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l'école des noms

Publié le 16/06/2020

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« Mais le batelier, que cette attente affectait aussi, à son tour s'en vint trouver le même habile maître. Lequel fournit la même réponse : «Attendez. Vous êtes le seul “fournisseur” possible de la famille. » Dans cette partie de bras de fer, la patience de qui l'emporta et à quel prix, c'est ce que l'histoire ne dit pas. Qu'importe après tout puisque en ce double cas la suprême habileté de l'avocat fut d'être «doublement» habile sans qu'après tout rien ne puisse lui être reproché. Je ne sais si la tradition voit là un exemple d'habileté «impartiale», en tout cas cette habileté n'a rien à voir avec une quelconque bienveillance ou justice mais avec un jeu de pouvoir, lié en ce cas à l'offre et la demande, mais aussi un jeu de langage où chacun est tour à tour meneur et mené : la famille est à la fois meneur du jeu en tant que seul «client» et menée par le jeu en tant qu'elle dépend d'un seul «fournisseur», le batelier à la fois meneur en tant que seul fournisseur et mené en tant qu'il dépend d'un seul client. Autre est l'optique de ceux qui interrogent le langage quant à sa capacité de nommer le «réel», quant à la correspondance qui existerait entre les noms et les réalités. Vieux problème que celui-là, toujours actuel, et dont la réponse est sans doute partiellement du côté de ce bon sens qui reconnaît que le réel vécu impose les noms qui lui sont nécessaires — ainsi les esquimaux pour qui la neige est ce réel quotidien, de la connaissance de laquelle peut dépendre leur survie, ont-ils pour en désigner tous les aspects de multiples termes dont nous nous passons fort bien — et que les noms dont on se sert impliquent un certain découpage du « continu réel» en discontinu discursif — ainsi les conceptsd'âme et de corps, de raison et de sensibilité, ...»

« L'ÉCOLE DES NOMS 1 Dans tout questionnement survient toujours le moment de la mise en question du langage lui-même, et quant à sa capacité de nommer le «réel», et quant à sa force persuasive.

Pour que l'autre change d'opinion ou adhère à celle qu'on lui soutient, perde pied, rende les armes, il le faut persuader, c'est dire autrement l'amener par la parole à accepter un point de vue qui emporte son adhésion intime.

Tout conseiller, sophiste, rhéteur, avocat ne vise au fond à rien d'autre qu'à cette per­ suasion-là.

Il y faut habileté et justesse, mais précisé­ ment à défaut de cette justesse qui serait le fait et le fruit d'une logique inattaquable et d'une vérité incon­ testable, l'habileté suffit, car elle consiste à désarmer l'autre, à le vaincre.

Ainsi la joute verbale prend fin: je suis persuadé -ou feins de l'être -n'ayant plus rien à rétorquer.

De cette habileté, la tradition chinoise a conservé de multiples exemples QÙ le piquant de l'anecdote donne à penser.

Pour le plaisir du lecteur, en voici une dont la pointe se joue aussi dans la fin qu'on ne connaît pas.

Un batelier, ayant repêché le cadavre d'un riche notable, réclame à la famille du noyé une forte récom­ pense pour lui restituer le corps.

La famille, trouvant la somme exorbitante, prend avis d'un habile avocat.

Lequel leur dit : « Attendez.

Vous êtes le seul "client" 1.

Les auteurs qui illustrent cette école sont aussi appelés «nominalistes», ou «sophistes»._. »

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