Les épicesLa cuisine de nos ancêtres.
Publié le 17/05/2020
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La cuisine de nos ancêtres
Les épices tiennent une grande place
dans la vie médiévale et alimentent pour
une bonne part le commerce internatio
nal de l'époque.
Le terme «épice» s'applique à des produits extrêmeml:nt vari~s: dans la liste qu'en dresse l'Italien
Pegolotti, au début du XVI• siècle, on ne compte pas moins de 288 articles,
dont le cuivre, le coton, le papier ou la
glu.
Mais on entend surtout par épices
les produits aromatiques, médicamen
teux ou tinctoriaux d'origine exotique.
A table, les épices sont très appréciées,
car la nourriture, peu diversifiée, a
besoin d'être relevée.
Les gens
de toutes
conditions utilisent beaucoup le poivre
et le gingembre.
On emploie aussi la
muscade, la cannelle, le safran, le giro fle, la coriandre et des produits aujour
d'hui oubliés, comme le garingal ou la
zédoaire.
On en met aussi à infuser dans le vin.
Les raisins secs, les figues, les
dattes, la pâte d'amandes sont aussi con
sidérés comme des épices; mais
le sucre
ne vient concurrencer le miel qu'au xv• siècle, bien que la canne soit cultivée
dans les Etats créés en Orient par les croisés.
Beaucoup de ces produits figurent égale
ment dans la pharmacopée; ainsi, on
utilise à l'origine
le sucre et le riz comme
médicaments.
Pourtant, peu d'épices
sont à usage proprement médical,
si ce n'est l'aloès, le camphre, la casse et
quelques produits chimiques récoltés à l'état naturel, comme le salpêtre ou le borax.
Parmi les parfums, citons l'en-
x ne- xve siècle
cens, utilisé dans les offices religieux,
et la myrrhe.
Les couleurs vives étant
appréciées même pour
le vêtement mas
culin, on teint les textiles avec de la
cochenille, du safran, de l'indigo et, sur
tout, de l'alun à pouvoir fixatif.
Les épices proviennent du bassin médi
terranéen et, pour
les plus précieuses, du
Moyen ou de l'Extrême-Orient.
Jus qu 'au xn• siècle, elles sont rares: offrir
une livre de poivre est un cadeau excep
tionnel.
L'importance de ces produits
s'accroît plus tard dans les échanges,
leur valeur étant considérable par rap
port
à leur poids et à leur volume.
Les
Italiens, notamment les Vénitiens et les Génois, dominent le marché des épices; ils les négocient aux foires de Cham
pagne contre les draperies de Flandres.
Jacques Cœur, au xv• siècle, essaie en
vain de mettre fin à leur suprématie.
La demande croissante d'épices pous
sera plus tard les Européens à
se lan
cer sur les mers et à découvrir des terres
nouvelles.
Illustration: Récolte du poivre dans le sud de
l'Inde, miniature extraite du de Marco Polo Doc.
Bibliothèque nationale, Paris/Photo E.R.L.
© 1980, Edita-Service S.A., Genève
Imprimé en Italie A 16 305 07-01
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