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Explication de texte: Kuhn, Extrait de la Postface de la Structure des révolutions scientifiques

Publié le 17/05/2020

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« Explication de texte: Kuhn, Extrait de la Postface de la Structure des révolutions scientifiques Le texte que nous allons étudier est extrait de la postface de La Structure des révolutions scientifiques, œuvre majeure du philosophe et historien des sciences ThomasKuhn.

Dans cet ouvrage il s'appuie sur l'histoire des sciences et des successives ruptures qui la constituent, pour affirmer sa vision de la science et du progrèsscientifique.

Selon lui, la science consiste en une étude théorique des phénomènes et une tentative de résolution d'énigmes qui s'effectue dans une structure de règlesnommée paradigme.

Le progrès scientifique est permis par une rupture, appelée révolution scientifique, qui intervient lorsqu'un tel schéma scientifique est confronté àun trop grand nombre d'anomalies qui viennent à l'encontre de ses prémisses.

Avec un tel changement de paradigme, c'est toute l'approche des phénomènes qui estremise en cause.

Cette vision de la théorie débouche sur une vision totalement nouvelle du progrès scientifique.

Élaborée sept ans après la première publication de cetouvrage, la postface présente une clarification des thèses principales de Kuhn, ainsi qu'une réponse aux différentes critiques qui lui ont été adressées.

L'un d'entreelles, qui constitue l'objet de notre texte est l'accusation de relativisme. Cette accusation s'articule en deux temps.D'abord, elle s'appuie sur l'affirmation de Kuhn selon laquelle le concept de changement de paradigme (lorsqu'une énigme est résolue) implique l'idée d'un savoir serenouvelant de manière radicale en installant un nouveau cadre de perception des phénomènes, et ce, en n'étant pas uniquement déterminé de façon rationnelle,puisque Kuhn fait intervenir dans sa théorie une composante sociologique et culturelle.

Il en vient ainsi à postuler deux théories scientifiques opposées peuvent êtretoutes les deux valides, tant qu'elles permettent la résolution des énigmes scientifiques, et ce de manière contemporaine.

A cette critique s'ajoute le soupçond'irrationalisme, nourri par les positions réalistes scientifiques selon lesquelles une théorie scientifique est vraie ou fausse en fonction de son adéquation avec laréalité, ce qui rend impossible la validité de deux théories opposées (par définition, si l'une des deux se donne comme vraie, elle démontre d'un même tenant lavalidité de l'autre). Ensuite, l'accusation de relativisme repose sur le fait que, selon ses détracteurs, Kuhn refuse toute possibilité de progrès scientifique, en ceci qu'il renonce à la positioncontinuiste d'accumulation des connaissances qui conçoit le progrès scientifique comme une approche toujours plus pertinente de la vérité de nature.

En cela, laposition kuhnienne constituerait un franc relativisme, incapable de rendre compte de la marche du progrès scientifique, et s'interdisant toute position réaliste. A partir de l'extrait dont nous disposons, nous allons tenter d'analyser les réponses apportées par Kuhn aux critiques dont sa conception fait l'objet.

Il s'agira pournous d'examiner ses arguments face au soupçon de relativisme.

Ce faisant, nous tenterons d'en dégager la notion kuhnienne de la science et du progrès scientifique,mais également de voir en quoi sa vision relève de l'antiréalisme et de l'instrumentalisme scientifiques. Premier argumentLa première accusation de relativisme portée à l'encontre de Kuhn tient au fait qu'il postule clairement la possibilité pour deux théories scientifiques opposées d'êtresimultanément valides, ce qui va à l'encontre des positions de ses détracteurs, notamment le réalisme de falsification de Popper. Kuhn se défend en fondant sa réponse sur le fait que ce qui peut être considéré comme relativisme dans un cadre culturel n'est pas imputable à la science dans lesmêmes termes; ainsi, il explique que le relativisme qui caractérise, par exemple, deux langues différentes, qui se trouvent être relatives l'une par rapport à l'autre, entant qu'elles sont des langues, ne peut s'appliquer au domaine de la science.

