Eugène OnéguineChapitre Premier (fragment)1Mon oncle avait de la morale,Quand pour de bon il s'alita,Forcer l'estime généraleCe fut le mieux qu'il inventa.

« Eugène Onéguine Alexandre Pouchkine Chapitre Premier (fragment) 1 Mon oncle avait de la morale, Quand pour de bon il s'alita, Forcer l'estime générale Ce fut le mieux qu'il inventa. Son exemple à tous est science, Mais, mon Dieu, quelle patience Près du malade et jour, et nuit, Sans s'écarter d'un pas de lui ! Quel subterfuge ridicule Que distraire un mort-à-demi, L'oreiller sous sa tête mis Offrir tristement les pilules, Soupirer et penser à part Que le diable enfin s'en empare ! ” 2 Ainsi pense un jeune gredin, Dans la poussière du voyage, Par le haut vouloir de Jupin Héritier de tout son lignage. — Amis de Lioudmile et Rouslan ! C'est le héros de mon roman, Permettez que je vous le fasse Connaître sans plus de préface : Onéguine, un ami que j'ai, Sur la Néva qui vint à naître Ainsi que vous fîtes peut-être Ou connûtes votre apogée ; J'y fus parfois pour me distraire : Mais le nord est pour moi contraire. 3 Ayant bien porté l'épaulette, Et donnant trois bals chaque année, Son père vivait de ses dettes Et se vit un beau jour ruiné. Le sort avait pris soin d'Eugène : D'abord Madame en eut la peine, Puis Monsieur prit soin du petit ; L'enfant était vif, mais gentil. Monsieur l'abbé, Français à gages,. »