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Gilles de Rais à travers le mémoire de ses héritiers

Publié le 13/06/2021

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« Gilles de Rais à travers le mémoire de ses héritiers Introduction Le texte est extrait de l’ouvrage « mémoire pour servir de preuve à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne » .

Une compilation des archives de Bretagne (de France et d’Angleterre) mis en ordre par Dom Hyacinthe Morice, un prêtre benedictin de la congrégation de Saint-Maur et éditée en 1742-1746. Le passage est un extrait du « mémoire des héritiers de Gilles de Rais », présenté en justice par René de la Suze, le frère de Gilles de Rais et ses cousins de la maison de Laval entre 1461-1474. Un mémoire est un document écrit adressé à une autorité pour exposer une situation (conflictuelle) et faire valoir par des moyens juridiques l’obtention d’un droit ou d’un avantage dans la situation présentée. Le mémoire présente une revendication de René de la Suze et de ses héritiers sur les possessions vendues de Gilles de Rais dont ils souhaitent invalider les ventes en prouvant la prodigalité de Gilles de Rais, afin de récupérer une partie de ses biens. Ce mémoire, rédigé après l’exécution du Baron de Rais en 1440, est une version augmentée d’un premier mémoire présenté en 1435 qui a entraîné la mise sous interdit de Gilles de Rais par Charles VII. Gilles de Rais, le protagoniste du texte, naît le 1 er septembre 1405 à Champtocé et est exécuté en 1440 à Nantes.

Pendant la guerre de 100 ans, il se range au côté du roi de France, Charles VII, dans son conflit contre Henri V.

En 1418, Charles VII échappe aux Bourguignons (alliés aux anglais) qui prennent le pouvoir à Paris, il est écarté de la couronne et se réfugie a Bourges.

En 1420, par le traité de Troyes, le jeune Henri VI, âgé de seulement quelques mois, est choisi comme roi de la double monarchie de France et d’Angleterre.

La régence est assurée par son père, Henri V.

Charles VII depuis Bourges, appuyé par le parti Armagnacs, part à la reconquête du royaume de France.

La bataille d’Orléans, maquée par la figure de Jeanne d’Arc (dont Gilles de Rais est le compagnon d’arme) permet le sacre de Charles VII à Reims en 1429.

Le traité d’Arras en 1435 met fin à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.

La famille de Rais et leurs terres s’inscrivent dans le conflit de la guerre de successions de Bretagne qui se déclenche suite à la mort du duc de Bretagne Jean III (1312-1341) et voit les familles Montfort (alliés aux anglais) et Pentheviere (alliés du roi de France) se déchirer le gouvernement de Bretagne.

La bataille d’Auray signe la victoire des Montfort.

La Bretagne est un duché puissant, qui se veut autonome comme le montre le rappel par la noblesse bretonne de Jean IV de Montfort (1365-1399) en exil en Angleterre lorsque Charles V souhaite rallier les terres bretonnes à son domaine.

Les terres de Rais sont un mobile de conflit entre le roi de France et le duc de Bretagne, elles sont finalement confiées à des partisans du roi de France.

Jean V (1399-1442) de Bretagne reste dans la lignée de son père (Jean IV) et souhaite faire du duché de Bretagne une puissance independante, ses prétentions territoriales notamment les terres situées aux frontières avec le duché d’Anjou entraînent des conflits avec le duc d’Anjou, autre puissant du royaume, proche du roi. C’est dans ce contexte compliqué de querelles internes sur fond de guerre de 100 ans que s’inscrit le parcours de Gilles de Rais et de sa famille. De quelles manières les héritiers de Gilles de Rais tentent de prouver sa folie pour récupérer les terres vendues ? I) Les héritiers d’un homme puissant II) Un mode de vie ruineux III) Un mémoire pour démontrer l’illégalité des ventes. I) Les héritiers d’un homme puissant a) Les possessions de terres La première ligne du texte énonce les différentes maisons dont hérite Gilles de Rais comme « De Laval, de Roucy, de Montmorency, de Rais et de Craon » (l.3), ensuite l’auteur présente les différentes possessions de Gilles de Rais et leurs origines. En premier lieu, la succession de Guy de Rais, le père de Gilles de Rais.

Les terres de Guy de Rais sont issues du mariage entre Guy de Rais et Marie de Craon (fille de Jean de Craon).

Ce mariage fait suite à la guerre de successions en Bretagne.

Jean de Craon est le successeur de Jeanne de Chabot dont les terres étaient un mobile de conflit entre Jean IV (duc de Bretagne) et le roi de France.

Ce choix de succession. »

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