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La punition est-elle la forme légale de la vengeance ?

Publié le 15/05/2020

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« La punition est-elle la forme légale de la vengeance ? APPROCHE: La punition, qui semble portée par la loi, qui mesure la sanction à la faute commise, n'est-elle pas en fait une manière de se venger, sans le dire, sous couvert de légalité ? La vengeance n'est pas "légale", elle se veutjustement hors la loi, contre la loi, jugée passive ou impuissante.

Le terme "forme" est important : si la punition estla forme légale de la vengeance, alors la punition n'est que formelle, elle est même apparence de loi et de ce fait,elle n'a plus de contenu.

La vengeance en devient plus terrible, puisqu'elle semble se donner le pouvoir de la loi.Mais il faut distinguer encore punition et condamnation : la punition garde un aspect moral, elle renvoie à une faute,alors que la sanction d'un tribunal doit rester dans le cadre de la justice, de l'application de la loi, quoi que le jugepuisse penser moralement de la personne qu'il juge.

Finalement, punir donne-t-il un pouvoir moral qui ne serait passtrictement équivalent au pouvoir de juger ? Punir ne suppose-t-il pas une volonté de soumettre, et dans ce cas, lapunition n'a-t-elle pas des relents de vengeance ? Il faut en effet se demander si ce rapport à autrui estparfaitement clair dans ces principes.

Références utiles : Rousseau ; Kant, Métaphysique des moeurs, ce qui relèvede la loi du talion ; La Boetie, De la servitude volontaire ; Nietzsche. Punir, c'est toujours infliger une peine à quelqu'un, c'est sanctionner une action qui demande réparation. Toutefois, ce sujet nous demande d'examiner une opinion souvent très répandue, et même communément admisechez certaines personnes celle qui consiste à croire que la « peine » à laquelle un tribunal peut condamner uncoupable, peine de prison, ou même, dans certains États, peine de mort, est une vengeance que la sociétéaccomplit au nom de la famille de la victime.

Après que la sentence a été exécutée, il n'est pas rare d'entendre alorsdes phrases comme « la victime a été enfin vengée ! ».

Il nous faut revenir sur une telle association d'idée, commenous y invite la formule du sujet qui demande clairement si l'on doit considérer comme identique punition etvengeance, le fait de punir et le fait de se venger. Les deux termes sont-ils synonymes ? Dans le cas contraire, sur quels critères distinguer deux attitudes qui peuventsembler extérieurement identiques, surtout lorsque la peine infligée par les tribunaux à un coupable est la mort ?L'application de la justice ne peut-elle être parfois le masque derrière lequel se cache l'organisation d'une véritablevengeance ? Il ne faut pas confondre la punition qu'inflige un juge à un condamné, avec une simple vengeance.

Un premier critèrepeut être avancé pour soutenir cette idée et il repose sur l'identité de celui qui inflige la punition.

Lorsque celle-ciémane de la victime ou de ses proches, et qu'on nomme en droit la « partie lésée », il ne peut s'agir que d'unevengeance, quelle que soit la forme qu'elle peut prendre et quel que soit le degré de clémence qui peut en émaner.Seule la punition est l'oeuvre du juge, dispensateur de la justice car le mobile (ou motif) qui inspire ses sentences nepeut être comparé à celui qui anime les membres de la partie lésée. En effet, dans la vengeance, la passion joue son rôle et par ce terme, il s'agit de désigner l'emprise de la colère etde la haine qui empêche le « camp des victimes » de délibérer.

Dans ce cas, le droit se trouve « troublé », car laraison aveuglée par la haine et le chagrin perd sa lucidité et la capacité de juger en toute équité de la nature dudélit ou du crime en question.

Tous les éléments qui déterminent chez un juge, extérieur aux parties, la qualitédélictueuse de l'acte incriminé (la motivation du coupable, le contexte du délit, les éventuelles circonstancesatténuantes et aggravantes, etc.) ne peuvent faire l'objet d'une délibération chez la victime, c'est-à-dire d'unexamen équitable par rapport à la loi et à l'échelle des peines qu'elle fixe en fonction de ces circonstances.

On peutmême aller plus loin : étant « partie prenante », on doit considérer que la partie lésée ne peut jamais juger en touteéquité, car même si, par hypothèse, elle y parvenait, elle serait toujours suspectée d'être inéquitable, pour la seuleraison qu'elle serait alors « juge et partie ». On le voit, la vengeance n'a pas la forme du droit, et ne peut être confondue avec la punition juridique, car ellen'est le fruit d'aucun examen contradictoire où s'opposent accusation et défense, avocat des victimes et avocat del'accusé.

Elle est arbitraire, c'est-à-dire qu'aucune règle préétablie et universelle ne vient mesurer équitablement lanature du dommage et la peine qui doit lui correspondre.

En fonction des situations, en effet, les uns se vengerontd'une manière plus cruelle que les autres.

Qu'on pense aux « lynchages » qu'ont subis, dans l'histoire, certainscriminels qui furent attrapés foule haineuse, tels ces de l'Ouest américain qui ont fait la popularité du genre «western ».

Or cette irrégularité de fait dans l'application d'un châtiment est contraire au droit, qui pose un ordre quis'applique à tous.

Autrement dit, un criminel ne doit pas devoir la clémence dont il bénéficie ou la sévérité qu'ilendure au hasard de l'humeur de ses victimes ou de leurs proches.

Une telle variation serait la forme même del'injustice.Toutefois, ce qui est décrit ici « dans l'idéal » demande à être considéré dans ses applications concrètes.

Ne peut-on envisager des juges qui prennent parti, et donc une justice injuste ? L'analyse précédente reposait sur l'idée selon laquelle le juge ne représente pas la partie lésée, mais l'État et lasociété.

Aussi, son jugement doit-il être impartial, et son impartialité repose d'abord sur le principe qu'il estprécisément extérieur au litige ou au délit, c'est-à-dire qu'il n'appartient ni au parti de la victime ni à celui ducoupable.

Nous avions déjà signalé ce point.

Mais il faut maintenant le problématiser. L'Histoire ne nous offre-t-elle pas des exemples significatifs de situations où le droit a parfois revêtu le caractère de. »

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