La Déclaration des droits de la femme et du citoyen A la reine explication
Publié le 21/04/2025
Extrait du document
«
I-
L’exorde
Comme tout discours performant, l’épître débute par un exorde : ODG veut capter l’attention de la
Reine et instaurer un lien fort avec son interlocutrice.
A la Reine
Madame,
Le texte se présente bien comme une épître dédicatoire : elle s’adresse à un personnage puissant.
La préposition « à » introduit la dédicataire avec son titre protocolaire « Reine »
Mais cette dédicace est déjà provocatrice :
ODG choisit de dédier son texte à une femme détestée par une partie des révolutionnaires et
du peuple : pour beaucoup, Marie A incarne les abus scandaleux de l’ancien régime.
D’emblée
ODG affirme son indépendance d’esprit, quitte à déplaire à son propre camp.
en remplaçant le titre officiel et attendu de « Majesté » par « Madame », elle reste
respectueuse mais instaure une relation d’égale à égale avec la Reine.
Son but n’est pas de
rabaisser la reine, mais d’établir un lien franc et vrai, débarrassé de tout protocole : un lien de
sororité.
Peu faite au langage que l’on tient aux rois, je n’emploierai point l’adulation des courtisans
pour vous faire hommage de cette singulière production.
Mon but, Madame, est de vous parler
franchement ;
Olympe veut aussi établir une communication nouvelle.
La négation « je n’emploierai point » exprime un net refus du langage traditionnel des épîtres
dédicatoires
ODG fustige le « langage que l’on tient au rois » , et l’ « adulation des courtisans»
Autrement dit, les louanges excessives et hypocrites que l’on trouve dans les épîtres traditionnelles.
A ce langage faux, elle oppose un langage de vérité :
comme en témoigne l’expression « parler franchement »
ODG évoque aussi son œuvre :
« cette singulière production » : elle n’emploie pas de terme littéraire pour la désigner, elle
semble vouloir rester humble et simple ; mais l’adjectif « singulière » souligne toutefois son
caractère nouveau et unique : ODG est consciente d’être une pionnière.
Elle veut aussi que ses
lecteurs considèrent son livre comme unique et non comme une servile imitation de la DDHC
je n’ai pas attendu, pour m’exprimer ainsi, l’époque de la liberté ; je me suis montrée avec la
même énergie dans un temps où l’aveuglement des despotes punissait une si noble audace.
ODG construit aussi son ETHOS (= image de soi que veut donner celui qui prononce un discours) :
Elle se présente comme une femme libre en avance sur les événements
« je n’ai pas attendu » montre qu’elle à user de sa liberté d’expression au temps des
« despotes » donc même sous l’Ancien Régime, à une époque où elle était interdite.
Elle s’associe à des valeurs positives et se construit en personnage héroïque
« énergie » et «noble audace » appartiennent traditionnellement aux valeurs masculines
Lorsque tout l’Empire vous accusait et vous rendait responsable de ses calamités, moi seule,
dans un temps de trouble et d’orage, j’ai eu la force de prendre votre défense ( …) Oui,
Madame, lorsque j’ai vu le glaive levé sur vous, j’ai jeté mes observations entre ce glaive et la
victime ;
ODG rappelle les....
»
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