Histoire et mémoire: En quoi l’émergence des nationalismes européens au XIXème siècle, a-t-elle déstabilisé la paix westphalienne ?

« En quoi l’émergence des nationalismes européens au XIXème siècle, a-t-elle déstabilisé la paix westphalienne ? Intro : La volonté hégémonique des princes se constituant en des États de plus en plus puissants et modernes, conduisit, conjointaient aux litiges religieux depuis la réformation, à la guerre fondatrice du droit international : la guerre de Trente Ans, longue, atroce, révélatrice du modèle géopolitique stagnant de l’époque.

Depuis Westphalie, en 1648 les États forgèrent les bases de la paix internationales, que nous détaillerons ci-après, pour maintenir l’équilibre européen et la souveraineté des États modernes, bornée par des frontières.

Cependant comme nous allons le voir, cet ordre des princes sera remis en cause par les élites nationalistes, impulsés par les Lumières et le modèle de l’État-nation de la France depuis la Révolution.

I) Le congrès de Vienne, ultime tentative de sauvegarde de l’ordre européen ; Au Congrès de Vienne, Metternich, chancelier autrichien, tend à restaurer un ordre conservateur en dépit de l’émergence des nationalismes et du libéralisme, naît des élites contemporaines de la RF (du moins entre 89-91) et des Lumières.

Il s’agit d’une paix de la coalition anti-bonapartiste, soucieux de maintenir cet ordre conservateur par la création de la Triple Alliance soit l’alliance fraternelle entre les trois grandes monarchies chrétiennes.

L’obsession de l’ordre et du territoire, propriété privée du Prince est conservée sur la base de l’équilibre des puissances.

Cependant, les divergences géopolitiques tendent à nuancer ce principe entre une Autriche soucieuse de maintenir un ordre territorial sur l’Allemagne et une Prusse désireuse d’étendre son royaume.

Le Royaume-Uni se posant en médiateur, il négocie le maintien de la libre circulation sur terre comme sur mer, donnant lieu à une nouvelle conférence. Comme le disait Thierry Lentz, les princes conscients de l’impossible retour à l’Ancien Régime, durent fonder une légitimité européenne sur les dynasties.

Cet ordre pour exister, devait se fonder sur la paix moderne.

Cependant cette dernière est chancelante : la victoire du nationalisme belge face au Pays- Bas, lance la dynamique des trois glorieuses du 27 au 29 juillet 1830, et achève l’absolutisme de Charles X, au profit d’un ordre libéral et bourgeois.

Ces mouvements furent décisifs dans le déroulement du Printemps des Peuples de 1848, qui, en dépit des répressions victorieuses, marque le tournant pour les États en quête d’identité et transforme l’ordre de Vienne finalement à la faveur de certains princes et des notables. II) Le nationalisme européen, ou la faiblesse de la paix westphalienne.. »