Mémoire et histoire

« Mémoire et histoire 0 Évocation et connaissance 1.

Le souvenir • Nous avons une conscience du passé issue du fonctionnement nature l de notre mémo ire.

Nos souvenirs sont la poss ibilité de nom­ mer (mots) ou de figurer (images) notre vie et des événements pas­ sés.

Ils se présentent de manière peu ordonnée, livrant ce temps antérieur par morceaux, et se modifiant en évoluant.

Il s'agit plus d'évoca tion que de connaissance de notre passé.

• Nous sommes notre passé.

Celui-ci imprègne notre présent et notre avenir, et détermine en part ie ce que nous devenons.

2.

Ambiguïté de la mémoire • Nous croyons spontanément à la véracité de nos souven irs.

Ma is nous pouvons douter de la valeur de témo ignage de notre mémoire .

Confrontant nos souvenirs à ceux d'autrui, nous pouvons parfo is constater d'étonnantes distorsions.

le sens n'est pas évident; il est relatif à un travail d'interprétation .

• Ainsi, l'évocation présente, volontai re ou non, est déjà une cer­ taine compréhension du passé, sa relecture.

N'est-ce pas l'in dice d'un écart inevitable entre la memoire et le passé ? m Mémoire histori que et représentation du passé 1.

Le passé historique • l'histoire , science du devenir collectif et individuel, rencontre une difficulté similaire.

Elle doit douter de la verité de ce dont elle témoigne.

Pour être une mémoire, il lui faut également des « sou­ venirs», des traces du passé laissées par les hommes : faits maté­ riels (monume nts , par exemple), écrits, témoignages.

• l'his torien n'est pourtant pas devant ces traces comme nous sommes devant nos souvenirs.

Il ignore leur signification et leur valeur, alors que nous avons, plus ou moins , une compréhension imm édiate de nos souvenirs.. »