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"Le vrai et le faux sont des attributs du langage, non des choses. Et là où il n'y a pas de langage, il n'y a ni vérité ni fausseté." Hobbes, Léviathan, 1651 . Commentez cette citation.

Publié le 16/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : "Le vrai et le faux sont des attributs du langage, non des choses. Et là où il n'y a pas de langage, il n'y a ni vérité ni fausseté." Hobbes, Léviathan, 1651 . Commentez cette citation. Ce document contient 602 mots soit 1 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Citation.

« Dans le langage courant, on dit qu'une pensée, une parole sont vraies si ce qu'elles contiennent correspond à laréalité.

Un mensonge est une parole qui ne dit pas la vérité, ou qui dit le contraire de la vérité.

Aussi, pour vérifier siquelqu'un dit la vérité, on pourra par exemple se renseigner sur les faits dont il parle.Pourtant ce que nous dit Hobbes, c'est que les notions de vérité et de fausseté n'existent que par le langage.

End'autres termes, les mots, les paroles ont en eux-mêmes un pouvoir de vérité et de fausseté qui échappe à toutevérification possible autre que celle de la logique du langage.Hobbes se montre ici résolument nominaliste.

Les noms ne sont que des noms, de simples étiquettes, ne révélantrien des choses elles-mêmes.

Il s'oppose ainsi aux réalistes, comme Platon dans Cratyle, ou Ponge, dans Le parti prisdes choses, pour qui les noms révèlent la réalité de la chose.

L'apport de Thomas Hobbes est le suivant : si lesnoms ne révèlent pas les choses, ils révèlent cependant les passions humaines, à ce titre ils ne sont pas de simplesétiquettes. Hobbes prend part dans cette citation à la querelle des universaux, un débat philosophique qui existe depuis le XIIesiècle et divise les penseurs théorisent sur le langage.

Hobbes prend parti pour la thèse nominaliste qui affirme queles idées générales sont de purs mots, face aux partisans de la thèse réaliste qui opposent que ces abstractionsexistent en réalité. Pascal, contemporain de Hobbes (XVIIe siècle), se rallie à la thèse nominaliste exposée ici par ce dernier.

PourPascal ( De l'esprit géométrique et de l'art de persuader ), nommer ne signifie pas définir.

Il explique ainsi qu'une définition donne les qualités de la chose, quand un nom ne fait que désigner cette chose, sans ne rien dire ce sonessence.

Le choix du nom n'est que purement arbitraire puisqu'il n'est utile que pour désigner une chose et n'aaucun rapport avec la chose elle-même.

Cela, le texte de Hobbes nous le fait pressentir avec force lorsqu'il utilisel'exemple des prénoms qui désignent les personnes elles-mêmes.

Quoi de plus arbitraire que de nommer quelqu'un« Pierre » ou « Jean » ? Il est évident que porter un autre nom ne changerait rien à leur personne.

Hobbes voit sathèse confirmée par le fait que les termes généraux qui expriment l'universalité sont appelé « indéfinis » : c'est pourlui la preuve de leur inconsistance réelle et de l'artificialité de l'outillage langagier.

Les noms indéfinis « ne sontpoints limités à nous-même », et « nous laissons à celui qui nous entend la liberté de les appliquer », est justementl'affirmation du caractère arbitraire des désignations nominales.

Si les noms peuvent varier, ne sont pas définis, celasignifie bien qu'il n'y a rien « derrière » ces noms qu'une abstraction, et non un être réel. Pour Pascal, on reconnaît les universaux au fait qu'ils sont indéfinissables.

En prenant comme Hobbes l'exemple duterme « homme », Pascal explique que l'on ne peut le définir, car dès lors qu'on s'y essaie, on ne fait qu'obscurcirl'idée que l'on en a, et on se heurte à une contradiction, celle de chercher à singulariser une idée générale.

On nepeut alors que s'exposer à énoncer des propositions fausses, car leur particularité introduit nécessairement descontradictions avec la généralité du terme.

Pascal remarque, et rejoint ainsi la position de Hobbes, qu'il est inutile dechercher à définir ces termes généraux car ils sont entendus de tous, et chacun sait de quoi il s'agit quand onutilise le terme « homme », même si l'on ne peut en donner une définition fédératrice.. »

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