Fiche de Lecture: Le Prince de Machiavel
Publié le 11/06/2025
Extrait du document
«
Machiavel Le Prince
Fiche de lecture
I.
Le plan
Dans Le Prince, Machiavel distingue deux grandes parties correspondant à deux moments de
l’art politique : l’acquisition du pouvoir et sa conservation.
L’acquisition du pouvoir (chapitres I à XI)
Cette première partie traite des moyens par lesquels un prince peut accéder au pouvoir.
Machiavel distingue différents types de principautés : héréditaires, nouvelles, mixtes, ou
encore conquises par la fortune, la force ou les armes d’autrui.
Il analyse les conditions et
stratégies nécessaires pour s’approprier un territoire comme l’illustrent les exemples de
César Borgia ou des Rois de France.
Ces chapitres montrent que l’acquisition du pouvoir
demande de la ruse, de la détermination et la capacité à saisir les opportunités offertes par la
fortuna.
La conservation du pouvoir (chapitres XII à XXVI)
La seconde partie se concentre sur les stratégies permettant au prince de maintenir son
autorité une fois qu’il est au pouvoir.
Machiavel explore des thèmes tels que la gestion des
armées (chapitres XII-XIV), l’importance de paraître vertueux (chapitre XV), l’usage de la
cruauté et de la clémence (chapitres XVI-XIX) ou encore la capacité à s’adapter aux
circonstances et à résister à la fortune (chapitre XXV).
Cette partie met en avant le rôle de la
virtù, c’est-à-dire l’habileté personnelle, dans la capacité du prince à faire face aux défis et à
conserver son pouvoir.
Ainsi, Le Prince est structuré autour de ces deux temps fondamentaux de l’art politique :
conquérir un territoire et le gouverner efficacement.
Machiavel insiste sur l’adaptation aux
situations spécifiques et sur l’utilisation pragmatique des moyens disponibles pour réussir ces
deux étapes essentielles.
II.
Recherches :
1.
La famille Médicis est une dynastie florentine qui a marqué la Renaissance (XVe-XVIIe siècles)
par son influence politique, économique et culturelle.
Originaires de Toscane, elle a bâti leur
fortune grâce à la banque Médicis, l'une des plus prospères d'Europe.
Ils ont gouverné
Florence et soutenu les arts et les sciences, finançant des figures majeures comme Léonard
de Vinci et Michel-Ange.
Plusieurs membres sont devenus papes (Léon X, Clément VII) et
reines (Catherine de Médicis en France).
Leur mécénat a façonné la culture européenne mais
leur pouvoir déclinera au XVIIIe siècle.
Laurent II de Médicis (1492-1519), petit-fils de Laurent le Magnifique, est un membre de la
dynastie Médicis.
Il a brièvement gouverné Florence de 1516 à 1519 sous le titre de duc d'Urbino,
un territoire qui lui a été conféré par le pape Léon X, son oncle.
Sa gouvernance est marquée par
des luttes de pouvoir et une santé fragile.
Il est surtout connu pour avoir été le père de Catherine
de Médicis, future reine de France.
Laurent II meurt à seulement 26 ans, probablement de la
tuberculose, laissant un héritage politique limité mais une descendance importante pour
l’histoire européenne.
Savonarole, de son nom complet Girolamo Savonarola (1452-1498), est un moine dominicain
italien connu pour ses prêches enflammés contre la corruption de l'Église catholique et la
décadence de Florence.
Il prend le pouvoir à Florence en 1494 après la chute des Médicis,
profitant de l’instabilité politique pour instaurer une théocratie stricte.
Il prône une réforme
morale rigoureuse et organise des "bûchers des vanités", où des objets jugés immoraux
(livres, œuvres d’art, bijoux) sont brûlés en public.
Son opposition au pape Alexandre VI et son autoritarisme lui valent de perdre le soutien
populaire.
Arrêté en 1498, il est condamné pour hérésie et exécuté par pendaison, puis brûlé
sur la Piazza della Signoria à Florence.
César Borgia (1475/76-1507) est un prince, militaire et homme politique de la Renaissance,
célèbre pour son ambition et son rôle dans la politique italienne.
