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Grand oral SES partie 2 : "En quoi les réseaux sociaux influencent-ils l’engagement politique des jeunes ?"

Publié le 20/06/2025

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« Grand oral SES partie 2 : "En quoi les réseaux sociaux influencent-ils l’engagement politique des jeunes ?" En France comme ailleurs, les jeunes semblent se détourner des formes traditionnelles de la participation politique : ils votent moins on peut le voir grâce aux chiffres , en France , 23% des 18-24ans et 25% des 25 -29 ans inscrits sur les listes électorales n ont voter a aucun tour des élections présidentielles et législatives.

De plus , les jeunes adhèrent peu aux partis politiques ou aux syndicats, et participent rarement à la vie institutionnelle. Cependant, ils ne sont pas forcément désintéressés de la vie publique.

En réalité, leur manière de s’engager a changé, notamment avec l’arrivée massive des réseaux sociaux numériques, comme TikTok, Instagram ou X. Ces plateformes deviennent des lieux d’information, d’expression et de mobilisation, où les jeunes peuvent exprimer leurs opinions, soutenir des causes ou organiser des actions.

En France , 70 % des 15-34 ans disent s’informer quotidiennement grâce aux réseaux sociaux et près de 40 % des 18-30 ans déclarent avoir signé une pétition ou soutenu une cause en ligne au cours de l’année écoulée. Dès lors, nous pouvons nous demander : Les réseaux sociaux ont-ils transformé l’engagement politique des jeunes, et dans quelle mesure sont-ils une nouvelle forme de participation citoyenne ? Pour y répondre, nous verrons dans un premier temps que les réseaux sociaux permettent aux jeunes de s’engager politiquement d’une nouvelle manière (I), avant d’analyser les limites de cet engagement souvent superficiel ou inégal (II). “On se sert des réseaux sociaux en sachant qu’ils se servent de nous. Être prudent dans l’usage, c’est être sage dans les conséquences” Daniel Confland INJEP I.

Les réseaux sociaux, un nouvel outil d’engagement politique adapté aux jeunes A.

Les réseaux sociaux facilitent l'accès à l'information politique Les jeunes sont en plein processus de socialisation politique, c’est-à-dire qu’ils construisent leur rapport à la politique à travers des agents comme l’école, la famille, les groupes de pairs et aujourd’hui, les réseaux sociaux. Ces plateformes diffusent des contenus politiques dans des formats plus accessibles que les médias traditionnels (vidéos courtes, mèmes, stories). Cela rend les débats politiques plus attractifs, et correspond mieux aux habitudes numériques des jeunes générations. Cette transformation du rapport à la politique est d’autant plus significative que les jeunes disposent en moyenne d’un capital culturel moins élevé que les adultes – selon les travaux du sociologue Pierre Bourdieu, le capital culturel désigne l’ensemble des connaissances, compétences et références intellectuelles que les individus acquièrent par leur éducation et leur environnement social.

Pour un public peu familiarisé avec les codes du débat politique traditionnel, le recours à des influenceurs, vulgarisateurs ou créateurs de contenu devient un levier puissant d’appropriation.

Des figures comme HugoDécrypte, qui propose des résumés de l’actualité en quelques minutes, illustrent cette capacité à traduire des sujets complexes (réformes, conflits géopolitiques, enjeux climatiques) dans un langage clair, neutre et compréhensible. Ce phénomène a un double effet : d’une part, il démocratise l’accès à la parole politique en touchant un public plus jeune et beaucoup plus diversifié ; d’autre part, il favorise l’émergence d’une nouvelle forme d’engagement politique numérique , où l’on s’informe, débat, et parfois s’engage directement via les plateformes. Exemple concret : Les vidéos expliquant les programmes politiques pendant une campagne électorale touchent des millions de jeunes, ce qui augmente leur intérêt politique. Les réseaux sociaux sont donc un nouvel agent de socialisation politique, complémentaire à l’école ou aux médias classiques. B.

Un engagement politique individualisé Notion : Engagement politique, retrait des institutions, valeurs postmatérialistes Les jeunes rejettent souvent les institutions politiques traditionnelles (partis, syndicats) qu’ils jugent inefficaces, corrompues ou éloignées de leurs préoccupations.

En revanche, ils restent sensibles à certaines causes spécifiques, comme l’écologie, le féminisme, ou la lutte contre les discriminations. On assiste donc à l’émergence d’une forme d’engagement politique plus individualisée et subjective, qui se distingue des formes traditionnelles de militantisme, souvent collectives et organisées autour de partis ou de syndicats.

Ce type d’engagement, que certains sociologues comme Ronald Inglehart qualifient de “militantisme post-matérialiste”, met en avant des valeurs non économiques telles que la reconnaissance des identités, l’égalité entre les genres, les droits des minorités, la justice climatique ou encore la protection de l’environnement. Selon Inglehart, cette évolution s’explique par le fait que les jeunes générations, vivant dans des sociétés relativement stables sur le plan économique et sécuritaire (surtout dans les démocraties occidentales), accordent moins d’importance aux luttes matérielles classiques (revenu, emploi, pouvoir d’achat) et se tournent davantage vers des enjeux symboliques, culturels ou éthiques.

Ainsi, on voit se multiplier les engagements via des pétitions en ligne, des campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux ou des mobilisations ponctuelles comme les marches pour le climat ou les mouvements féministes (ex : #MeToo). Cette forme d’engagement, plus souple, plus personnelle témoigne d’un renouvellement des formes de participation politique, plus en phase avec les préoccupations et les modes d’expression des jeunes. Les réseaux sociaux permettent ce type d’engagement “à la carte” : on peut choisir une cause, la soutenir par des posts, signer des pétitions, et relayer des hashtags (#MeToo, #BlackLivesMatter, #FridaysForFuture). Exemple : Les campagnes pour le climat ou contre les violences sexuelles ont mobilisé massivement les jeunes en ligne. Il s’agit donc d’une transformation qualitative de l’engagement politique, qui devient plus émotionnel, spontané et personnalisé. C.

Une capacité de mobilisation rapide et horizontale → Notions SES : Action collective, mouvements sociaux, mobilisation horizontale Les réseaux sociaux offrent un outil puissant pour coordonner des actions collectives de manière rapide, spontanée et souvent décentralisée.

Grâce à des plateformes comme Twitter, Instagram ou WhatsApp, des individus peuvent se rassembler autour d’une cause commune sans avoir besoin d’une structure ou d’un leader.

Cette forme de mobilisation, qui est horizontale, repose sur la circulation de l’information entre pairs, sur des appels à l’action viraux, et sur l’engagement direct des citoyens.

Elle s’oppose aux formes traditionnelles d’organisation militante, comme les syndicats ou les partis politiques, qui fonctionnent de manière plus verticale, avec une hiérarchie, des représentants officiels, et des procédures établies.

La mobilisation horizontale permet une réactivité impressionnante : une vidéo virale, un hashtag ou un appel à manifester peut en quelques heures générer un mouvement massif.

Elle donne aussi la parole à des groupes parfois invisibilisés par les structures classiques. Cependant, cette forme d’organisation présente aussi des limites : absence de coordination claire, difficulté à formuler des revendications cohérentes à long terme, ou encore risque de dispersion du mouvement une fois l’attention médiatique retombée. Exemples :  Les grèves scolaires pour le climat (inspirées par Greta Thunberg)  Les rassemblements contre les violences policières  Les appels à voter aux présidentielles relayés par des influenceurs En SES, on parle de mouvements sociaux numériques ou “connective action” (Bennett & Segerberg), où l’engagement repose sur des.... »

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