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Les courants litterairesExplication linéaire du texte de Voltaire, Candide,(1759) chap 19 ( Extrait )

Publié le 23/09/2022

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« Explication linéaire du texte de Voltaire, Candide,(1759) chap 19 ( Extrait ) Introduction Présenter le contexte Voltaire est au XVIIIe siècle un des principaux philosophes des Lumières.

De son vivant, il tire sa célébrité des combats qu’il mène contre les injustices et l’intolérance.

En tant qu’écrivain, il est connu pour la richesse de sa production : tragédies, essais, ouvrages historiques, lettres… C’est aussi un précurseur dans le genre du conte philosophique dont le plus célèbre est Candide d’où est extrait ce texte Situer le texte Après la parenthèse heureuse de l’Eldorado précédant ce passage, Candide et Cacambo rencontrent un nègre au bord d'un chemin, il leur raconte sa misérable vie qui se résume à peu de choses.

Ses malheurs sont dus à un commerçant blanc. En dégager l’enjeu Le lecteur, à travers cet épisode, sera confronté à une réalité historique que Voltaire intègre à sa démonstration avec efficacité.

Ce bref extrait, a pour but, de faire prendre conscience de l'inhumanité de l'esclavage de par la cruauté qui lui est propre.

Voltaire dénonce une pratique qui met en péril la dignité de l'être humain.

En même temps, il apporte une nouvelle preuve pour étayer son argumentation contre les doctrinaires de l'optimisme. L’extrait comprend trois mouvements. -Le premier consiste en un bref passage descriptif -narratif : la rencontre du nègre. -Le deuxième est composé du discours de l’esclave qui devient le porte-parole de tous les esclaves. -Le troisième est réservé à Candide :il reprend la parole et se révolte contre Pangloss et son optimisme.

On montrera l’ironie de ce réquisitoire qui prend la forme d’un dialogue. Explication linéaire Première partie : la rencontre du nègre Candide et Cacambo ne s’attendent pas à trouver sur leur chemin un homme dans un état aussi déplorable : ils découvrent un nègre mutilé et Candide s’interroge sur les raisons de son état.

La description du nègre est sobre, pathétique, il se trouve dans une situation d’humiliation .

La surprise de Candide se manifeste par des exclamations, l’emploi de mots fortement chargés d’affectivité (« mon ami », « l’état horrible ») et par des questions qu’il adresse rapidement au nègre.

La première question se situe à un niveau d’émotion déjà très intense ; le nègre qui répond d’abord sur un ton paisible souligne, par contraste, le trouble de Candide.

Son dénuement est traduit par la négation restrictive « ne…que ».

Le narrateur ne s’apitoie pas mais constate les infirmités.

C’est une présentation réduite où ne sont retenus que les détails marquants.

L’expression « pauvre homme » possède un sens à la fois matériel et affectif.

Certains termes expriment une réaction émue de Candide.

On constate la spontanéité du personnage, face à la souffrance d’autrui.

Les tournures interrogatives et exclamatives connotent l’intensité de l’émotion.

Le nègre s’exprime sur un ton de soumission.

L’adjectif « fameux » peut aussi être pris en un sens ironique : le négociant est certes connu, mais plus pour sa cruauté que pour ses vertus.

La fantaisie verbale sur le nom « Vanderdendur », la répétition de la lettre « d » fait d’emblée de lui un être ridicule et antipathique.

Le nègre explique la raison de son état : Voltaire concentre l’effet du pathétique en ne retenant que les détails frappants : caleçon, main, jambe.

« C’est l’usage » cette expression désigne le traitement dont le nègre a été victime ; ceci sous-entend une logique de l’habitude à laquelle le nègre semble se soumettre, ses malheurs obéissent à une loi supérieure.

Chez Voltaire, on voit que la fantaisie verbale se met au service de la fiction et de l’argumentation indirecte. Deuxième partie : Le discours du nègre La fonction des questions posées est de permettre un exposé de la situation des noirs : anonyme, le nègre de Surinam fait office de porte-parole pour l’ensemble des esclaves Le passage du « je » au « nous » montre que maintenant le nègre se fait l’avocat de la cause des esclaves en général.

On décèle dans le discours de l’esclave une résignation neutre et objective .

Il se contente de juxtaposer sobrement les informations .

Le constat objectif du nègre s’articule autour de trois expressions parallèles formant une sorte de rengaine tragique .

Cette juxtaposition de faits produit une accumulation qui fait mieux ressortir la cruauté des esclavagistes.

Dans le langage prêté à l'esclave, le choix d'un style dépouillé fait particulièrement ressortir la brutalité des faits : « Quand nous travaillons … la jambe ».

Les verbes concrets ont une charge de violence (« coupe » deux fois, usage du présent indiquant une action habituelle, impersonnalité du « on » ce qui suggère une relation déshumanisée.) L'absence d'adjectif souligne la simplicité, l'objectivité d'un constat.

On trouve même une certaine ingénuité dans la cruauté : « c’est l'usage », avec cette absence de pathétique : l’esclave présente les mauvais traitements comme des faits habituels et anodins.

Mais le nègre s'autorise un commentaire critique :« C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe ».

Voltaire prend la parole par la bouche de son personnage pour dénoncer le scandale.

Par cette phrase emphatique , le conte devient pamphlet.

Ce que Voltaire met en évidence, c’est le décalage monstrueux entre l’insouciance des Européens et les souffrances de ceux qui sont à leur service aux colonies.

Le nègre raconte alors sa vie .

Il dénonce d’une autre façon l’absurdité de l’esclavage, en reprenant le thème de l’optimisme, qui est le.... »

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