Dissertation

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Références du devoir

Matière : Français

Code de la matière : FR10

N° du devoir : DEVOIR 01
(tel qu'il figure dans le fascicule devoirs)

Pour les devoirs de langues étrangères, précisez LV1, LV2 ou LV3 :





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Indicatif : 2102001650

Nom : Douence

Prénom : Johanne

Ville de résidence : St Germain les Corbeil (91)

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QUESTIONS :


1)Quelle critique est commune à l'ensemble des textes ?

Ces textes argumentatifs de siècles pourtant différents, traduisent tous la même volonté de se questionner sur le rapport à l'Autre qui est ici l'Homme.

En effet, nous pouvons constater que dans le premier texte, un extrait de l'?uvre du XVIIème siècle de Cyrano de Bergerac intitulée, les états et empires du Soleil, l'espèce humaine en général est confronté à une autre espèce, les oiseaux. Ces derniers se questionnent effectivement à propos de l'Homme à travers un procès mené contre lui. Ils se demandent si le chasseur dont il est question dans le texte est bien un homme et s'il faut le sanctionner pour cela : « Le n?uds de l'affaire consiste à savoir si cet animal est homme et puis en cas que nous avérions qu'il le soit, si pour cela il mérite la mort. «. La description de l'Homme lors du plaidoyer traduit un sentiment d'incompréhension et d'horreur à son égard : « Premièrement, par un sentiment d'horreur dont nous nous sommes tous sentis à sa vue sans en pouvoir dire la cause, (?)Septièmement et pour conclusion, en ce qu'il lève en haut tous les matins ses yeux, son nez et son large bec, colle ses mains ouvertes la pointe au ciel, plat contre plat, et n'en fait qu'une attachée, comme s'il s'ennuyait d'en avoir deux libres. « Il fait aussi référence au sentiment de supériorité que l'Homme ressent vis-à-vis de toutes autres espèces.
Ce sentiment est aussi très présent dans le deuxième texte du corpus écrit par Denis Diderot au XVIIIème siècle qui est un extrait de Supplément au voyage de Bougainville. Un vieil homme tahitien s'adresse à son peuple pour leur avertir d'un grand malheur arrivant sur leur contrée. Le malheur dont il est question est l'homme européen : « pleurez mais que ce soit de l'arrivée et no du départ de ces hommes ambitieux et méchants. « En effet, le vieillard prévoit que Bougainville et ses hommes reviennent sur leurs terres et qu'ils prennent pour acquis ce pays qui leur appartient et corrompt les tahitiens par leurs vils : « Ici tout est à tous, et tu nous as prêché je ne sais quelle distinction du tien et du mien. «Le tahitien défend la liberté de son peuple contre des Hommes se croyant supérieurs : « Tu n'es ni un dieu, ni un démon. Qui es-tu donc pour faire des esclaves ? «
Le dernier texte de Jean-Claude Carrière intitulé La controverse de Valladolid écrit au XXème siècle, place au contraire les hommes européens comme juges des indiens. Deux personnes sont mis en scène, Sepulveda qui défend l'esclavage et Las Casas qui revendique les droits de ces indiens. Comme plaidoirie, Sepulveda fait appel à l'ignorance de ce peuple pour défendre son idée : «  ils ignorent l'usage du métal, des armes à feu et de la roue. Ils portent leur fardeau sur le dos comme des bêtes, pendant de longs parcours. (?) « . Comme réponse, Las Casas défend le fait que seul l'homme européen pourrait être traité de bêtes car il est devenu corrompu par l'or et l'argent.

Une critique est donc commune à ces trois textes. L'Homme est jugé dangereux pour les personnes qui le découvrent. Il s'agit aussi bien de l'espèce humaine en général, qui prend la vie d'autres êtres vivants par sentiments de supériorité, ou de L'Homme moderne qui, par ses connaissances, jugent comme inférieurs tout autre peuple vivant différemment.

2)Quelles sont les stratégies argumentatives employées ?


Les auteurs de ces textes ont voulu transmettre à travers leurs écrits, une opinion vis-à-vis de l'Homme. Pour appuyer ces opinions, des stratégies argumentatives ont été mis en place.

