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Liberté et égalité sont-elles compatibles dans la vie civile ?

Publié le 15/05/2020

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« Nous ne sommes libres que parce que nous sommes égauxLa devise «Liberté, Égalité, Fraternité» n'est pas qu'un slogan républicain.

C'est l'expression de l'indissociabilité des trois notions, car je ne peux être librequ'avec les autres.

Ma liberté s'arrête où commence celle d'autrui, parce que celle d'autrui s'arrête où commence la mienne.

Ou mieux encore, ma libertécommence avec celle de l'autre. Il ne faut pas confondre égalité et identitéUne stricte identité entre les hommes serait incompatible avec la liberté puisqu'elle nous condamnerait à être tous semblables.

Mais l'égalité, ce n'est pascela.

Si autrui est mon égal, c'est précisément parce que nous sommes tous deux libres.

Il n'y a aucune incompatibilité entre l'égalité de droit et la libertéqui nous différencie les uns des autres.Rousseau montre que la stricte égalité entre les citoyens garantit leur liberté et vice versa.Rousseau affirme que « renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme ».

Non seulement la liberté est inaliénable, et nul ne peut vouloir êtresoumis à un autre, mais surtout les hommes s'associent pour conserver leur liberté et se préserver des rapports de dépendance personnelle par l'égalité detous.Le problème de la création de l'Etat légitime peut donc s'énoncer ainsi : « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force communela personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant.

»Or, comment créer des lois et n'obéir à personne ? La réponse de Rousseau est apparemment simple : « Le peuple soumis aux lois doit en être l'auteur.

»Chaque individu promet d'obéir à la « volonté générale ».

La « volonté générale » est ce qu'il y a de commun dans toutes les volontés.

Par exemple, aumoment où un groupe d'individus veut s'associer, il existe en chacun de ses futurs membres une volonté commune : créer cette association, quelles quesoient par ailleurs leurs volontés particulières et différentes, singulières.

En promettant d'obéir à la « volonté générale », je ne promets en fait que d'obéir àmoi-même, qu'à une partie de ma volonté, qui se trouve coïncider avec celle des autres.

Sans doute, en obéissant à la « volonté générale », ne réaliserai-jepas toutes mes volontés, je ne satisferai pas tous mes intérêts.

Mais je me réaliserai que ce que je veux, que mes intérêts.

En aucun cas je ne serai soumisà la volonté d'un autre.

Bref, je resterai libre.« Tant que les sujets ne sont soumis qu'à de telles conventions, ils n'obéissent à personne, mais seulement à leur propre volonté.

»En obéissant à la loi, qui n'est qu'une déclaration de la « volonté générale », je perds ma liberté naturelle de faire tout ce que je veux ou plus précisémenttout ce que je peux , étant donné la force des autres qui peuvent s'opposer à mes projets.

Mais je gagne précisément une liberté politique, qui me permet àla fois de n'obéir qu'à moi-même (puisque je peux me considérer comme l'auteur de la volonté générale, qui est une partie de MA volonté), et ne pas subir lavolonté d'un autre (plus fort, plus rusé, plus riche).

Liberté et égalité sont incompatibles dans la natureLe droit «naturel», c'est le droit du plus fort («naturellement», les gros poisson mangent les petits).

Proclamer l'égalité de tous les hommes, c'est brimer leshommes supérieurs au profit des plus faibles.En règle générale, la loi et la nature se contredisent.

D'un point de vue naturel, le plus grand des maux est de subir l'injustice et non pas de la commettre.Pour la loi, il ne faut pas commettre l'injustice.

Les lois sont ainsi établies par les faibles - et pour eux - en vue de se protéger des débordements de forcedes plus puissants.

C'est du point de vue des faibles que la loi décrète ce qui est digne d'éloge ou au contraire blâmable.

La notion d'égalité dans la justiceobéit au même principe : la même loi pour tous, en établissant une égalité par le bas.

Quiconque n'agit pas comme le fait et le veut la multitude est puni parla loi.

