Dissertation philosophie politique : Jusqu'où respecter l'autorité de l'État ?

« Dissertation Sujet : « Jusqu’où respecter l’autorité de l’État ? » Selon le philosophe Paul Valéry, " Si l'État est fort, il nous écrase.

S'il est faible, nous périssons." Cette citation nous pousse à la réflexion sur les limites de l’autorité du politique. En effet, si à travers l’histoire, nous avons pu constater qu’une autorité politique est nécessaire pour organiser la vie en société, nous avons pu constater également que l’expression de l’autorité du politique se heurte souvent à l’expression des libertés individuelles.

Lorsque l’autorité du politique est trop fort, on l’accuse souvent d’être tyrannique, car oppressant toutes les libertés individuelles.

Lorsqu’elle est trop faible, on l’accuse péjorativement d’emmener la société dans l’anarchie, au sens d’une société sans commandement ni lois – un état de désordre et incapable de gérer les crises. De plus, cette réflexion sur l’autorité de l’État et sur l’expression des libertés individuelles est d’autant plus d’actualité en cette période de crise sanitaire où lorsque l’État confine trop, il oppresse les libertés, mais lorsqu’il ne confine pas assez il met en danger la vie de toute la société. La définition des limites de l’autorité du politique soulève donc plusieurs questions : Soit l’autorité politique doit être illimitée dans le but de chercher l’ordre, mais alors comment éviter toutes formes de tyrannie ? Et comment obtenir de la légitimité au près du peuple ? Soit l’autorité du politique doit être relative, mais alors comment assurer l’ordre dans la communauté politique ? Comment peut-on concilier l’autorité du politique pour maintenir l’ordre dans la société avec l’expression des libertés individuelles ? Dans une première partie, nous verrons comment dans l’Antiquité, l’autorité totale du Philosophe-Roi sur la communauté politique était nécessaire pour l’établissement d’une cité parfaitement juste et harmonieuse selon Platon. Ensuite, dans une seconde partie, nous verrons comment au Moyen-Âge puis à l’Époque Moderne, l’autorité d’un souverain incontestable était considérée comme essentielle pour atteindre le salut politique de la communauté – à savoir un état de paix et non de guerre. Enfin, dans une troisième et dernière partie nous verrons comment vers la fin de l’Époque Moderne, l’idée d’une autorité du politique relative au consentement du peuple va commencer à émerger jusqu’à dominer aujourd’hui dans notre époque contemporaine. I- Autorité totale du Philosophe-Roi sur la communauté politique – conditions d’une cité juste A) Philosophe-Roi – seul à avoir accès à la connaissance – seul à pouvoir gouverner vers le Bien Selon Platon, pour qu’une cité soit juste et parfaitement harmonieuse, il est nécessaire que le philosophe, seul à avoir accès à la connaissance et donc étant le plus apte à bien gouverner ait une autorité totale sur la communauté politique. En effet, étant marqué dans sa jeunesse par une instabilité politique incessante avec des oscillations entre démocratie, tyrannie et oligarchie, le philosophe Platon comme beaucoup d’autres anciens se sont particulièrement penchés sur la recherche du meilleur régime. »