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EPICTETE ou Le pouvoir du maître par Léon-Louis Grateloup

Publié le 14/06/2020

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« Si vous passez un jour par Prévéza... Si vous passez un jour par Prévéza, ayez une pensée pour Epictète, car c'est là que vécut et enseigna, pendant plus de trente ans, au premier siècle de notre ère, l'un de ces authentiques professeurs de philosophie à qui nous sommes heureusement redevables de la confusion populaire de la philosophie avec un certain art de vivre. Né esclave Né à Hiérapolis en Phrygie, Epictète était un esclave, de langue grecque et de nom grec (épiktétos signifie en grec : « acquis récemment »). A Rome, il eut pour maître Epaphrodite, affranchi et secrétaire de Néron, qui suivit l'empereur dans sa fuite et l'aida à se suicider, ce qui lui valut d'être mis à mort par l'empereur Domitien. On rapporte qu'Epaphrodite frappait souvent Epictète et qu'un jour, lui ayant cassé la jambe, il s'attira cette tranquille remarque de son esclave : « Je te l'avais bien dit. » Affranchi à son tour, Epictète put suivre les leçons du philosophe stoïcien Musonius Rufus, qui décidèrent de sa vocation. Il vécut à Rome jusqu'à l'expulsion des philosophes par l'empereur Domitien en l'an 94 et alla s'établir en Epire, à Nicopolis, c'est-à-dire la Ville de la Victoire, fondée 30 ans avant J.-C. par l'empereur Auguste pour commémorer la victoire d'Actium. Il ouvrit à Nicopolis (actuellement : Pré-véza) une école dans laquelle il dispensa jusqu'à sa mort (vers 130) un enseignement qui eut la plus large audience. En 124 ou 125, lors de son passage à Nicopolis, l'empereur Hadrien ne manqua pas de rendre visite au philosophe. Epictète vivait très simplement, dans une maison dont le mobilier se composait essentiellement d'une table et d'un lit, s'occupant de faire sa cuisine et son ménage — et d'enseigner la philosophie. Certains historiens ajoutent que, sur le tard, il prit avec lui une femme pour élever un enfant abandonné qu'il avait recueilli. On dit aussi qu'il possédait une lampe de fer, qu'un voleur lui déroba : il se procura alors une lampe de terre, très modeste, en disant : « Mon voleur sera bien attrapé, s'il revient ! » Mais, à la mort d'Epictète, cette lampe fut payée trois mille drachmes par un amateur, qui croyait en recevoir la même lumière qui avait éclairé le philosophe ! Les Entretiens et le Manuel Maître de riches jeunes gens qui se destinaient aux plus hautes charges, Epictète eut parmi ses élèves Arrien (Fla-vianus Arrianus), qui entra dans l'armée, fît carrière dans l'administration romaine, devint légat de Gappadoce et fut rhistorien d'Alexandre le Grand : on a de lui, notamment, un Périple du Pont-Euxin, une Expédition d'Alexandre et un Ecrit sur l'Inde. Epictète, comparable en cela à Socrate pour qui il avait la plus grande admiration, n'a rien écrit. Mais Arrien avait tachygraphié, selon une technique déjà en usage (on dirait aujourd'hui : sténographié) les propos de son maître, en respectant fidèlement son franc-parler. Il en avait composé huit Diatribai (Diatribes ou Entretiens) — il nous en reste quatre — et une sorte de petit catéchisme : l'Encheiridion (ou Manuel). Arrien n'avait pas l'intention de publier ses notes, mais, les ayant prêtées à des amis, ceux-ci en firent bientôt circuler des copies. Arrien se résolut alors à écrire une sorte de préface pour une édition officielle, sous la forme d'une lettre « A Lucius Gellus », qui est désormais placée en tête des Entretiens. L'authenticité des Entretiens est en quelque sorte attestée par la différence de style entre d'une part, les notes prises par le disciple et dans lesquelles on trouve des formes dialectales, des expressions populaires, des phrases inachevées, bref, toutes les marques d'un propos saisi sur le vif ; et, d'autre part, les oeuvres personnelles d'Arrien, écrites dans le meilleur style attique. L'unique manuscrit que nous possédons des textes d'Arrien date de la fin du xie ou du début du XIIe siècle : il se trouve actuellement à Oxford, à la Bodleian Library. C'est de ce document inestimable que procèdent les innombrables traductions qui ont fait connaître dans toutes les langues l'enseignement d'Epictète. Ainsi, avec Sénèque (mort en 65) et Marc Aurèle (121 -180), Epictète est l'un des trois grands stoïciens de l'époque impériale dont nous possédons l'essentiel de l'oeuvre, tandis que nous ne connaissons le « stoïcisme » des pères fondateurs de la doctrine qu'à travers des fragments ou des résumés. Epictète et là philosophie du Portique Qu'est-ce donc qu'un « stoïcien » et que signifie ce mot ? C'est vers l'an 300 avant J.-C. que Zénon de Cittium (ou Kition), venu de son île natale, l'actuelle Chypre, s'établit à Athènes après avoir fait naufrage au large du Pirée et fonda une école philosophique, dont il établit le siège sous le Portique (en grec : Stoa), connu aussi sous le nom de Pécile. Ce Portique était en effet une célèbre Galerie ornée de peintures (Poïkilè Stoa). La plupart de ces peintures étaient l'oeuvre du peintre Polygnote de Thasos (environ 400 avant J.-C.) et représentaient les Amazones, la destruction de Troie et la victoire de Marathon. Zénon enseigna donc en ce lieu, sous le regard des héros légendaires du Portique, et ses disciples, d'abord appelés zénoniens, prirent ensuite le nom de stoïciens. .. .»

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