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Doit-on apprendre à devenir soi-même ?

Publié le 15/05/2020

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« VOCABULAIRE: DOIT-ON: Ce genre d'interrogation interroge sur le devoir ainsi que sur la nécessité et la possibilité. DEVENIR : Suite d'événements, processus évolutif, changement d'état dans le temps.

Au sens concret, fait de se transformer, d'évoluer. " Connais-toi toi-même " : cette inscription placée sur le fronton du temple de la pythie de Delphes est trèscélèbre.

Cependant cette devise delphique, qu'on attribua à tort à Socrate, n'était pas un encouragement à uneconnaissance psychologique de soi, mais un rappel à l'ordre.

Elle avait pour but de remémorer aux individus qu'ilsn'étaient que des mortels : elle invitait les voyageurs à la prise de conscience de leurs propres limites.

On oublied'ailleurs que cette exhortation, " Connais-toi toi-même ", était suivie de " ...et tu connaîtras les dieux.

"Un individu disposant d'une connaissance parfaite de soi serait donc l'égal d'un dieu.

Pour les philosophes grecs, laconnaissance de soi-même est synonyme de sagesse.

Elle permettrait en effet à l'individu de prendre conscience deses propres limites, de se libérer de ses défauts, de développer ses qualités, et, en faisant abstraction de tout cequi dans le " je " n'est pas personnel, de prendre conscience de sa véritable identité et, au fond, de sa liberté.La devise delphique laisse entendre que nous ne nous connaissons pas réellement, que la connaissance de soi n'estpas une donnée immédiate de la conscience.

Elle nous invite donc à entreprendre une recherche, une descentedans les profondeurs de notre intériorité pour trouver l'essence de notre être.

Or, cette recherche passe d'abord parla découverte et l'affirmation de notre moi.

Cette affirmation est le fondement de la philosophie cartésienne enmême temps que celui de toute entreprise de recherche de sa propre identité.

Pour approfondir la connaissance quenous avons de nous-mêmes, il faut donc se demander s'il est légitime de parler du soi par soi et quels en seraient lesmoyens et les conditions. La recherche de la connaissance de soi a une condition : le sentiment de notre être.

Descartes, dans son Discourssur la méthode, prouve que l'affirmation " Je pense, donc je suis " (c'est à dire le cogito, " premier principe " de laphilosophie cartésienne) est " si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques[ne sont] pas capables de l'ébranler.

" En effet, il est possible de douter de tout, même de l'existence effective denotre corps et du monde autour de nous, sauf de l'existence de notre pensée, de notre je.

A partir du moment oùnous nous rendons compte de l'irréfutabilité de l'existence de notre pensée indépendante, nous prenons consciencede notre " je.

" Il nous est permis alors d'entamer la recherche de notre " moi ", c'est à dire de la nature de notrepropre identité.Certains philosophes imaginent que nous avons à tout moment " la conscience intime de notre moi " (Hume), quenous avons un sentiment invincible de la connaissance de nous-mêmes que nous ne mettons que rarement endoute.

Cependant, avoir un sentiment immédiat de notre être, ce n'est pas avoir une connaissance pleine et entièrede soi.

Il arrive que nous nous surprenions nous-mêmes, ou que nous passions par de graves crises de remise enquestion.

Notre comportement, notre façon de penser varient suivant nos expériences.

La connaissance de soiimplique une recherche, et cette recherche doit disposer de moyens adaptés à son but.Nous sommes a priori les mieux placés pour nous connaître ; par l'introspection, nous pouvons accéder à unecertaine connaissance de nos sentiments, de nos qualités et de nos défauts, de nos motivations et de nosconvictions.

Mais accède-t-on à un niveau particulier de la réalité mentale par l'introspection, ou cette méthodetend-elle a susciter l'objet même auquel elle prétend accéder? Le paradoxe de l'introspection est que le sujet seconfond avec l'acte de s'observer lui-même.

De même l'introspection est normalisée par le langage.

Il n'en reste pasmoins que l'idée de "savoir " ce qu'on est soi-même soulève des difficultés de principe : en quel sens emploie-t-on "savoir ", s'il s'agit d'intériorité ? Il paraît difficile par ce moyen d'avoir une connaissance objective de nous-mêmes : la connaissance que nouspouvons avoir de nous par l'introspection passe à travers le filtre de l'opinion que nous nous faisons de nous.

Ainsi,nous pouvons être tentés d'exagérer, d'amoindrir ou de taire certains de nos défauts.

Dans son roman de science-fiction La Révolution des Fourmis, Bernard Werber nous rappelle que " pour comprendre un système, il faut...

s'enextraire.

" Or, il est impossible de " sortir de soi " ! Je suis à la fois le sujet et l'objet.

Le Je qui pense le moi en estune émanation.

L'introspection ne peut, seule, mener à la connaissance de soi.

De plus, elle est presque impuissanteà juger nos actions sans prise de recul : le temps et l'expérience qu'il délivre permet parfois de porter un regardréellement critique sur le " soi " que l'on était auparavant - mais elle ne peut permettre d'éviter les ennuis ayantrésulté d'une mauvaise action passée de notre part, elle permet tout au plus de prendre conscience de nos erreurspassées.Il apparaît donc clair que l'introspection ne peut suffire au philosophe recherchant son identité réelle.

Il lui estindispensable de prendre en compte les réactions de l'Autre devant les manifestations dans le monde extérieur de sapensée, de ses sentiments.

Si possible, il devra faire directement appel au jugement de l'Autre.

Il lui sera ainsipermis de prendre conscience de ce qu'il se cachait, de ce à quoi il n'avait pas pensé.

Il aura l'impression que lavérité lui " saute aux yeux ", et il aura fait un grand pas dans la connaissance qu'il a de sa propre intériorité.Cependant, ce deuxième moyen d'accéder à la connaissance de soi n'est pas parfait ; en effet, la vision que l'Autrenous donne de nous-mêmes, si elle a le mérite d'être différente de la nôtre, n'est pas purement objective : sonjugement peut être déformé par l'amitié ou l'antipathie qu'il éprouve pour nous.

En outre, sa critique estnécessairement incomplète, puisqu'elle ne peut s'appliquer que sur les traits de notre caractère que nous laissonstransparaître, consciemment ou non, au-dehors.

L'Autre ne peut voir que mon masque social, le " persona " deslatins.

De plus, l'Autre n'a pas forcément connaissance de notre expérience personnelle, qui influenceconsidérablement notre psychisme.

De sa place, il ne voit qu'une facette, qu'une manifestation de notre. »

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