociale et du paradigme artistique de lacréation révèle alors la dimension philosophique du texte. En parlant d'art et de société, Montaigne nous parle finalement de deux sphères régies par des règles différentes.

Lasociété a ses lois, où l'apparat et l'artifice sont de rigueur.

Tandis que l'art, tourné vers l'esprit et l'individualité dechacun doit valoriser le naturel.Le bons comédiens, comme le bons poètes sont ceux qui n'ont pas besoin d'artifice pour exceller.

L'excellence résidedans la simplicité.

L'artifice est le superflu, la superficialité est l'apanage des mauvais auteurs, et des comédiensmédiocre.

La vérité des sentiments, qui est finalement le but des comédiens et des poètes, réside dans la simplicité,le naturel.Les Essais sont d'ailleurs bâtis sur cette authenticité, induisant l'évolution, l'erreur, la contradiction.

L'art doit sefaire sans art.

C'est une nouvelle démarche d'écriture résolument moderne qui prétend éliminer la rhétorique,l'artifice.

Montaigne fait le choix d'un style, un style simple.

Cette simplicité dévoile l'homme qui en est à la base.L'auteur, l'acteur, se met véritablement à nu lorsqu'il fait preuve de naturel.

C'est alors l'intériorité de l'homme enquestion qui ressort. Montaigne revendique un art simple et harmonieux, la clarté et la douceur du style, en rapport avec sa vision de lalecture comme otium.

Ainsi pour l'auteur, la lecture vise plus à acquérir une sagesse intérieure qu'un savoir.

Celarejoint sa philosophie morale : la finalité du tout apprentissage n'est pas d'accumuler des couches de matièressuccessives, qui étoufferait l'individualité sous des dogmes à suivre, mais plutôt d'apprendre à mieux vivre, enaccord avec soi-même, en quelques sortes, trouver son authenticité.. »

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