grand oral svt cheval génétique
Publié le 13/06/2025
Extrait du document
«
Problématique : La génétique peut-elle expliquer à elle seule
l’excellence du cheval Ourasi ? Jusqu’où peut-on compter sur elle pour
reproduire des champions ?
Introduction
Ourasi, surnommé le « Roi fainéant », est une légende du trot attelé.
Quadruple
vainqueur du Prix d’Amérique, il reste célèbre pour sa puissance, sa facilité et
son tempérament unique.
Pourtant, malgré un patrimoine génétique prometteur,
sa descendance fut décevante.
Comment expliquer ce paradoxe ? Ce cas
emblématique nous amène à nous interroger sur le rôle réel de la génétique dans
la performance équine et ses limites dans la reproduction de champions.
I – Les fondements génétiques de la performance chez le cheval
A) Les gènes liés à l’endurance et à la vitesse
Le gène MSTN, codant pour la myostatine, joue un rôle central.
Cette protéine
freine la croissance musculaire.
Un polymorphisme de type SINE ( le
polymorphisme de type SINE repose sur la variabilité de leur insertion dans le génome, ce
qui permet de distinguer des individus ou des lignées en fonction de leur profil de SINEs.
Cela en fait un outil précieux en génétique pour étudier les relations évolutives, l’héritage
génétique ou la diversité génomique.
) dans son promoteur affecte sa production et
donc la masse musculaire :
Allèle CC : musculature développée → meilleure aptitude au sprint.
(sprinter)
Allèle TT : musculature plus adaptée à l’endurance → meilleures
performances sur longues distances.
(stayer)
Allèles CA : compromis entre vitesse et endurance, favorisant la longévité
sportive.
À la suite de ce séquençage, l’équipe de Hill a publié en 2010 les articles
fondateurs décrivant le variant du gène MSTN dont elle a ensuite commercialisé
le test sous l’appellation Equinome (Le test Equinome est une analyse génétique qui
identifie des variants spécifiques, comme celui du gène de la myostatine, pour prédire la
performance sportive des chevaux, notamment leur aptitude à courir sur différentes
distances ou à exceller dans certains types d'exercices ).
Dans ces articles, elle
démontrait que les chevaux porteurs de la base T à la position 66493737 du
chromosome 18, soit située dans le gène de la myostatine équine, préféraient les
distances longues, alors que les CC étaient des sprinters.
L’effet est en fait celui
d’une insertion de type SINE (short interspersed nuclear element) dans le
promoteur du gène qui affecte l’initiation de la transcription du gène et limite la
production de la myostatine.
La myostatine est un répresseur de la croissance
musculaire, de la prolifération des myoblastes et de leur différenciation.
Donc
quand sa production est limitée, la répression est moins forte et la masse
musculaire augmente, ce qui est favorable aux courtes distances (plus le muscle
est gros, plus sa puissance potentielle est grande, donc sa vitesse explosive,
intéressante en sprint).
Ce gène est donc un marqueur prédictif de performance et de spécialisation
dans les courses (courtes ou longues distances).
B) Transmission des caractères héréditaires
Les caractéristiques comme l’endurance, la vitesse, la morphologie ou la capacité
cardiovasculaire ont une base génétique partielle.
On estime que 25 à 45 % de
la performance serait liée à l’hérédité.
Le gène DMRT3, par exemple, influence
directement les allures.
La cartographie génétique du Trotteur Français (projet
Génotrot, 2021) a confirmé l’existence de régions génomiques liées à la
performance.
C) Sélection artificielle dans l’élevage équin
Implication pour l’élevage : La connaissance du génotype MSTN permettrait
d’orienter la sélection pour privilégier les chevaux adaptés à la discipline visée
(courte ou longue distance).
La mutation dans le gène MSTN est donc un
marqueur important pour prédire la performance en trotteur, notamment pour
optimiser la sélection des poulains en fonction de leur potentiel génétique
Les éleveurs utilisent aujourd’hui les données génétiques pour optimiser la
reproduction.
Les reproducteurs sont choisis selon leurs performances et leur
génotype, notamment celui du gène MSTN.
Cette sélection ciblée vise à créer des
chevaux spécialisés (sprinter ou stayer), et maximise les chances de succès… en
théorie.
II – Ourasi : un champion hors norme, un héritage décevant
A) Un palmarès légendaire
Ourasi a marqué l’histoire avec ses 4 victoires dans le Prix d’Amérique.
Il
impressionnait par sa stratégie, son style décontracté et son intelligence.
Son
surnom de « fainéant génial » résume son tempérament atypique, capable de
faire la différence dans le dernier virage.
B) Un patrimoine génétique intéressant… mais non transmissible
Bien qu’Ourasi soit issu d’une lignée prestigieuse (Talisman II × Irène du
Cvrieux), sa descendance fut très inférieure à ses performances.
Une des raisons
: sa stérilité partielle.
Des recherches suggèrent des causes génétiques profondes :
Microdélétions sur le chromosome Y, dans des régions AZF (AZFa,
AZFb, AZFc), essentielles à la spermatogenèse.
Cela peut entraîner une
oligospermie (faible quantité de spermatozoïdes) ou une azoospermie
(absence de spermatozoïdes).
Mutations dans des gènes comme Catsper, PRM1 ou TSSK, qui
affectent la formation, la mobilité ou la qualité des spermatozoïdes.
Ourasi avait un comportement sexuel normal, mais une très faible fertilité, ce qui
suggère une anomalie génétique invisible mais décisive.
C) Environnement et tempérament : l’autre moitié....
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