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LE MAHÂYÂNA OU GRAND VÉHICULE

Publié le 16/06/2020

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« Certes, on ne saurait obtenir la dignité de Bouddha, ni même le bonheur dans le monde de la transmigration, si on n'échange pas son bien-être contre la peine d'autrui. Si on ne dépouille pas le moi, on ne peut échapper à la douleur, de même que si on ne s'écarte pas du feu, on ne peut échapper à la brûlure. Donc, pour apaiser ma douleur et celle d'autrui, je me donne aux autres et j'adopte les autres à titre de "moi". J'appartiens à autrui! Telle doit être ta conviction, ô mon cœur. L'intérêt de tous les êtres doit être désormais ta seule pensée. Il ne sied pas que ces yeux qui sont à d'autres, voient dans mon intérêt; il ne sied pas que ces mains qui appartiennent à autrui, se meuvent dans mon intérêt.» Le Bouddhisme, Henri Arvon, Paris, PUF, « Que Sais-je? » n° 468, 1 6e éd., 1995, p. TT-T8 La nature de bouddha et la bouddhéité D'une part, puisque l'idéal même du bodhisattva est de sauver tous les êtres de (et dans) tous les mondes existants, il est logique de postuler non pas un seul sauveur mais une infinité de ceux-ci — bouddhas et bodhisattvas se multiplieront donc à l'infini. D'autre part, étant donné que dans le fond tout être a, ce que la plupart ignorent, la nature de bouddha ou bouddhéité, celle-ci est en soi infinie et ne demande qu'à être éveillée, ce dont précisément se chargent, et par l'enseignement et par le transfert des mérites de soi à autrui, bouddhas et bodhisattvas. Mais, de droit et de fait, chacun étant et ayant cette nature, cette essence de bouddha, n'a besoin que de la découvrir, d'en obtenir l'illumination, en quelque lieu ou degré d'existence qu'il se trouve. Certes, pour certains, parvenir à l'illumination s'obtient par une progression spirituelle graduelle, mais pour d'autres elle peut être subite. C'est ce que dira, par exemple, le chan-zen dans son développement de la bouddhéité. On peut néanmoins faire remarquer que l'illumination (bodhi, satori), qu'elle soit «préparée» ou apparemment «non préparée» où même obtenue par les mérites d'un autre, est de toute façon en tant que telle subite, puisqu'elle est «instantanée» (a-temporelle et illocalisable) et fait passer celui qui l'obtient de l'état d'être englué dans le devenir phénoménal en l'état d'être éveillé à l'ultime réalité, vide (shûnya) de tout phénomène, nommé comme tel (par une pensée ou conscience duelle), mais non pour autant inexistant (le phénomène n'est pas néant et n'y retourne pas). Nous ne pouvons que laisser de côté, car.il s'agit de développements plus spécifiquement religieux et en tout cas mystiques, la transcendance du bouddha en tant que s'exprimant dans la théorie des « Trois Corps» (Trikaya) du Bouddha, c'est-à-dire de tout bouddha. Mais un élément de cette doctrine doit pourtant retenir notre attention. Au moment de sa disparition en tant qu'être vivant, Bouddha laisse au monde son enseignement, sa Loi (le Dharma), un groupe de fidèles (religieux et laïcs, le sangha) et son «nom» d'Eveillé (Bouddha). Il saute aux yeux que l'important ici est, et ne pouvait qu'être, le Dharma. Vérité et enseignement tellement sublimes qu'ils ne pouvaient provenir d'un homme parmi les hommes, même doté d'un extraordinairement bon karma de mérites. D'où cette propension « populaire », mais aussi de « théologie » spéculative, à faire de Bouddha un être transcendant, absolu, dans lequel culmine à la fois le tout de la Réalité ultime et la Loi en tant que telle. Nous voilà, à mon sens, fort loin du bouddhisme ancien pour lequel il n'y a ni bouddha transcendant, ni doctrine des Trois Corps. Mais qu'un des «corps» s'appelle précisément le Dharmakaya (Corps du Dharma ou Corps de la Loi) montre quand même par quel subtil raisonnement la construction mahâyâniste prend appui sur celle du bouddhisme ancien. Tout est vide (shûnya) de substance Alors que Bouddha avait prêché le caractère insubstantiel du moi, constitué par la combinaison des cinq agrégats (skandhas) et plongé dans la production conditionnée où tout s'inter-conditionne, les penseurs mahâyânistes, poursuivant sur cette voie, affirment en outre l'insubstantialité de tous les dharmas (choses), dont la vraie nature est d'être vides de réalité, mais non pas d'existence relative. Autrement dit, les choses n'existant pas par elles-mêmes, puisqu'elles dépendent de causes et sont donc conditionnées, elles ne sont pas réelles, c'est-à-dire « étantes », mais existantes par dépendance. ...»

« LE MAHÂYÂNA OU GRAND VÉHICULE Le Mahâyâna propose une nouvelle interprétation des quatre vérités mystiques 1 « Le Buddha a dit: "Tous les phénomènes de l'exis­ tence sont douleur", mais ces phénomènes n'existent pas.

Il a dit: "L'origine de la douleur est le désir", , mais la douleur ne naît pas.

Il a dit : "Il y a une des­ truction _de ,la douleur : le nirvâna ", mais la douleur ne naissant pas, le nirvâna est acquis en droit, et le samsâra, la transmigration douloureuse, se confond avec lui.

Il a dit enfin "L 'Octuple Chemin conduit à la destruction de la douleur", mais la douleur n'étant pas à détruire, le chemin de sa destruction est déjà parcouru.

»2 Peut-on imaginer un bouddhisme plus paradoxal que celui du Mahâyâna par rapport aux thèmes fonda­ mentaux du bouddhisme originel? Avec le Mahâyâna tout se passe comme si les véri­ tés enseignées par Bouddha, prises au pied de la lettre, devenaient des vérités «conventionnelles», à prendre quasiment au rebours de ce qu'elles énoncent, puisque en définitive il n'y a ni douleur ni destruction de celle­ ci et que samsâra et nirvâna, même s'ils ne sont pas 1.

C'est par mystique que L.

Silburn traduit l'adjectif â ry a (dont le sens premier est aryen ou noble) que la plupart des traduc­ tions rendent par «noble» oil «sainte».

(Âryasatyâni : les quatre «nobles» ( ou «saintes») vérités.) 2.

Cité, d'après le Mahâprajnâpâramitâshâstra (Traüé de la perfection de la grande sagesse), in L.

Silbum, Aux sources du Bouddhisme, © Librairie Arthème, Fayard, 1997, pp.

91-92.. »

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