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Dissertation sur « Le Rouge et le Noir » Sujet : Le Rouge et le Noir est-­il un roman de l’échec ?

Publié le 09/04/2023

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« Dissertation sur « Le Rouge et le Noir » Sujet : Le Rouge et le Noir est­il un roman de l’échec ? « Un roman est comme un archet, la caisse du violon qui rend les sons, c’est l’âme du lecteur » déclare Stendhal, auteur du récit Le Rouge et le Noir qui dresse un tableau social et politique d’une société déchirée entre libéralisme et monarchisme, en 1830.

Le roman entre réalisme et romantisme raconte l’ascension sociale, sous la Restauration, de Julien Sorel le protagoniste, un jeune homme ambitieux et naïf.

Passionné par les livres et par Napoléon, il met tout en œuvre pour satisfaire son ambition.

On se demande alors si Le Rouge et le Noir est un roman de l’échec ? Nous verrons en première partie l’échec de Julien dans son parcours, puis en seconde partie les leçons qu’il tire de ce parcours. Julien veut échapper à son statut social, mais le roman révèle un échec dans son rêve d’ascension.

Il s’introduit dans une société qu’il méprise suite à son engagement de précepteur pour les enfants du maire de Verrières, Monsieur de Rênal.

Mais entrer dans un monde qu’il a toujours méprisé ne pouvait le conduire au bonheur : « Il n’éprouvait que haine et horreur pour la haute société où il était admis ».

Ayant une grande admiration pour Napoléon son rêve d’en devenir le nouveau se brise à la fin de l’œuvre « l’œil de Julien suivait machinalement l’oiseau de proie.

Ses mouvements tranquilles et puissants le frappaient, il enviait cette force, il enviait cet isolement.

C’était la destinée de Napoléon, serait­ce un jour la sienne ? », il aspirait à un destin exceptionnel mais meurt guillotiné, c’est la chute pour les lecteurs, il a échoué son objectif. De plus il échoue à comprendre les autres, il constitue un personnage marginal par l’infériorité sociale à laquelle il fait face et le décalage qu’il a avec son milieu d’origine.

Son amour des livres n’est pas accepté par son père mais son élévation dans le milieu notable de province n’est pas une situation aise car ses mauvais sentiments en leur égard le rattrapent : « Et quand je réussirai, se disait­il, avoir une vie à passer en si mauvaise compagnie.

Des gloutons qui ne songent qu’à l’omelette au lard qu’ils dévorent au dîner ».

Il a une véritable prise de conscience, avec aucune victoire mais un constat plutôt amer d’échec.

Pour cela il reste en marge au salon de Monsieur de la Mole « Je n’ai pas vingt louis de rente, et je me suis trouvé côte à côte avec un homme qui a vingt louis de rente par heure, et l’on se moquait de lui...Une telle vue guérit de l’envie.

», il ressent sans cesse ce déclassement qui le pousse à ne pas se mettre en avant à cause des jugements.

Ainsi comme au séminaire « Julien avait beau se faire petit et sot, il ne pouvait plaire, il était trop différent » cette différence le suit même s’il essaye de s’adapter.

C’est un homme solitaire.

C’est ce que nous montre le passage où il s’arrête la nuit dans « une grotte » : « La tête appuyée sur les deux mains, regardant la plaine, Julien resta dans cette grotte plus heureux qu’il ne l’avait été de la vie, agité par ses rêveries et son bonheur de libertés », il est ici en marge de la société libre d’être lui même, libre de penser quand, ailleurs la société l’oblige à faire preuve d’hypocrisie que se soit au séminaire ou avec sa maîtresse.

Le roman souligne aussi de nombreuses reprises les erreurs de jugement de Julien : « Il se trompait, toujours comme à l’ordinaire, en supposant trop d’esprits aux gens ». On peut voir que c’est un personnage critiqué par le narrateur, l’intervention de l’auteur apporte un regard amusé.

Il ironise Julien dans la scène de rencontre avec Madame de Rênal par « la figure d’un jeune paysan presque encore enfant, extrêmement pâle et qui venait de pleurer » et « Le teint de ce petit paysan était si blanc, ses yeux si doux que l’esprit un peu romanesque de Madame de Rênal eut d’abord l’idée que ce pouvait être une fille déguisée...

», il parodie la scène de rencontre, enlève tout potentiel de séduction à Julien et nous renvoie en quelque sorte à une image peu crédible ou « faible en apparence » du personnage.

Le narrateur se met à distance pour interrompre ou décrire de façon subjective « Le lecteur voudra bien nous permettre de donner très peu de faits clairs et précis sur cette époque de la vie de Julien.

Ce n’est pas qu’ils nous manquent bien au contraire ; mais, peut­être ce qu’il vit au séminaire est­il trop noir pour le coloris modéré que l’on a cherché à conserver dans ces feuilles.

», il se permet de commenter des situations et finit par établir un lien avec le lecteur dans le but de nous donner une autre image de Julien. Malgré cet échec social, le roman fait aussi apparaître des victoires.

Julien découvre à travers le récit l’amour sous différentes formes.

Il cherche à séduire Madame de Rênal et Mathilde de la Mole par esprit de conquête, par défi, pour se prouver qu’il peut les posséder d’où l’emploi du terme « victoire ».... »

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