Dans le cadre de la science, les théories sont considérées comme des instruments, et entant que telles elles peuvent être simultanément valides même si elles sont opposées entre elles.Pour affirmer cela, Kuhn s'appuie sur la thèse d'incommensurabilité des théories scientifiques, qui postule que ces dernières n'ont, entre elles, aucune mesurecommune.

Dès lors, une théorie ne peut être démontrée fausse parce qu'une seconde théorie, qui lui serait opposée, apparaît valide: en tant que simples instruments derésolution d'énigmes dans le cadre de la science, les théories, dès lors qu'elles sont aptes à effectuer cette résolution, témoignent de leur validité. Cette position instrumentaliste va à l'encontre de la théorie du réalisme scientifique de la falsification, élaborée par Popper, comme en témoigne le tableau comparatifsuivant: INSTRUMENTALISME | VISION DE POPPER (Conjectures, vérités et réalités) |La science vise une simple description commode des phénomènes du monde.

| La science vise une description vraie et adéquate des faits du monde.

|Nos théories sont des instruments utiles pour ordonner et prédire les phénomènes | Nos théories ne sont jamais vraies mais simplement nous conservons les théoriesqui ne sont pas encore falsifiées |Les théories n'expliquent ni ne décrivent le réel.

| Les théories décrivent la réalité, mais jamais la réalité ultime.

Le travail du scientifique est infini.

| Le réalisme de Popper, tout en déniant la possibilité pour une théorie scientifique d'être vraie, l'envisage comme potentiellement valide jusqu'à ce qu'elle soit falsifiée,c'est-à-dire démontrée fausse.

Dans un tel système, une théorie opposée à une première est donnée comme l'instrument de sa falsification: deux théories ne peuventcoexister si elles sont opposées: l'une invalidera forcément la seconde. La position kuhnienne, quant à elle, semble correspondre aux critères de détermination de l'instrumentalisme: les théories y sont données comme de simplesinstruments de description, mise en ordre et prédictions de phénomènes et non de la réalité de nature. Pour illustrer cela, prenons l'exemple de la comparaison du système de Ptolémée, où la terre était considérée comme le centre de l'univers, et de celui de Copernic,héliocentriste: dans la mesure où ces deux systèmes, bien qu'opposés, sont à même de commodément rendre compte des phénomènes, de les prédire et de les ordonner,tout à résolvant les énigmes qui se présentent dans le schéma scientifique auquel ils appartiennent, ils sont tous les deux considérés comme valides; et ce bien que lepassage de l'un à l'autre soit donné comme une révolution scientifique dans l'acception kuhnienne. A cette justification instrumentaliste, Kuhn adjoint un nouvel argument, cette fois en mesure de contrer l'accusation d'irrationalisme qui lui est faite: si deux théoriespeuvent s'avérer simultanément valides bien qu'opposées en tant qu'elles sont aptes à résoudre les énigmes qui se présentent à elles, reste que l'une d'entre elles seraforcément meilleure que l'autre.En tant qu'instruments, les théories valides s'avèreront plus ou moins pertinentes pour résoudre les énigmes qui se présentent à elles.

C'est leur aptitude à la résolutiond'énigme qui constitue chez Kuhn le critère objectif de scientificité d'une théorie donnée.

En introduisant ce critère objectif, il se prémunit contre toute accusationd'irrationalisme, mais tente également de se défendre de celle de relativisme.De plus, même si l'élaboration de la théorie n'est pas le fruit d'un rationalisme pur (il reconnaît des implications socio-historiques dans l'évolution de la science, maiségalement la place du hasard dans l'élaboration de certaines théories), ce sont une fois encore des critères objectifs qui sont à même de déterminer laquelle, de deuxsciences valides, est meilleure que l'autre: l'exactitude des prédictions, l'équilibre des recherches, le nombre de problèmes résolus, voire la simplicité et lacompatibilité avec les autres théories (l.28 à 32).La réaffirmation de l'instrumentalisme et des critères objectifs de Kuhn apparaissent comme des tentatives de dénier toute implication relativiste de ses théories: ilpostule ainsi que, puisque la science, selon lui, consiste en la résolution d'énigmes, dans une perspective d'incommensurabilité des théories et d'utilitarisme, le. »

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