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Dion Cassius et le pouvoir impérial

Publié le 07/09/2025

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« Titre : Le portrait du Tranche Montagne, la description d’un personnage qui porte au corps le ridicule de ses personnages Sujet : page 45 “Le Tranche-montagne, lui, était maigre, hâve, noir et sec comme un pendu d’été.

Sa peau semblait un parchemin collé sur des os ; un grand nez recourbé en bec d’oiseau de proie, et dont l’arête mince luisait comme de la corne, élevait sa cloison entre les deux côtés de sa figure aiguisée en navette, et encore allongée par une barbiche pointue.

Ces deux profils collés l’un contre l’autre avaient beaucoup de peine à former une face, et les yeux pour s’y loger se retroussaient à la chinoise vers les tempes.

Les sourcils à demi rasés se contournaient en virgule noire au-dessus d’une prunelle inquiète, et les moustaches, d’une longueur démesurée, poissées et maintenues à chaque bout par un cosmétique, remontaient en arc de cercle et poignardaient le ciel ; les oreilles écartées de la tête figuraient assez bien les deux anses d’un pot, et donnaient de la prise aux croquignoles et aux nasardes.

Tous ces traits extravagants, tenant plutôt de la caricature que du naturel, semblaient avoir été sculptés par une fantaisie folâtre dans un manche de rebec ou copiés d’après ces coquecigrues et chimères pantagruéliques qui tournent le soir aux lanternes des pâtissiers ;ses grimaces de matamore étaient devenues, à la longue, sa physionomie habituelle, et, sorti de la coulisse, il marchait fendu comme un compas, la tête rejetée en arrière, le poing sur la hanche et la main à la coquille de l’épée.” Accroche possible : p.

121 (bas de la page), remarque de Jeanne, la suivante de Mme de Bruyères : « ces gens-là ont plutôt des masques que des visages ». Situation : Les comédiens viennent d’arriver au château du baron de Sigognac.

Face à l’incapacité de Sigognac de nourrir la troupe, ce sont les comédiens qui fournissent de quoi faire le repas. La scène de convivialité contraste fortement avec le début du roman qui était lui très austère.

Une fois les comédiens installés à table, le maître du château peut les observer à loisir (cf.

bas de la p.

39) : c’est l’occasion d’une longue galerie de portraits qui s’achève six pages plus loin avec le portrait du Tranche-montagne, autrement nommé Matamore, le capitan de la troupe.

Ce terme de Tranche-montagne fait référence au rôle traditionnel dans le théâtre ("Fanfaron qui se dit prêt à tout fendre" - TLFi) : ce terme est notamment mentionné par Maurice Sans dans Masques et bouffons. NB : Cette description fait partie des 3 moments du Tranche-montagne dans le roman, avec la représentation au château de Bruyères (chap.

V) et sa mort lors du chapitre VI, “Effet de neige”. Caractérisation : Alors que les portraits des femmes étaient assez positifs (hormis celui de la duègne), les descriptions des acteurs tirent davantage du côté de la caricature, en soulignant l’excès des physionomies ou des comportements des différents comédiens (cf.

par exemple celles d’Hérode qui arrive juste avant).

Le portrait de Matamore apparaît comme le point culminant de cette présentation du grotesque des acteurs de la troupe. Composition du texte : 3 mouvements peuvent être proposés - De “La Tranche-Montagne, lui, était maigre” jusqu’à “aux croquignoles et aux nasardes.” → Dans ce passage, la description physique du visage du Tranche Montagne est faite ; elle se concentre sur les excès physiques du Tranche Montagne en donnant une impression d’irréel à son corps. - De “Tous ces traits extravagants” jusqu’à “lanternes des pâtissiers” → Ce mouvement insiste sur le fait que par ce portrait très caricaturé du Tranche-Montagne, par cet assemblage difforme, le lecteur détient les principaux traits qui caractérisent physiquement le ridicule du personnage : le lecteur doit, pour comprendre ce à quoi ressemblerait le Tranche Montagne passer par son imaginaire construit à travers la littérature. - De “ses grimaces” jusqu’à la fin → Dans ce mouvement, on quitte la description purement physique du personnage pour s’attacher à son attitude.

Le narrateur montre que le Tranche Montagne est devenu aussi ridicule que les personnages qu’il incarne en ayant adopté leurs postures. Axe : En quoi le personnage du Matamore incarne-t-il pleinement les personnages qu'il représente sur scène et en dehors des planches du théâtre ? Analyse linéaire : Premier mouvement Tout de suite contraste avec la description physique du Tyran, si lui est “entripaillé comme il faut, et bien capable de remplir un trône”, le Tranche-montagne est “maigre”. Le nom de « Tranche Montagne » contient l'idée d’un fanfaron avec un prétendu courage, qui se dit prêt à tout, montre ses prétendus exploits.

Le lecteur attendrait un homme fort comme le Tyran pour se montrer digne de ce courage. Description commence par une énumération d’adjectifs qualifiant sa personne, très péjoratifs: “hâve” (être faible, sans forces), “noir” (peau sombre, desséchée), comparaison de “sec comme un pendu d’été” (renforce idée extrêmement maigre, asséché).

Cette description anticipe la fin du Tranche Montagne, le fait qu’il ressemble à un pendu en.... »

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