Mémoires d'un tricheur de Sacha Guitry (Résumé & Analyse)

« Fils de comédien, Sacha Guitry (1885-1957) fut l'auteur de plus de cent trente pièces de théâtre.

Parisien, demeuréboulevardier à la Belle Époque, il eut le charme, la verve facile, le goût du bon mot. Constatant la puissance du hasard dans le quotidien, un enfant décide d'en jouer.

Il pénètre les milieux du jeu, lescasinos luxueux, dans lesquels il grandit et apprend son métier de tricheur. Hasard, balancier entre la chance et la malchanceC'est à Tortisambert que naît le narrateur en 1882.

Enfant, il est privé de champignons parce qu'ila volé huit sous dans la caisse de ses parents épiciers.

Les champignons, vénéneux, tuent les douze personnes deson entourage.

Des cousins, notaires, le prennent en tutelle, à Flers.

L'enfant grandit, devient chasseur dans unrestaurant de Caen, puis groom à l'hôtel de Paris de Trouville.

Côtoyer le luxe lui donne l'idée de tenter sa chance àParis.

Il trouve une place à l'hôtel Scribe.

« Que ta silhouette soit toujours la même, car il faut qu'on puisse tereconnaître de loin », se conseille-t-il à lui-même.

Le jeune homme se lie d'amitié avec un plongeur, un anarchiste,qui le fait participer à l'attentat manqué contre Nicolas II de Russie.

Il s'enfuit à Monaco.

Première expérienceamoureuse avec une comtesse qui le paie pour cela.

Sa carrière monégasque est interrompue par le service militaireà Angoulême puis par la guerre de 1914.

Mais, immédiatement blessé, il est réformé et se marie à Monaco avec unepartenaire de jeu douée pour tricher.

Il devient croupier et prépare avec sa complice un beau coup.

Entrepriseratée.

Il est renvoyé du Casino et termine sa vie chez un fabricant de cartes à jouer. Portrait d'un dandy et philosophie du jeuL'intrigue, bien mince en vérité, est donnée sur le ton badin de Guitry, insolent, capable de mêler le bon mot au piredes cynismes.

« Un blessé de guerre, écrit-il, n'est jamais un infirme.

Il n'a pas perdu son bras, il l'a donné.

» Dansles Mémoires d'un tricheur, il cherche à exprimer la fascination du jeu.

Le tricheur arrête de tricher parce qu'ilpréfère jouer.

Il croyait pouvoir dominer le jeu en trichant, mais c'est le jeu qui le domine en lui imposant lanécessité du hasard : « Quand on est joueur, vraiment joueur, on ne peut pas tricher — on ne peut se substituer auhasard.

» Par ailleurs, on notera l'ironie du narrateur à l'égard de la société.

Le jeu et la malhonnêteté permettent àl'orphelin pauvre de gravir les échelons de la société, à la faveur de circonstances fortuites.

Morale : c'est parhasard, et non par mérite, que l'on accède à la richesse.. »