La légende de la ville d'Ys La ville engloutie VIe siècle.
Publié le 17/05/2020
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La ville engloutie VIe siècle
La légende de la ville d'Ys est l'une des
plus célèbres du folklore breton.
On en
possède plusieurs versions qui se ratta
chent au schéma suivant: vers le VIe siè
cle, le roi Gradlon de Cornouaille, sur ses vieux jours, avait laissé sa capitale de
Quimper à saint Corentin et s'était retiré
à
Ys, ville bâtie dans un polder protégé par une digue et un système d'écluses qu'on ne pouvait ouvrir qu'à l'aide d'une clef d'or que Gradlon portait tou
jours attachée à son cou.
La cour ne
menait pas là une
vie bien édifiante: la
fille du roi, la princesse Ahès ou Dahut,
prenait chaque soir un nouvel amant,
dont
le corps, le lendemain matin, était
jeté dans un gouffre à Plogoff.
Le saint
abbé de Landévennec, Guénolé, avait
beau multiplier les sermons et les avertis
sements, rien
n'y faisait et le vieux Grad
lon n'essayait même plus d'arracher sa
fille à la débauche.
Un soir, le Diable s'introduisit dans le palais sous l'apparence d'un beau jeune
homme qu'on appela le «Prince rou ge».
Il n'eut évidemment aucun mal à
séduire Dahut et obtint d'elle qu'elle al
lât enlever au cou de son père endormi la
fameuse clef qui permettait d'ouvrir les
écluses.
Comme la marée était haute,
le «Prince rouge» s'empressa de faire le geste fatal: l'eau s'engouffra puis défer
la dans les rues, noyant la population
surprise dans son sommeil.
Saint Gué
nolé eut tout juste
le temps d'éveiller le
roi Gradlon qui sauta sur son cheval ma
rin Morvarc'h, prit sa fille en croupe et
s'enfuit avec
le moine.
Mais celui-ci pre
nait de l'avance car Morvarc'h portait péniblement
la double charge du roi et
de la princesse alourdie
par le poids de ses péchés.
Guénolé ordonna alors au
roi de se séparer de sa fille; le malheu
reux refusa d'abord puis dut céder:
Dahut disparut dans l'endroit appelé
depuis Poul Dahut,
«le trou de Dahut», aujourd'hui Pouldavid près de Douar
nenez.
Gradlon et Guénolé gagnèrent
seuls la terre ferme.
De la ville engloutie,
il ne restait plus rien; on dit seulement
que, parfois, les pêcheurs entendent
sonner
les cloches des églises englouties
que hante encore, pour sa damnation, la
princesse Dahut devenue la sirène
Marie-Morgane.
Cette légende, dont la parenté avec
le ré
cit biblique de Sodome et Gomorrhe est
évidente,
se rattache aussi aux croyances
des Celtes qui pensaient qu'il existait
sous terre
des« eaux inférieures» qui ris
quaient à tout moment de resurgir pour
noyer les humains.
On a aussi essayé de
trouver une explication rationnelle et
une origine historique à cette légende et
on l'a mise en rapport avec l'enfonce
ment progressif de la côte armoricaine.
On a en effet retrouvé en plusieurs
endroits, et notamment dans la baie de
Douarnenez, des monuments mégalithi
ques ou des restes de constructions
gallo-romaines qui ne sont maintenant
dégagés que lors des grandes marées
d'équinoxe et dont la légende aurait
jadis permis d'expliquer la submersion.
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