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DIDON ABANDONNÉE (résumé et analyse)

Publié le 18/05/2020

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« -- ----------- DIDON ABANDONNÉE.

Une des figures féminines les plus pathétiques de la littérature classique est celle de la.

reine de Carthage Que la poési~ virgilienne, dans le livre 1 V de l' ~néide (~).

a magnifiée comme étant.

en quelque sorte, le symbole du plus lfaut sacrifice d'amour.

La légende, dérivée dans ses lignes essentielles de Timée.

de Justin et peut-être de Nae,'ius.

raconte longuement les vicissitudes qui conduisirent Didon à une mort tragique : son fatal amour pour son hôte Énée que la tempête avait fait aborder à Carthage: l'abandon dans lequel il la· laissa.

soo destin l'appelant à fonder, en Italie, une ville et uue civilisation nouvelles.

De nombreux poètes et dramaturges l'ont chantée, non plus reine, mais femme.

seule et abandonnée.

Ils ont créé une tradition littéraire vivant" qui, à son tour, donna naissance à une tradition musicale.

* Le théâtre de la Renaissance aima tout spécialement.

ce sujet virgilien.

La première Didon de cette période, qui mérite d'être citée, est celle de Jacques de la Taille (1542· 1562), en 156ù, aujourd'hui perdue .

.Vient eusuite Didon se sacrifiant.

d'Étienne Jodelle (1532-1573), tragédie en 5 actes avec chœurs, écrite' en alexandrins.

Après le grand succès obtenu par sa Cléopâtre (*), le génial rénovateur du théâtre francais qui Joignait, au respect de la règle des trois unités classiques, une sensibilité toute nouvelle, attentive à l'univers moral de ses personnages.

essaie, avec Didon.

de pousser à l'extr~me la psychologie hautement humaine de l'héroïne, éliminant de son œuvre tout épisode extérieur.

Le drame se déroule surtout dans l'âme de la reine désespérée ; malgré d'assez beaux passages pleins de lyrisme, l'œuvre manque en définitive d'action; aussi, du point de vue dramatique, Didtm est-elle plus faible que Clfopâtre.

Elle a cependant une notable hnpor­ tance dans l'histoire du théàtre classique francais qui, avec la psychologie plus fine et profonde du théltre racinien, donnera ses plus grands chefs-d'œuvre, Insérant daus les thèmes clas­ siques une forme d' • intelligence romantique » de 1'1\me humaine que nous pouvous aujourd'hui qualifier de moderne.

* En Angleterre, la Tragedll of Dido, publiée en 1594, écrite par Chrlstopber Marlowe (1564- 1593) en collaboration avec Thomas Nash (1567-1601), est une œuvre qui est loin de compter parmi les meilleures du grand drama­ turge.

Vient eusulte.

chronologiquement,· en France, la tragédie, Didon se sacrifiant, d'Alexandre Hardy (1570·1630), auteur fécond d'une cen­ taine de pièces.

Composée en 1603, elle est un bon exemple de ce théâtre nouveau qui faisait pressentir Corneille et Racine, bien que les moyens scéniques et la construction du drame non encore astreint aux unités classiques.

marquent une trausltion du théâtre médiéval au théâtre humaniste.

Avec l'abolition des chœurs et le soin plus attentif donné à l'action drama­ tique considérée comme centre et raison d'être de l'œuvre théâtrale, Hardy conduisit le théâtre de son temps au seuil de la grandeur que devaient atteindre d'autres poètes.

* La littérature dramatique espagnole de la Renaissance connut, elle aussi, le destin tragique de l'amoureuse reine à travers quelques œuvres poétiques et dramatiques.

Une des premières et des plus intéressantes est la tragédie Elisa Dido de Crlst6bal de Virués (1550-1610), écrite en 1579 et 1581, publiée dans les Obras tragicas 11 liricas (Madrid, 1609).

Viruès ne suit pas la version de Virgile.

Didon vit daus la douleur de la mort de Sychée, tué par Pygmalion.

La reine est toutefois résolue à.

céder à l'amour de !arbas pour la paix de •on peuple.

et elle accepte les présents que l'ambassadeur du roi maure lui apporte : une épée, une couronne et un 3nneau.

De tristes présages cependant se manifestent et, en effet, Carquedonius et Seleuchus, conseillers de la reine et prétendants à sa main, assaillent le camp de !arbas pour empêcher les épousailles ; tous deux meurent daus le combat.

Didon ouvt" les portes de la ville au· vainqueur qui vient recueillir le prix de sa victoire.

