Devons nous nous passer d'interdit ?

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Toujours la transgression se traduisit en formes prodigieuses (...)."Bataille   b.    Mais dire que cette transgression donne accés à la liberté est paradoxal. Car la liberté n'est possible que dans une limitation qui me permet de vivre avec autrui et qui, dans cet équilibre, me permet d'agir. Il faut ici opposer liberté absolue, qui ne vaudrait que pour un homme seul, et liberté avec autrui, limitée mais seule possible dans la vie en société. Il faut aussi mettre en relation droit et devoir, qui s'impliquent l'un l'autre, le seul ordre du droit n'ayant aucun sens dans cette vie commune.    "Qu'on se représente combien la société humaine deviendrait impossible, si chacun avait seulement sa propre table de multiplication et sa propre unité de poids et de mesure." Freud.   c.

Le sujet se présente dès lors sous une forme paradoxale. Car comment pourrais-je faire du fait de me passer d’interdit un devoir, sans retomber par là dans un système d’obligation sous-tendu par des lois et donc des interdits? C’est ce paradoxe qu’illustre la phrase écrite sur les murs en Mai 68: “Interdit d’interdire”.

Il s’agira dès lors de se demander si nous pouvons nous passer d’interdit.

En effet, pouvons nous échapper à la limitation qu’est la loi?

Cette limitation n’est-elle pas constitutive de notre vie en société et de notre liberté elle-même?

La limitation est garantie de l’existence. Je ne peux pas tout être, sans entrer en contradiction avec moi-même. De la même façon, une liberté absolue s’annulerait d’elle-même.

La démocratie propose un système où l’interdit est cependant l’expression de la volonté générale. En cela il est limitatif mais préserve ma liberté.