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« Don Salluste dans son appartement, attendant la venue de Ruy Blas. Ruy Blas , entrant. Vous souhaitiez me voir ? Don Salluste Oui, je vous ai demandé pour vous dire que de vous je me sépare.

Ruy Blas, surpris. Vous me remerciez ? Don Salluste Oui, vous m’avez été remarquablement utile, mais vous êtes maintenant à mes yeux un danger. Vous m’étiez fidèle, Vous n’avez point remarqué que je tirais les ficelles d’un piège cruel.

Vous avez fait de la reine votre amante.

Mais je crains que le roi n’y consente.

Vous n’êtes qu’un vulgaire laquais.

Un moins que rien, Pensez-vous que la reine veuille d’un homme en livrée, n’ayant aucun titre régalien ? Tout l’Espagne fera d’elle la risée.

Elle a voulu m’exiler ? La voilà bientôt détrônée. Je dois tout de même reconnaître, vous êtes fin d’esprit, Ruy Blas. Parmi les Grands vous avez fait votre place.

Premier ministre ? Belle ascension sociale, mais je ne pense pas qu’elle vous préserve De la fin sinistre Que je vous réserve.

Don Salluste sort son épée, prêt à en finir.

Ruy Blas , tombant à genoux, la tête dans ses mains.

Votre âme est sombre, tout droit sorti des enfers.

J’étais loin de me douter qu’en me soumettant à vous, je signais un pacte avec Lucifer.

Ah ! Comme j’ai été sot de vous suivre Sans voir que de vengeance vous étiez ivre. Vous m’assassinez aujourd’hui en coupable. Oui, tuez-moi.

Ma mort sera mon repenti Et le jugement de Saint Michel implacable. Ô ! Ma reine, ma douce, je l’ai trahie.

Et par lâcheté, peut-être.

Par lâcheté sûrement, Je préfère mourir ici que de mourir de chagrin en lui avouant. (A part). »