Fils illégitime du pape
Alexandre VI (Rodrigo Borgia), il est souvent considéré comme un modèle du prince
machiavélique décrit par Machiavel dans « Le Prince ».
Initialement cardinal, il abandonne sa carrière ecclésiastique en 1498 pour se consacrer à la
conquête territoriale.
Soutenu par son père, il mène des campagnes militaires en Italie
centrale, consolidant un État dans la région de la Romagne.
César est connu pour son
charisme, son habileté politique et sa brutalité.
Après la mort de son père en 1503, il perd son pouvoir et ses territoires.
Capturé en Espagne,
il s'évade et meurt en 1507 lors d'un combat au service du roi de Navarre.
Sa vie symbolise
les intrigues et les ambitions démesurées de la Renaissance.
2.
Dans « Le Prince », Machiavel parle de Savonarole au chapitre VI et de César Borgia au
chapitre VII pour illustrer ses idées sur le pouvoir.
Dans le chapitre VI, Machiavel critique Savonarole comme étant un exemple de "prophète
désarmé".
Il explique que Savonarole a échoué parce qu'il ne s'appuyait que sur la religion et
les croyances des gens.
Quand ils ont cessé de croire en lui, il n'avait pas les armes ou la force
nécessaires pour garder le pouvoir.
Selon Machiavel, un dirigeant doit avoir à la fois des idées
et la capacité de les défendre avec des moyens concrets, comme une armée.
Dans le chapitre VII, on constate combien Machiavel admire César Borgia et le présente
comme un modèle de dirigeant efficace.
Il décrit comment César a utilisé la ruse et la force
pour consolider son pouvoir : il a éliminé ses rivaux, réorganisé ses territoires et gagné la
loyauté des populations.
Machiavel pense que César a tout fait correctement pour devenir un
prince fort mais qu'il a échoué à cause de la mort de son père, le pape Alexandre VI, qui a
brisé ses plans.
Ces deux exemples montrent l'importance, selon Machiavel, de combiner intelligence, force
et adaptation pour réussir en politique.
3.
Dans « Le Prince », Machiavel utilise des exemples historiques pour rendre ses idées claires et
convaincantes.
Ces exemples illustrent ses concepts en montrant comment des figures
comme César Borgia ou Savonarole ont réussi ou échoué dans la pratique.
Ils donnent du
poids à ses arguments en s'appuyant sur des faits réels.
Enfin, ils servent de modèles pour
inspirer les dirigeants en montrant les stratégies efficaces ou les erreurs à éviter.
Grâce à ces
exemples, Machiavel transforme ses théories en conseils concrets pour gouverner.
III.
Approfondir les chapitres : Chapitre XV et Chapitre XXV
Chapitre XV : "Des choses pour lesquelles les hommes et surtout les princes sont loués ou blâmés"
1.
Un « miroir du prince » est un genre littéraire médiéval destiné à instruire les souverains sur l’art de
gouverner en leur offrant un modèle idéal de prince vertueux et sage.
Apparus à l’époque
carolingienne, ces ouvrages, souvent rédigés par des clercs, renvoient au prince une image des
qualités morales et politiques qu’il doit incarner, telles que la justice, la prudence, le courage et la
tempérance.
Ancrés dans les valeurs chrétiennes, ils rappellent également que le roi est un élu de
Dieu et doit servir la paix et l’ordre tout en restant subordonné à l’Église.
À partir du XIIIe siècle, les
miroirs du prince s’enrichissent d’exemples historiques concrets issus de la Bible (comme David et
Salomon) ou de l’histoire chrétienne (comme Charlemagne et Constantin).
Ils mettent en avant des
figures de souverains éclairés, tels qu’Alexandre le Grand ou Louis IX, qui ont rédigé eux-mêmes des
enseignements pour leurs enfants.
Ces ouvrages évoluent progressivement pour intégrer des
réflexions sur l’érudition et les sciences, illustrant ainsi l’idéal d’un prince non seulement moral mais
aussi savant.
Ils reflètent une vision idéale et prescriptive de la royauté, en contraste marqué avec
l’approche réaliste et pragmatique....
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