Mais quand il passe le seuil du palais royal, Il aperçoit Didon transpercée de son épée : plutôt que de manquer à la foi jurée à Sychée, la reine a préféré la mort.

La tragédie emprunte à Sénèque son schéma clas­ sique, avec chœurs à la mode grecque ; et comme dans le modèle, le développement dramatique graduel est remplacé par de violents effets scéniques qui transforment la scène en champ de carnage.

La même version de l'histoire de Didon servit également à Ercilla pour son poème épique Araucana (*) ; à Gabriel Lobo Lasso de la Vega (Romancero y trauédias, Alcalà de Henarès, 1587) ; à Alvaro C'ubillo de Aragon (1596?·1661.) pour L'Honn~teté défendue [La honestidad defendida ou Elisa Didol, et à d'autres.

En revanche, Les Amours de Didon et d' Ené.e [A mores de Dido y Eneas] de Guillèn de Castro H~>nry Purcell.

(1569-1631), de grande force dramatique.

sont inspirés de \ïrgile.

* Georges de Scudéry (1601·1667) écrivit en 1636 une tragédie, Didon, qui compte parmi les plus artificielles du rival malhéureux de Corneille.

Une autre, intitulée Didon la chaste ou Les amours de Hiarbas.

fut écrite, en 1642, par Francois Boisrobert (1592·1662), conseiller et ami de Richelieu et l'un des fondateurs de l'Académie Francaise.

* De très nombreuses œuvres musicales se sont luspirées de la figure légendaire de la fon­ datrice de Carthage et spécialement de son aventure amoureuse avec Enée.

si tragiquement terminée.

Comme tous les mélodrames à sujet mythologique, ceux-ci abondent aux xvne et xvm• siècles.

Avant la création de Didon aban­ donnée de Métastase, l'épisode fut diversement interprété par les librettistes ; plus tard, au contraire, ils s'iuspirèrent directement du texte de Métastase.

Au xxx• s .• le goût pour les suJets mythologiques fut moius accentué.

Cependant on retrouve encore quelques œuvres inspirées de Didon : la plus importante, pourtant, n'en porte pas le nom ; elle est intitulée Les Tro11ens à Carthage (V.

Troyens) et son auteur est Hector Berlioz.

* Parmi les œuvres les plus import?ntes portant le nom de Didon, il faut citer la Didon en 3 actes de Francesco Calettl Bruni dit Cavalli (1602·1676), sur des vers de Gian Fran­ cesco Busenello (.X:VII 6 siècle), représentée au Théâtre s.

Cassiano de Venise en 1641.

Le manuscrit de l'œuvre se trouve à la Biblio­ thèque Saint-Marc à Venise ; il n'en existe pas d'édition moderne.

On a dit que Cavalli avait montré cette fois un meilleur goùt qu'à l'accou­ tumée dans le choix de son livret.

jugé par quelques-uns con1me le meilleur ouvrage de Busenello, lequel fut aussi le librettiste du Couronnement de Popple [lncoronazione di Poppea] de 1\lonteverdl.

Le suJet est tiré de la classique aventure amoureuse d'~née et de Didon.

devenue lei un simple épisode d'un ensemble coloré et décoratif.

Un relief Particulier est donné à l'événement antérieur de la chute de .Troie, présentée dans le • Prologue • comme une ven­ geance de la déesse Junon pour l'olfeuse subie du fait du jugement de Pâris.

L'acte finai s'éloigne plus encore de la légende : Didon y est bien sur le point de se tuer de désespoir après l'abandon d'Enée, mals elle est retenue par Iarba, le roi maure, son prétendant jusqu'alors repoussé, et le mélodrame se termine par un hymne de louanges à l'amour et par un duo nuptial.

Didon est une des œuvres les plus Importantes de Cavalli.

Chronologiquement, c'est la seconde ; plus encore que la précédente Les noces de Pélée et de Thelis [Le N ozze di Pello e Teti 1639], elle s'écarte du genre de l'ouvrage florentin du commencement du siècle et s'oriente vers l'opéra décoratif, goût qui se déve­ loppera de plus en plus daus les décades sui­ vantes et auquel appartiennent déjà lea dernières œuvres de Monteverdi, parues en 1641-1642.

Les caractéristiques en sont l'abondance des person­ nages, l'enchevêtrement continuel des épisodes et des scènes.

l'importance des chœurs et aussi.

daus une certaine mesure, des Parties lustru­ mentsles.

Le chœur à 6 voix - sur les paroles • Aux armes.

aux armes • qui ouvre le. »

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