dissertation : Dans quelle mesure le personnage du valet suscite-t-il le rire du spectateur ?

« � sur � 14DISSERTATION FRAN‚AIS : Si au XVII me sicle, le valet, hŽriter du Zanni de la commedia Del Arte occupe une place centrale dans les pices de comŽdie classique, cÕest une Þgure trs stŽrŽotypŽe.

En effet, le valet est trs souvent caractŽrisŽ comme bouffon, bavard, grotesque, insolent, dŽvouŽ ˆ son maitre et reprŽsentatif dÕune classe sociale : le petit peuple.

Le valet se fait remarquer par son caractre comique et les situations farfelues dans lesquelles il se retrouve.

Au XVIII me sicle certains dramaturges se sont ŽloignŽs de la Þgure type du valet impertinent en leur apportant plus de profondeur dÕesprit, et les rendant ainsi par moments portes paroles du dramaturge ou dÕune classe sociale.

On songe notamment a Figaro, valet du Barbier de SŽville (1775) quÕon retrouve Žgalement dans le Mariage de Figaro (1784), dont le caractre espigle et la volontŽ de ne plus se laisser faire par les classes supŽrieures se font nettement remarquer. Dans quelle mesure le personnage du valet suscite-t-il le rire du spectateur ? Nous verrons dans un premier temps que certes, le valet suscite le rire du spectateur, nŽanmoins, que ce nÕest pas sa ÞnalitŽ, puis que quoi quÕil en soit, le valet suscite plusieurs Žmotions, dont on Žtudiera la dimension. Dans les pices de comŽdie, le valet est incontestablement reprŽsentŽ comme personnage comique, et est peru en premier lieu comme un personnage destinŽ a susciter le rire du spectateur .

Cette fonction du valet est observable mme sur les plus anciennes pices de thŽ‰tres, et jusquÕaujourdÕhui, cÕest un caractŽristique universel En effet, depuis la comŽdie antique, lÕesclave ( en quelques sortes Žquivalent du valet du XVIIe ), dŽjˆ reprŽsentŽ comme personnage rusŽ se fait adjuvant de son maitre, lÕaidant ˆ arriver ˆ ses Þns amoureuses, toujours de faon comique par la gestuelle, en se moquant de son maitre pour faire rire le spectateur.

Plus tard, au XVIe sicle, les Zanni, de la Comedia Del Arte (troupe italienne), sont comiques par leur tenue ( masque, nez long ), le personnage Arlequin, dÕailleurs populaire au XVIIe sicle, a ŽtŽ crŽe dans cette troupe, les Zanni sont caractŽrisŽs par leur na•vetŽ, gloutonnerie, on distingue ds lors le comique de caractre du comique gestuel, au XVIIe sicle, les valets, hŽritiers des Zanni, reprŽsentent une classe sociale, et sont encore une fois reprŽsentŽs comme bouffons, grotesques et insolents , mais toujours dŽvouŽs a leurs maitres et sont, eux, concernŽs par tous les types de comiques.

Sganarelle, Scapin, Arlequin ou encore Suzanne (pendant fŽminin du valet) peuvent tre reprŽsentatifs de ce comique, connus pour leurs superstition, ruse, ambigu•tŽ, insolence.

Ces caractŽristiques sont mis en valeur dans la scne dÕexposition de Dom Juan, de Molire (1665), ou Sganarelle, le valet, (son nom provient de la comedia Del arte), fait lՎloge du tabac, en usant dÕun langage pŽdant Ç quoi que puisse dire Aristote et tout la philosophie, il nÕest rien dՎgal au tabac È, Ç qui vit sans tabac nÕest pas digne de vivre È, usant du comique de mots, dans Dom Juan, il sera tout au long de la pice extrmement comique, faisant usage du comique de situation, recevant une giße ˆ la place de Pierrot (IV,7), du comique de gestes, se laisse tomber dans la premire scne de lÕacte 3, de caractre, en critiquant avec virulence son maitre en son absence puis dŽment ses propos par la suite Ç tu vois en Dom Juan, mon maitre, le plus grand scŽlŽrat que la Terre ait jamais portŽ, un enragŽ, un chien, un diable, un Turc {É} qui passe cette vie en vŽritable bte brute {É} je tÕai fait cette conÞdence avec franchise, et cela mÕest sorti un peu bien vite de la bouche ; mais sÕil fallait quÕil en vint quelque chose ˆ ses oreilles, je dirais hautement que tu aurais menti. È, les valets se. »