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Explication de texte : J. –J. Rousseau - Livre II de l'Emile: Qu'est-ce que le bonheur et comment l'atteindre ?

Publié le 15/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Explication de texte : J. –J. Rousseau - Livre II de l'Emile: Qu'est-ce que le bonheur et comment l'atteindre ? Ce document contient 1349 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« Explication de texte : J.

–J.

Rousseau - Livre II de l'Emile: Qu'est-ce que le bonheur et comment l'atteindre ? Qu'est-ce que le bonheur et comment l'atteindre ? Rousseau répond entre autres à ces problèmes dans son traité d'éducation Emile,composé de cinq Livres censés répondre idéalement aux questions éducatives qui émergent du garçon fictif Emile selon ses âges (le LivreII correspond à la tranche d'âge 5-12 ans).

Les définitions du bonheur, et de la misère, déduite de la précédente, lui permettent deréfléchir aux possibilités de l'homme pour atteindre « la sagesse humaine ou le vrai bonheur ».

En effet c'est après avoir démontrésuccessivement que deux « voies » que l'homme serait tenté de prendre pour accéder au bonheur tel qu'il est défini mènent à desimpasses que le philosophe des Lumières arrive à la conclusion que le bonheur est accessible à qui « diminu[e] l'excès de [ses] désirs sur[s]es facultés et donc à « mettre en égalité parfaite [s]a puissance et [s]a volonté. Dans la première partie de l'extrait, Rousseau fait une série de constats, issus du sens commun ou d'une recherche à peine plusapprofondie.

Il énumère donc les caractères du bonheur des hommes : d'une part, de la même façon que David Hume dans son Traité dela Nature humaine on ne peut jamais se saisir d'une perception car elles sont dans un « flux continuel », qui n'est pas totalementdésordonné cependant car l'un des caractères de la conscience de l'homme est son ipséité, soit sa propension à continuer à se reconnaîtrecomme le même individu malgré ce « flux continuel » modifie nos perceptions au fil du temps.D'autre part il remarque que les sensations de « bien » et de « mal » nous sont « commun[s] à tous ».

En effet même l'homme renduheureux par sa position élevée dans l'échelle sociale ne peut pas échapper à certaines contraintes de la vie (par exemple au mauvaistemps) qui va provoquer chez lui de légères insatisfactions auxquelles il ne peut pas remédier ; de la même façon l'homme le plusmalheureux continue à sentir des plaisirs même s'ils sont brefs et peu fréquents.

Cette remarque présuppose que cette impossibilité àatteindre les extremums de l'échelle des plaisirs et de la misère nous est imposée par l'omniprésence de perceptions de notre consciencedéveloppée.

Seule la mort nous permet d'échapper à ce flux continuel de perceptions. De ces constats Rousseau déduit un moyen de mesurer le bonheur.

Il résume par cette phrase « Toujours plus de souffrances que dejouissances : voilà la différence commune à tous » sa pensée : puisque tous les hommes ressentent des plaisirs et des peines endifférentes proportions, la quantité de « félicité » ou contentement que chacun « possèderait » serait la différence arithmétique entre lasomme de nos plaisirs la somme de nos peines. Lorsque Rousseau écrit que « Tout sentiment de peine est inséparable du désir de s'en délivrer », il présuppose que la misère est liée à lafaiblesse de l'homme.

L'homme prend conscience se sa faiblesse lorsqu'il se rend compte qu'il ne peut satisfaire ses besoins.

En effetRousseau lui-même écrit que « Celui dont la force passe les besoins, fut-il un insecte, est un être fort.

Celui dont les besoins passent laforce, fut-il un conquérant, fut-il un dieu, c'est un être faible.

» Aussi selon lui notre malheur tiendrait au fait que nous ne satisfaisons pasabsolument tous nos désirs.

Cependant s'il est évident que Rousseau a raison en disant que « toutes les privations qu'on sent sontpénibles » il n'explique pas que seules ces privations sont à l'origine de notre misère.

Il y a donc une hypothèse non vérifiée dans sonraisonnement.

Pourtant il affirme que si un être pouvant percevoir avait les moyens de satisfaire exactement ses désirs (ni plus, nimoins), donc se débarrasser des privations qu'il sent, serait un être « absolument heureux ». Ainsi après avoir examiné les caractères du bonheur Rousseau pose une question oratoire à Emile : « En quoi donc consiste la sagessehumaine ou la route du vrai bonheur ? ».

