Ivan TOURGUENIEV: Mémoires d'un chasseur (Résumé & Analyse)

« Malgré ses nobles origines et son respectable statut social, Tourgueniev critique et dénonce - avec ironie - lapratique du servage.

Quelques années plus tard, lorsque la réforme aura enfin eu lieu, ce n'est pas sans fierté qu'ils'attribuera les raisons de ce changement.

Cependant l'histoire nous apprend que Nicolas Ier avait déjà décidédepuis longtemps cette réforme.

Dans cette affaire, le rôle de Tourgueniev n'est donc pas aussi déterminant qu'il leprétend. Dans les terres de Russie, Tourgueniev prend part à la vie des paysans et des seigneurs, qui lui dévoilent unpassage de leur histoire, une brève anecdote ou, plus simplement, une opinion. L'homme et la nature Les Mémoires se composent de vingt-quatre histoires, dont chacune est un tableau représentant sur un modeanecdotique plusieurs aspects de la vie humaine.

On y retrouve bien entendu l'amour, la passion, la pauvreté, lavieillesse, mais aussi quelques réflexions sur les rapports entre seigneurs et paysans à l'époque de l'auteur.

Noussurprenons la vérité de ces hommes à travers ce qu'ils racontent, ce qu'ils éprouvent ou ce qu'ils font, et la tâcherevient au lecteur de tirer lui-même les leçons de ces expériences.

Toutefois, malgré le rôle important qui estaccordé à l'anthropologie sociale dans les Mémoires, il serait bien maladroit de négliger l'intérêt que l'auteur porteégalement à la nature.

Celle-ci est omniprésente et ne constitue pas seulement le point de départ de considérationssur la société.

Elle représente aussi une force et un enjeu capital que l'écrivain cherche à nous faire comprendre.Sans cesse en relation avec ce qui nous est offert d'humain et de cultivé, la nature nous est présentée comme unmilieu vivant où se mêlent la musique, les parfums et les couleurs. L'innocence du voyeur es Mémoires d'un chasseur ne sont i pas seulement ceux d'un homme qui ne ferait que convoiter la prise d'unquelconque gibier.

Ce que recherche avant tout narrateur, c'est à capturer - sans en avoir l'air - quelques traits dela nature humaine.

Pour ce faire, Tourgueniev prend la chasse comme alibi.

Les longues excursions, les errancesbucoliques à travers les bois et les domaines lui permettent de provoquer les rencontres.

Toutefois, si le narrateurest aussi acteur, il ne fait pas œuvre de critique.

C'est un simple voyeur qui ne fait que décrire l'aspect physique deses interlocuteurs et ses relations avec eux.

Jamais aucune conclusion ne vient achever le récit, et la morale dechaque histoire n'appartient qu'au lecteur, seul juge de ses observations.

En somme, l'auteur est un pauvrespectateur qui ne renverse jamais le destin de ceux qu'il côtoie.

Attentif et curieux, il sollicite notre attention envue de nous faire saisir les conditions sociales de son époque.. »