Au contraire, la nature montre qu'il est juste que le supérieur l'emporte sur l'inférieur, et le plus capable sur le moins capable.

La nature est le sièged'une lutte de forces, où la plus puissante est destinée à l'emporter et à dominer.

Les bâtisseurs d'Empires n'ont pas autrement agi, en pillant, massacrant,pour s'approprier et dominer.

La soumission à la justice égalitaire est donc le fait des faibles, qui craignent les puissants et sont incapables de dominer. "Certes, ce sont les faibles, la masse des gens, qui établissent les lois, j'en suis sûr.

C'est donc en fonction d'eux-mêmes et de leur intérêt personnel queles faibles font les lois, qu'ils attribuent des louanges, qu'ils répartissent des blâmes.

Ils veulent faire peur aux hommes plus forts qu'eux et qui peuvent leurêtre supérieurs.

C 'est pour empêcher que ces hommes ne leur soient supérieurs qu'ils disent qu'il est vilain, qu'il est injuste, d'avoir plus que les autres etque l'injustice consiste justement à vouloir avoir plus.

C ar, ce qui plaît aux faibles, c'est d'avoir l'air d'être égaux à de tels hommes, alors qu'ils leur sontinférieurs. Et quand on dit qu'il est injuste, qu'il est vilain, de vouloir avoir plus que la plupart des gens, on s'exprime en se référant à la loi.

Or, au contraire, il estévident, selon moi, que la justice consiste en ce que le meilleur ait plus que le moins bon et le plus fort plus que le moins fort.

Partout il en est ainsi, c'est ceque la nature enseigne, chez toutes les espèces animales, chez toutes les races humaines et dans toutes les cités ! Si le plus fort domine le moins fort et s'il est supérieur à lui, c'est là le signe que c'est juste. De quelle justice Xerxès s'est-il servi lorsque avec son armée il attaqua la Grèce (1), ou son père quand il fit la guerre aux Scythes ? Et encore, ce sont làdeux cas parmi des milliers d'autres à citer ! Eh bien, Xerxès et son père ont agi, j'en suis sûr, conformément à la nature du droit - c'est-à-direconformément à la loi, oui, par Zeus, à la loi de la nature -, mais ils n'ont certainement pas agi en respectant la loi que nous établissons, nous ! Chez nous, les êtres les meilleurs et les plus forts, nous commençons à les façonner, dès leur plus jeune âge, comme on fait pour dompter les lions ; avecnos formules magiques et nos tours de passe-passe, nous en faisons des esclaves, en leur répétant qu'il faut être égal aux autres et que l'égalité est ce quiest beau et juste.

Mais, j'en suis sûr, s'il arrivait qu'un homme eût la nature qu'il faut pour secouer tout ce fatras, le réduire en miettes et s'en délivrer, si cethomme pouvait fouler aux pieds nos grimoires, nos tours de magie, nos enchantements, et aussi toutes nos lois qui sont contraires à la nature - si cethomme, qui était un esclave, se redressait et nous apparaissait comme un maître, alors, à ce moment-là, le droit de la nature brillerait de tout son éclat." PLATON, Gorgias, 483b-484a, trad.

Canto, Garnier-Flammarion, 1987, pp.

212-213. (1) allusion à la seconde guerre médique conduite par Xerxès, roi des Perses, qui envahit la Grèce en 480 av.

JC L'égalité fausse le jeu de la libertéLa liberté n'est donnée mais à conquérir.

C omme le montre Thomas Hobbes, je ne suis vraiment libre que lorsque les autres ne le sont pas.

Les rapports demaîtrise et de servitude montrent bien que liberté et égalité sont incompatibles.

Pour qu'il y ait des maîtres oisifs, il faut des esclaves au travail.

Si noussommes tous égaux, ce n'est que parce que la loi protège les faibles et brime les forts.

L'égalité est contre-nature.

La nature nous montre partout l'inégalité.L'égalité est une injustice antinaturelle qui fait en sorte que la majorité des faibles domine les autres.

Suite de ce devoir (un second et dernier code PassUp vous est nécessaire). »

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