El Salvador (1985-1986)
Publié le 23/09/2020
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El Salvador (1985-1986)
Au Salvador, la fin de l'année 1985 et les premiers mois de 1986 ont été marqués
par la perte des bases sociales et de la crédibilité du président
démocrate-chrétien José Napoleón Duarte.
Cette dégradation est due en grande
partie à l'instauration du "paquetazo" économique (dévaluation du colón de 100%,
augmentation du prix de l'essence de 51%, de celui des transports de 20%, etc.),
attaqué tant par la guérilla que par l'extrême droite.
Le "Pacte social" que
Duarte avait établi avec diverses organisations politiques et syndicales a été
rompu, et l'opposition de gauche a constitué l'Union nationale des travailleurs
salvadoriens (UNTS) le 21 février 1986, regroupant une centaine d'organisations.
L'extrême droite, elle, a dénoncé l'interventionnisme accru de l'État.
Attaqué
de tous les côtés, Duarte n'a pu contrôler ni ses bases sociales initiales, ni
les militaires (en proie à leurs propres contradictions internes et dont
certains secteurs souhaiteraient le départ du président), ni les escadrons de la
mort qui ont continué d'oeuvrer en toute impunité.
Par ailleurs, les actions de la guérilla du Front Farabundo Marti de libération
nationale (FMLN) font partie de la vie quotidienne.
Elle a étendu ses opérations
à tout le pays et a donné du fil à retordre à une armée qui a considérablement
développé sa force aérienne, avec l'aide généreuse des États-Unis.
Selon
l'armée, la guérilla ne se réduirait plus qu'à quelques "points de persistance".
Celle-ci, en tout cas, occupe habilement les zones frontalières en litige avec
le Honduras (les bolsones) ; ses actions d'éclat ont certes visé à frapper
l'opinion internationale (comme la séquestration de la fille de Duarte, libérée
en échange de prisonniers politiques), mais aussi à saboter l'économie du pays.
L'armée a poursuivi les bombardements de la population civile, entraînant le
déplacement de milliers de personnes.
Ainsi, au cours de l'"opération Phoenix",
en janvier et février 1986, la zone du volcan Guazapa, considérée comme un
bastion de la guérilla, a été complètement évacuée.
A côté de ces affrontements,
l'exemple de Tenancingo, repeuplé petit à petit par ses habitants d'origine
déplacés par les bombardements, pourrait constituer l'embryon d'une solution
alternative: celle des Salvadoriens qui disent non à la guerre civile.
Enfin, depuis l'arrivée de trois nouveaux présidents (Guatémala, Costa Rica,
Honduras) sur l'échiquier centraméricain, c'est celui du Salvador qui apparaît
le plus inconditionnel des États-Unis dans la région.
En ce qui concerne le
dialogue avec la guérilla (suspendu depuis novembre 1984) mais souhaité par la
majorité de la population, le président péruvien Alan García a donné son soutien
en avril 1986 à des conversations entre les insurgés et des représentants du
gouvernement salvadorien..
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