Italie (1998-1999): Trois événements, trois hommes
Publié le 17/09/2020
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Italie (1998-1999): Trois événements, trois hommes
Sept ans après le début des enquêtes "Mains propres", l'Italie est peut-être en
passe de devenir un pays "normal": l'arrivée de Massimo D'Alema à la tête du
gouvernement a marqué l'intégration définitive dans le paysage politique des DS
(Démocrates de gauche), héritiers de l'ancien Parti communiste; l'élection de
Carlo Azeglio Ciampi à la présidence de la République avec les voix de la
majorité et de l'opposition a démontré le sens des responsabilités nouvellement
acquis par la classe politique; enfin, la nomination de l'ancien président du
Conseil, Romano Prodi, comme président de la Commission européenne, le 24 mars
1999 lors du conseil des chefs d'État et de gouvernement à Berlin, a consacré le
rôle nouveau du pays en Europe et la crédibilité retrouvée de sa classe
dirigeante.
Trois événements, trois hommes, qui chacun à sa manière, représentent l'Italie
des années quatre-vingt-dix, sa volonté de sortir de la marginalité dans
laquelle l'avait reléguée la Ire République de la corruption et du "malgoverno".
Certes, tout n'est pas réglé pour autant et la vie politique romaine a continué
à connaître de ces soubresauts qui étonnent tant les étrangers.
La chute du
cabinet Prodi, après l'acte de dissidence de la Refondation communiste, l'a
prouvé: malgré les indéniables résultats obtenus par son gouvernement, R.
Prodi
a été contraint à la démission en octobre 1998 pour des raisons peu
compréhensibles et des man œuvres de couloir.
M.
D'Alema l'a remplacé,
renouvelant, au moins en partie, la majorité, et s'appuyant à gauche sur les
dissidents communistes conduits par Armando Cossutta et au centre sur les amis
de l'ancien chef de l'État, Francesco Cossiga.
La vieille majorité de la
coalition de L'Olivier, déchirée par les polémiques, s'est ainsi transformée.
Libéré de son aile gauche, M.
D'Alema a tendu vers une politique ressemblant
beaucoup à celle du Premier ministre britannique Tony Blair: pragmatique et
libéral socialiste, peu encline à la vision plus traditionnellement
social-démocrate du gouvernement français.
Une classe politique plus responsable
M.
D'Alema a peu à peu imposé sa marque à la politique italienne et ce n'est pas
un hasard s'il a orchestré l'élection de C.A.
Ciampi et la nomination de R.
Prodi à Bruxelles.
Les rapides négociations avec le chef de l'opposition, Silvio
Berlusconi, ont permis d'éviter que l'élection du chef de l'État n'offre le
pénible spectacle d'autrefois, quand le Parlement était bloqué par le jeu des
vetos croisés.
En élisant au premier tour de scrutin C.A.
Ciampi, les forces
politiques ont su donner le signal que le pays attendait : mettre de côté les
rivalités et les mesquineries politiciennes quand la vie institutionnelle le
demande.
Cela a été un succès pour M.
D'Alema, mais aussi pour S.
Berlusconi,
qui a été reconnu comme le chef de l'opposition et a pu faire oublier les
tensions contradictoires entre son rôle politique et sa qualité de magnat du
groupe de communication Mediaset.
C'est ce dernier, d'ailleurs, qui l'a emporté aux élections parlementaires
europeénnes du 13 juin 1999, Forza Italia étant redevenu le premier parti du
pays (25,2 % des suffrages), loin devant les Démocrates de gauche (17,2 %),.
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