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Le résumé court

Publié le 04/06/2020

Extrait du document

- Exercice oral ou écrit. - Tous niveaux. - Rôle d'introduction : doit précéder toute analyse ou expression du jugement personnel. - Entraînement à la synthèse et à la caractérisation.

OBJECTIF ET DÉFINITION

Il consiste à évoquer et à caractériser, en quelques phrases, le thème essentiel de l'ouvrage concerné — il a souvent un rôle d'introduction : il devrait toujours précéder l'analyse d'un thème ou d'un personnage (cf. plus loin, p. 23) et l'expression du jugement personnel (cf. plus loin, p. 33). C'est un exercice d'observation et de choix : il s'agit de cerner l'essentiel du livre, d'éliminer les anecdotes accessoires et les personnages secondaires. C'est un exercice de caractérisation : l'aspect le plus important du livre, dont le point de départ peut être un personnage, un thème ou une action, doit être défini par ses principales dimensions, sa ligne évolutive à travers l'ouvrage, son rôle et sa place dans le livre, sa valeur symbolique s'il en a une.

C'est un exercice de synthèse utile à ceux qui éprouvent des difficultés à s'exprimer sommairement. On peut, d'ailleurs, limiter le nombre de mots ou le nombre de lignes qui sera utilisé pour sa rédaction, afin d'en souligner le caractère minutieux et précis. Nous proposons ici des exemples d'une dizaine de lignes, et à titre d'entraînement, nous invitons le lecteur de notre ouvrage à réduire ces exemples à deux ou trois lignes (nous proposons un corrigé de ce travail, p. 73). La longueur du résumé ne doit jamais être calculée en fonction du nombre de pages et de la complexité du livre concerné. Retenons seulement qu'il est plus facile de présenter en quelques lignes le thème principal d'un ouvrage de deux cents pages dans lequel évoluent quatre personnages, que l'essentiel d'un livre en six volumes, qui nous fait revivre en détails les aventures riches en péripéties d'une dizaine de personnes. Le choix de l'œuvre à résumer dépend du niveau de l'élève ou de l'étudiant. Le résumé court peut se pratiquer à tous les niveaux. Dans la mesure où il sert d'introduction à l'analyse ou à l'étude critique du livre (dans le cadre de l'exposé ou de la rédaction), nous le conseillons surtout à partir de la troisième et au-delà du lycée, pour ceux qui font des études de français au service de leur vie professionnelle. Il peut se pratiquer dansles classes du premier cycle, en tant qu'exercice d'expression, dans le cadre des travaux dirigés. En tant que communication, le résumé court remet en mémoire le livre s'il a déjà été lu, ou invite le lecteur ou l'auditeur à le découvrir par une lecture personnelle.

EXEMPLES

1. Bel-Ami de Maupassant.

A la fin du dix-neuvième siècle, Georges Duroy rencontre son ami Forestier, rédacteur à« La vie française » ; celui-ci l'incite à tenter sa chance dans le journalisme ; il lui propose de le présenter àWalter, le directeur du journal. Après quelques échecs, une ou deux humiliations, l'ascension professionnelle et sociale de Georges Duroy sera remarquable, grâce à son ambition, à sa spéculation, à son absence de scrupules, et surtout grâce à son immense pouvoir de séduction : les femmes l'appellent Bel-Ami.

2. Le vieil homme et la mer d'Hemingway.

Santiago, un vieux marin, n'a pas pêché un seul poisson en quatre vingt quatre jours. Un gamin : Manolin, l'aide à rester confiant. Un soir, Santiago part en mer. Un espadon plus gros que sa barque s'attaque à ses appâts. Pendant plusieurs jours et plusieurs nuits, Santiago lutte pour ramener à terre l'énorme poisson ; il est attaqué par les requins. Le vieil homme rentre au port avec la plus grande carcasse d'espadon qu'on ait jamais vue.

3. La peau de chagrin de Balzac.

Le jeune Raphaël de Valentin perd au jeu ses dernières ressources ; il songe au suicide. Il découvre chez un antiquaire un talisman : « une peau de chagrin ». Raphaël aime la débauche, les fêtes, les aventures amoureuses ; sa peau de chagrin rétrécit au rythme de ses plaisirs ; elle symbolise aussi sa condamnation à mort : Raphaël disparaît en même temps que son talisman.

4. Le père Goriot de Balzac.

A Paris, au dix-neuvième siècle, dans la sordide pension de famille de Madame Vauquer, le père Goriot vit misérablement, ruiné et abandonné par ses deux filles qu'il aime avec passion. Un étudiant, Rastignac, sert parfois d'intermédiaire entre le vieillard et ses filles qui appartiennent maintenant à la haute société parisienne. Goriot meurt lamentablement en présence de Rastignac (ses filles ne se sont pas dérangées pour assister à son agonie). Rastignac, à la fois révolté et ambitieux, partira, sans scrupules, à la conquête de Paris.

5. Madame Bovary de Flaubert.

Emma 'Rouault épouse un médecin de campagne, Charles Bovary. Sa nature rêveuse et son imagination romanesque l'empêchent de . s'épanouir dans la réalité ; le milieu des petits-bourgeois de province auquel elle appartient lui est désagréable, puis insupportable. Emma Bovary se grise occasionnellement de parures et de fêtes, elle cherche à s'exalter dans des aventures sentimentales qui échouent ; elle ruine son mari et finit par se suicider.

6. Les misérables de Victor Hugo.

Un ancien bagnard : « un misérable » à la forte personnalité, Jean Valjean, mène à présent une vie essentiellement honnête et généreuse ; son ascension morale s'accompagne de réussite sociale. Pour échapper à la poursuite du policier Javert, Jean Valjean doit à plusieurs reprises changer de milieu, de lieu, d'identité (il s'appelle tour à tour Monsieur Madeleine et Fau-chelevent). Il se consacre à aider « les misérables » (les pauvres, les malchanceux, les mal aimés). Il s'est particulièrement attaché à sa fille adoptive Cosette. Jean Valjean mourra heureux lorsque le bonheur de Cosette sera assuré.

7. Élise ou la vraie vie de Claire Etcherelli.

Élise quitte la province, pour rejoindre à Paris son frère Lucien : il travaille à la chaîne dans l'industrie automobile. Élise se fait embaucher à son tour ; elle nous raconte les difficultés du travail à la chaîne : la dégradation physique, morale, intellectuelle qui conduit progressivement à l'abêtissement des ouvriers. Élise ou la vraie vie est également une réflexion sur le racisme en France, pendant la guerre d'Algérie. Élise s'éprend d'un de ses compagnons de travail, un Arabe : « Arezki » ; Arezki sera finalement arrêté, Élise ne le reverra plus.

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