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Fiche de lecture Désobéir, Frédéric Gros

Publié le 01/05/2022

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« Fiche de lecture Désobéir, Frédéric Gros Frédéric Gros est un philosophe français, professeur de pensée politique à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po) et chercheur au CEVIPOF (le centre de recherches politiques de Sciences Po).

Il a reçu plusieurs prix, dont le prix du livre incorrect en 2018 ainsi que le prix lycéen du livre de philosophie en 2019 pour Désobéir, paru en 2017. Dans cet essai philosophique, Frédéric Gros nous amène au fur et à mesure de la lecture et des exemples, à réfléchir au plus profond de nous-même sur ce qu’est la désobéissance, non pas un droit mais un devoir selon lui, et comment cette désobéissance peut se traduire.

Cependant, à mesure que la réflexion se développe, Frédéric Gros soulève l’idée que c’est en fait une obéissance aveugle qui serait le réel problème de la société d’aujourd’hui, « La vraie question n’est pas de savoir pourquoi les gens se révoltent, mais pourquoi ils ne se révoltent pas » (Wilhem Reich). Cet essai de 14 différents chapitres s’est vu éditer plusieurs fois, premièrement en mai 2017, puis en 2019, avec une nouvelle préface relatant entre autres du mouvement de grande ampleur des Gilets Jaunes, formidablement hétérogène avec le thème de cet essai.

Une exigence de refondation démocratique et demande d’un référendum d’initiative citoyenne, des protestations massives de 30 semaines qui ont provoqué des réponses policières parfois disproportionnées et suscité un discrédit généralisé ainsi que l’émergence d’une gouvernementalité de la catastrophe avec la peur du chaos et du cataclysme financier. Dans Désobéir, chaque chapitre est articulé autour d’un exemple concret, d’une idée précise.

Frédéric Gros revient ainsi sur les grandes figures de la Désobéissance, avec notamment Etienne de la Boétie, Rimbaud, Aristote, Antigone, Thoreau, mais il s’exprime aussi sur la dangerosité de la « surobéissance », en évoquant bien évidemment l’exemple du nazisme : « pendant des siècles, les hommes ont été punis pour avoir désobéi.

A Nuremberg, pour la première fois, des hommes ont été punis pour avoir obéi » (Hannah Arendt).

Au XXe siècle nous nous sommes aperçus que l’on pouvait devenir un monstre par son obéissance : être prêt à exécuter des ordres ignobles, inhumains sans se poser aucune question.

Gros cite singulièrement l’expérience de psychologie sociale de Stanley Milgram qui démontre la facilité avec laquelle un individu normal peut devenir un tortionnaire avec une déresponsabilisation, une capacité à obéir bêtement que Arendt appelle la « banalité du mal », « Les monstres existent, mais ils sont trop peu nombreux pour être vraiment dangereux ; ceux qui sont plus dangereux, ce sont les hommes ordinaires, les fonctionnaires prêts à croire et à obéir sans discuter » (Primo Levi). Ainsi, il s’interroge sur les raisons pour lesquelles nous obéissons de manière aussi massive, et sur les styles d’obéissance : soumission, consentement, obligation éthique… obéissance qui tire ses racines de la paresse, de la lâcheté… Cette obéissance dans notre société, qui remonte même de plusieurs siècles et qu’avait commencé à dénoncer La Boétie, en se scandalisant de tous les tyrans. »

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