Frédéric BAZILLE:LA TERRASSE A MÉRIC (ANALYSE DU TABLEAU).

« Frédéric BAZILLE LA TERRASSE A MÉRIC Bazille a commencé cette œuvre pendant l'été 1866, lors d'un séjour dans sa propriété familiale de Méric, dans le Languedoc.

Il la retouche pendant l'hiver 1866-1867 et la présente au Salon ...

qui la refuse! En ce milieu du XIX • siècle, faire des portraits de groupe en plein air passait pour révo lu­ tionnaire, ce qui n' empêchait pas Bazille d'être passionné par ce genre de sujet.

A force d'insistance , il réussit à convaincre ses adversaires, et, deux ans plus tard, une toile représentant un sujet similaire, Réunion de famille, fut finalement acceptée au Salon.

Au prix, il est vrai, de quelques concessions qui, en contrepartie, apporteront au peintre une grande notoriété.

LES MODÈLES Bazille a peint ses proches dans leurs activités quotidiennes , au lieu de les faire poser solen­ nellement , comme il le fera dans son autre Réunion de famille.

Au premier plan, une fillette joue avec deux chiens à l ' ombre d 'un immense pin.

Cette par­ tie du tableau avait été abîmée dans un début d'incendie, mais le collectionneur Oscar Ghez la f_it restaurer dès qu' il l'eut acheté.

Au second plan , Mme Gaston Bazille bavarde avec des cousines , sous le regard du peintre, dont on reconnaît, à droite , la silhouette dégingandée.

A l'arrière-plan, le frère de l' artiste , Marc Bazille, et sa fiancée, Suzanne Tissié, se pro­ mènent devant l'imposante façade de la demeure familiale.

Cette seconde version d'un portrait de la famille de l' art i ste fut réalisée deu x ans plus tard .

De facture plus class ique , elle fut acceptée par le Salon .

Frédéric BAZILLE 1841-1870 • La Te"asse à Méric • Huile sur toile 97 cm x 128 cm • Signé et daté, bord droit «F.

Bazille 1867» • Peint en 1866-1867 • Localisation : Genève, musée du Petit-Palais • Expositions: Paris, 1950; Chicago, 1978 L'ŒUVRE La scène baigne dans une lumière diffuse par­ semée de gracieuses taches d'ombre .

On ne comprend pas comment une vision aussi pai­ sib le d'une famille de la haute bourgeoisie put choquer les très officiels membres du jury du Salon.

En fait, c' est la palette claire du peintre qui les fit tiquer .

Le mariage discret du blanc, du rose et du bleu les surprit défavora­ blement.

LA CRITIQUE Le critique Edmond Duranty défendit Bazille avec ardeur co ntre ses détracteurs.

«Des pays du Midi , chaque printemps, revient M.

Bazille avec des tableaux d'été , que l'on trai­ te ou maltraite de papiers peints, mais qui sont pleins de verdure , de soleil et de carrure simple (.

..

).

Les feuilles ne lui apparaissent point noires , ni les terrains couleur de capu­ cin , l' infortuné! Et ceci lui est compté pour beaucoup par ceux qui n'aiment point qu'on les dérange dans leurs habitudes» , éc rit-il.

LA COTE Mort au combat à v ingt-neuf ans pend antla guerre de 1870 , Bazille n'a pa s eu le te mp s de produir e un œ uv re important.

Au ssi trou ve-t -on peu de se s tableau x s ur le marché.

Une toile ant éri eure , Saint- Sau veur , a été adjug ée 1 ,8 million de franc s françai s ( 325 000 dollar s) dan s une v ent e au x ench ère s à Pari s, en 1989.. »