Il emploie le mot « donc » dans cette question, ce qui signifie que la réponse à cette questionpeut être déduite des observations effectuées précédemment dans l'extrait ou dans l'œuvre.

Il implique aussi qu'il existe un chemin quimène au bonheur, autrement dit qu'il suffirait de respecter quelques règles ou conseils. Avant de donner sa propre réponse à cette question, Rousseau anticipe les réponses irréfléchies et communes que ses lecteurs oudétracteurs pourront avoir et il explique en quoi elles sont irraisonnables.

Etant établi que le bonheur tient à l'équilibre parfait entre nosdésirs et notre capacité à les satisfaire et que notre misère actuelle est due à la « disproportion de nos désirs et de nos facultés » il y atrois moyens différents de faire évoluer ce rapport. Le premier consisterait diminuer nos désirs pour les placer à une valeur inférieure à celle de notre « puissance ».

En effet cette solutionmême si elle semble difficilement réalisable (Rousseau ne nous explique pas comment diminuer nos désirs, alors que nos désirs sontdifficilement maîtrisables) pourrait nous donner l'occasion de satisfaire tous nos désirs et par conséquent de se dérober aux multiplesprivations que nous impose notre condition actuelle.

Cette solution a néanmoins le défaut de laisser une partie de nos facultésinoccupées, inexploitées : oisives.

Or Rousseau semble avoir supposé que l'occupation de toutes nos facultés, autrement dit la jouissanced'elles-mêmes, est une condition inhérente au bonheur. L'autre moyen d'accéder à notre bonheur serait de faire augmenter nos capacités.

Cette solution semble plus facilement réalisable dansl'absolu car nous avons à notre portée des moyens de faire augmenter nos capacités intellectuelles avec par exemple l'étude de laphilosophie ou nos capacités physiques grâce à des entraînements sportifs.

Le défaut de ce moyen-ci est qu'il est sans considérer notrepropension à augmenter nos désirs dépendamment de nos capacités.

Rousseau précise même que l'on n'en deviendrait que « plusmisérables », précisément car de l'insatisfaction de ces désirs nouveaux résulterait des sensations de privation d'autant plus grandes quinous feraient sentir d'autant plus de peines.

De plus si nos capacités atteignent des « valeurs » si grandes que nos désirs atteignent leslimites du réel, ils deviennent alors impossibles à satisfaire et la sensation de privation à l'origine de nos peines inévitables. Ainsi selon le philosophe, par opposition à ces deux voies fallacieuses le seul moyen d'accéder au bonheur véritable est de « diminuerl'excès des désirs sur les facultés, et mettre en égalité parfaite la puissance et la volonté ».

Il entend ainsi faire d'un côté diminuer nosdésirs et dans le même temps faire augmenter nos capacités : de cette façon les capacités augmentées sont censées pouvoir satisfaireles désirs de départ, mais on sait que cette extension de capacités engendre une extension de désirs : cette dernière sera compensée parla diminution des désirs que l'homme aura entreprise.

Grâce à ces modifications l'homme va pouvoir alors profiter du plaisir que provoquela satisfaction de ses désirs et jouir de ses facultés utilisées au maximum. On remarque quand même qu'il manque dans l'argumentation de Rousseau les moyens de faire diminuer nos désirs ; et l'état acquisgrâce à sa méthode ne peut être que temporaire.

En effet mes perceptions et donc mes désirs étant pris dans un flux continuel, il faudraitque je rééquilibre en permanence mes capacités par rapport à mes nouveaux désirs, et ne saurais être que temporairement dans l'étatd'équilibre décrit.

Il faudrait que je puisse mettre en place un système de régulation du bonheur et de désir qui se mette en place à lamoindre variation du taux de bonheur. Ainsi après avoir défini le bonheur, la misère et la façon de les mesurer, Rousseau en arrive à la méthode suivante pour être heureux :« réduire l'excès des désirs sur les facultés et mettre en égalité parfaite la puissance et la volonté ».

Cette méthode permet à la fois deremédier au problème de la sensation de peine inséparable du désir insatisfait et permet d'occuper toutes nos capacités et ainsi de jouirpleinement de notre être, même si elle souffre de quelques présupposés injustifiés et surtout de l'absence de méthode pour diminuer nosdésirs.. »

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