Ces textes sont construits de manière assez similaire. En effet, Ils sont tous sous forme de plaidoirie dans laquelle l'énonciateur appuie ses propos par des arguments. Dans le premier texte, le locuteur doit prouver d'abord que l'homme en est vraiment un puis, si ses agissements méritent la mort. Dans un premier temps, il prouve donc son humanité par des exemples physiques et moraux semblables à l'espèce humaine «  il rit comme un fou, troisièmement en ce qu'il pleure comme un sot, quatrièmement en ce qu'il se mouche comme un vilain (?). « Chaque caractéristique est accompagné d'une comparaison péjorative comme lorsqu'il est comparé à un fou quand il rit. Ces comparaisons sont présentes pour appuyer l'image détestable que le locuteur cherche à démontrer. Pour ensuite prouver que l'homme mérite la mort, l'oiseau cite une affirmation que tout oiseau prend pour vérité : « Toutes les créatures sont produites par notre commune mère, pour vivre en société. « de par cette phrase, il démontre ensuite que l'Homme ne respecte pas une loi fondamentale pour le maintien d'une République, qui est l'égalité. En effet il cite ensuite tous les agissements de l'Homme dont les oiseaux sont témoins pour prouver qu'il ne la respecte pas : «  il se fait accroire que nous avons été fait que pour lui, il prend pour argument de sa supériorité prétendue, la barbarie avec laquelle il nous massacre(?) «.
Il finit enfin sa plaidoirie en les discréditant sur un autre point ; les hommes sont mauvais pour eux-mêmes car ils se battent entre eux.
Le deuxième texte, lui, fait tout d'abord appel à une introduction dans sa plaidoirie où il prédit, de manière très lyrique, l'arrivée des hommes européens. En effet il utilise des anaphores : « pleurez, malheureux Otaïtiens, pleurez (?) Un jour vous les connaitrez mieux. Un jour ils reviendront (?) Un jour vous servirez sous eux(?) «. Il répète également le Ô vocatif pour traduire un sentiment de douleur, de crainte : « Ô Otaïtiens ! Ô mes amis ! «
Ce paragraphe sert à amplifier ses dires, à les rendre plus élogieux, plus marquants pour le destinataire, le peuple Otaïtien. Il continue cet effet lyrique, théâtral, lors de la deuxième partie où il s'adresse directement à Bougainville, absent, comme une prière au Ciel. Il introduit lors de cette tirade, une accumulation de ce que l'Homme moderne a apporté à son peuple lors de leur premier voyage. « (?) distinction du tien et du mien (?) et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. (?) « Enfin pour rendre le monologue plus vivant, il formule des questions. Celles-ci comparent les agissements de Bougainville avec ce que aurait fait les tahitiens à sa place : « Ce pays est à toi ! et pourquoi ? (?) Si un Otaïtien débarquait un jour sur vos côtes, et qu'il gravât sur une de vos pierres ou sur l'écorce d'un de vos arbres : ce pays est aux habitants D'Otaïti, qu'en penserais-tu ? « Toutes ces stratégies d'argumentation employé par le vieillard, sert à passer ses dires pour vrai, acquis aux yeux des tahitiens qui l'écoutent.
Le dernier texte du corpus introduit deux personnes, qui défendent chacune leur thèse. En effet, il y a d'abord Sepulveda qui défend l'esclavage des indiens et, contre lui, il y a le prêtre Las Casas qui défend leur Liberté. Ce dernier, par stratégie argumentative, laisse son adversaire argumenter pour pouvoir ensuite démentir ces dires. Sepulveda, lui, décide de lister toutes les habitudes des indiens qui sont contraire à l'Homme moderne : « Ils changent très fréquemment de femmes, (?) Ils ignorent aussi la nature de l'argent et n'ont aucune idée de la valeur respective des choses. (?) « Las Casas, en réponse, ne lit aucun exemple, il lui répond juste que des hommes qui ne sont pas corrompus par l'argent ne sont pas pour autant des hommes inférieurs, dignes d'être réduit en esclaves.

Malgré la similitude de ces textes, ils sont différents dans leurs stratégies d'argumentation. En effet, l'oiseau, dans le premier texte, illustre ses propos par des exemples précis, indiscutables ; le vieillard du second texte, en revanche, rend son discours vivant, comme dicté par les dieux ; et le dernier, Las Casas, emploie une stratégie de retrait, il laisse argumenter son adversaire pour ensuite mieux défendre sa thèse à l'aide des propres exemples de ce dernier.















TRAVAIL D'ECRITURE :


2. Dissertation

Dès le XVIe siècle, un nouveau mouvement littéraire nait, l'Humanisme. Ce nouveau mouvement apparait grâce à des auteurs qui se questionnent sur de nouveaux mondes, de nouvelles cultures. Cette nouvelle réflexion est, entre autre, apportée par Christophe Colomb qui, durant un de ces voyages, découvre une civilisation différente en tout point de la sienne. Il écrit ses découvertes et ses réflexions sur ce Nouveau Monde dans des lettres rendues plus tard publiques. L'auteur Montaigne écrit également sur la question de l'Altérité, dans des cannibales. Plusieurs siècles plus tard, des auteurs contemporains, reprennent cette réflexion, comme Jean-Claude Carrière qui écrit en 1992, La Controverse de Valladolid. Seulement ses récits, malgré les apparences, n'ont pas seulement pour objectif de narrer un voyage ou une expérience mais aussi d'apporter une réelle réflexion, une remise en question, du lecteur, sur ce qui l'entoure. Comment et par quels procédés ces auteurs, grâce à des récits de pays lointains et anciens, parviennent donc à faire réfléchir le lecteur sur le Monde actuel dans lequel il vit ? Nous allons donc étudier dans un premier temps, l'intérêt toujours constant que les lecteurs ont pour des récits parlant de contrées inconnues, puis nous verrons comment l'auteur parvient, en dissimulant des subtilités dans son texte, à faire passer un récit pourtant argumentatif, en simple histoire aux yeux du lecteur.



