Louis-Ferdinand Céline ou les Epopées de banlieue

« Louis-Ferdinand Céline ou les Epopées de banlieue 1894-1961 l'« indignité nationale», à laquelle Céline, au retour d'un long exil, est condamné en 1958 pour collaboration avec l'ennemi, a rejailli momentanément sur son œuvre .

Celle-ci avait pourtant, dès 1932 , bouleversé la littérature romanesque par son audace.

Sans Voyage au bout de la nuit, la Nausée de Sartre n'aurait peut-être pas été ce qu'elle est.

Par sa peinture des défavorisés en détresse, sa révolte devant les calamités sociales, et la prodigieuse utilisation du langage parlé au moyen duquel il les exprime , Céline est l'un des écrivains les plus originaux et les plus puissants du XX• siècle.

Réquisitoires contre l'injustice « Le siècle dernier je peux en parler, je l'ai vu finir ...

» Né à Courbevoie, d'origine modeste, Céline évoque son en­ fance dans Mort à crédit (1936).

Il restitue l'atmosphère des zones populaires d'autrefois:« C'est changé Rancy, il reste presque rien de la muraille et du Bastion.

Des gros débris noirs crevassés, on les arrache du remblai mou, comme des chicots.

Tout y passera, la ville bouffe ses vieilles gencives.

» En 1924, il réussit, non sans mal, à soutenir une thèse de médecine.

La section d'hygiène de la Société des Nations l'envoie en mission en Amérique et en Afrique.

Au retour, il ouvre un cabinet à Clichy .

Son premier roman, Voyage au bout de la nuit (1932), l'impose d'emblée .

li l'a nourri de tout ce qu 'il a vécu et son héros, Ferdinand Bardamu, c'est lui-même : « La littérature ça compense.» Catalogue des fléaux de sa génération, réquisitoire véhément contre les injustices sociales, ce roman est écrit dans une langue à l'état brut, argotique, débraillée, qui colle au sujet.. »