Frédéric BAZILLE:L'AMBULANCE IMPROVISÉE (ANALYSE DU TABLEAU).

« Frédéric BAZILLE L'AMBULANCE IMPROVISÉE En août 1865, Bazille se rend à Chailly afin de poser pour Monet.

Mais son ami se blesse et finit par lui servir lui-même de modèle ...

Monet réc l ame la présence de Bazille à Chailly-en-Biè re depuis mai 1865.

Il souhaite en effet qu'il pose pour son Déjeuner sur l'her­ be.

Mais des problèmes d'argent retiennent Bazille à Paris jusqu'en août.

A son arrivée à Chailly , le mauvais temps contrarie les projets des deux amis.

Bazille ne pose qu'à de rares reprises avant son départ pour Montpellier .

De plus , Monet se blesse à la jambe et finit par servir lui-même de modèle à son ami.

C'est vraisemblablement Bazille, un ancien étudiant en médecine, qui a mis au point ce dispositif de goutte-à-goutte pour rafraîchir la jambe de son ami.

l'ŒUVRE Monet est allongé sur un lit à baldaquin, à l'auberge du Lion d'Or .

On est frappé par le réalisme de cette scène inattendue.

Les draps défaits , les couvertures empilées, le seau et la bassine posés à même le sol sont peints avec une grande minutie.

La cruche qui se balance au-dessus du lit ajoute une note incongrue à la toile.

L es plis du voile à l'arrière-plan sont trai­ tés en touches très fluides qui restituent parfai­ tement leur transparence .

Une petite cruche blanche remplie de fleurs donne un accent de gaieté à cette chambre presque austère.

De Frédéric BAZILLE 1841-1870 • L'Ambulance improvisée • Huile sur toile 47 cm x 65 cm • Non signé • Peint en 1865 • Localisation: Paris, musée d'Orsay • Expositions: Montpellier, 1992; Brooklyn, 1992-1993 plus , une lumière dorée embellit encore cette scène toute de spontanéité.

Bazille utilise ici une palette de tons sourds, du blanc cassé au brun en passant par le beige et le roux.

On retrouvera les mêmes teintes dans certains por­ traits peints à Paris.

LA CRITIQUE Zacharie Astruc reconnaît en Bazille «des qualités qui promettent bien certainement un des peintres les plus particuliers de l'épo­ que » .

l'HISTOIRE Le tableau est resté dans la famille de l'art i ste.

Il a appartenu successivement à Mme Me~nier de Salinelles et à Mme Pinchinat de Sali­ nelles , avant d'ê tre acquis en vente publique à Paris, en 1967 , pour le compte du jeu de Paume.

Il figure aujourd'hui dans les collec­ tions du musée d'Orsay.

Le gent il Baz ille a ima it peindre ses am is de chevaledt comme l' attest e c et étonnant portrait qu 'i l fit e Ren oir j eune .

LA COTE Une toile de la même année, Saint-Sauveur, a trouvé preneur à 1,8 million de francs français (330 000 dollars) au cours d'une vente aux enchères à Paris en 1989.

On peut acheter une des rares huiles du peintre à partir de 900 000 FF (150 000 dollars).. »