Le dépaysement géographique ou temporel dans une ?uvre, attise plus facilement la curiosité d'un lecteur, qu'un récit d'une histoire se passant dans un pays et une époque familière à la sienne. Il est en effet plus facile de dissimuler une opinion lorsque l'espace spatio-temporel du récit est extraordinaire pour celui qui le lit. Ce dépaysement invite à découvrir une civilisation totalement différente, de par leur coutumes ou encore de leurs façon de vivre qui peut être de manière précaire, sans aucune notion du confort, comme on peut le lire dans l'extrait de Denis Diderot, intitulée Supplément au voyage de Bougainville où l'on déduit que les Tahitiens n'ont pas les même habitations que les hommes de Bougainville lorsqu'ils emploient le terme « bâtiment « pour ne sans doute désigner qu'une petite habitation provisoire, d'appoint. D'autres auteurs, eux, emploie de manière radicale cette vision de l'autre monde. Ce qui est le cas pour Cyrano de Bergerac qui, dans Les états et empires du Soleil écrit en 1662, met en scène des oiseaux en s'imaginant le regard qu'ils pourraient avoir sur l'Homme. Seulement, les écrivains emploient d'autres moyens plus efficaces, mais aussi implicites pour amener le lecteur à se questionner sans qu'il ne se rende compte que le but de l'?uvre est de faire passer une thèse, celle de l'auteur.

Pour qu'une argumentation soit réellement efficace, il faut qu'elle soit diffuse dans le récit, de manière à faire réfléchir le lecteur sur cette thèse, à l'accepter, mais il faut que ce lecteur pense qu'il a eu cette réflexion lui-même, par ses propres déductions. Pour ce faire, certains auteurs emploient une manière qui consiste à mettre en scène un personnage étranger au monde qu'il découvre. Ce point de vue permet de placer le lecteur au même niveau que le personnage, le héros, pour le valoriser car il se sent impliquée dans le récit. Il pense donc comme le protagoniste, l'auteur peut alors, en toute facilité, faire passer ses opinions à travers le personnage et amener le lecteur à réfléchir sur ce qu'il désire. Les écrivains peuvent aussi mettre en scène une figure de sagesse, qui peut être un vieillard ou un dieu, car tout ce qu'il dit est donc vérité. Denis Diderot emploie cette méthode dans le livre précédemment cité, où il fait parler un vieillard, celui qui prédit le retour de Bougainville et informe que cet homme moderne, et un homme corrompu par la modernité de notre monde, chose qui ne peut pas arriver pour des Tahitiens qui ne connaissent que respect, égalité et préservation de mère Nature. La personne qui le lit s'interroge donc sur sa propre routine, ses habitudes qu'il a dans sa société, il les remet en cause, réfléchit à l'absurdité de certaine coutume que le monde moderne a, et se rend ainsi compte de la vie corrompue et matérialiste dans laquelle il vit. L'écrivain contemporain Jean-Claude Carrière emploie une autre stratégie argumentative dans l'extrait de La controverse de Valladolid, en faisant discourir deux personnes sur deux thèses totalement opposées. Le personnage dont la thèse est celle de l'auteur, argumente de manière beaucoup plus efficace et indiscutable que l'autre, qui a une argumentation insuffisante. Sa thèse est donc celle qu'il faut adopter car elle a remporté le débat, elle est donc vraie.




Ces récits de mondes éloignés, permettent au lecteur de s'intéresser à l'histoire mais aussi à ce qu'elle véhicule. C'est un très bon moyen d'éclairer la perception du lecteur sur son monde grâce à ce contraste de civilisations. Seulement, grâce aux nouvelles technologies, ces autres mondes nous sont devenus familiers, à travers les documentaires ou même les voyages. Ces récits éloignés dans le temps restent pourtant prisés mais sous d'autres formes, notamment futuriste, sur d'autres galaxies, comme avec Star Wars par exemple ou encore Avatar. Ils peuvent être aussi d'autres formes pour s'adapter aux nouvelles questions que l'on se pose de nos jours.