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Cours anthropologie

Publié le 28/04/2025

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« Introduction à l’anthropologie – CM Risque pas de CM 28/02 et 25/04 I.

Introduction A.

De la sociologie à l’anthropologie : division du travail scientifique Les deux disciplines sont proches et sont apparues au même moment avec des auteurs qui ont fait œuvre commune (Marcel Mauss). Marcel Mauss est présenté comme sociologue et anthropologue. Ces deux disciplines ont également bataillé pour imposer leur légitimité dans le champ académique (notamment à l’université), qui parfois leur était hostile. Des travaux contemporains alimentent d’ailleurs ces confusions entre les deux disciplines. Pierre Bourdieu, sociologue, a publié « Anthropologie de l’Etat » alors qu’il est sociologue.

Il a également écrit « Sociologie de l’Algérie », qui relève plus de l’anthropologie que de la sociologie.

Il évoque que l’espace privé est dominé par les femmes (foyer, cuisine, jardin, potager), tandis que l’espace public par les hommes (rue, place…). Pour comprendre ce qu’est l’anthropologie, il faut s’intéresser à l’étymologie : anthropos + logos.

« Anthropos » renvoie aux hommes, tandis que « Logos » renvoie au mot discours. L’anthropologie concerne donc l’étude des phénomènes culturels dans leurs grandes diversités liés à l’espèce humaine dans son unité essentielle. Le lien entre l’homme et le culturel est justifié par le fait qu’on considère que l’homme relève de la culture, contrairement aux animaux ou encore aux arbres. Ici, il faut comprendre, interpréter la culture dans le sens le plus large.

La culture relève par exemple de la musique que l’on écoute, la poésie, les arts plastiques, la littérature, la danse, le théâtre, le cinéma. Cependant, pour les anthropologues, la culture est beaucoup plus large que la création artistique.

On note par exemple l’alimentation, la façon de se vêtir, la science, le droit, le religieux, l’éducation, les mœurs (par exemple les Allemands s’embrassent beaucoup moins que les Français). Pour Edward B.

Taylor, la culture est un ensemble complexe incluant les savoirs : les croyances, l’art, les mœurs, le droit, les coutumes ainsi que toute disposition ou usage acquis par l’homme vivant en société. L’UNESCO définit la culture comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels, matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société. La sociologie est elle, centrée sur l’étude des individus et des groupes comme socialement déterminés.

En même temps, la sociologie s’intéresse également à la dimension culturelle, pour elle c’est un élément macro social qui unit les membres d’une société, qui se transmet de génération en génération (par exemple, la transmission de la bise, ou de la baguette de pain.) Les sociologues voient également la culture comme un ensemble de façon de penser et de faire conforme (sa braguette descend et ça le fait chier ptdrrr). On a souvent tendance à proposer un découpage de ce type : la sociologie s’intéresse aux sociétés occidentales (considérées comme sociétés modernes, ou encore « civilisées » (très limite)), alors que l’anthropologie s’intéresse aux sociétés non-occidentales (sociétés africaines, asiatiques, océaniques, américaines, ou encore « primitives » (très limite aussi)). Cette distinction repose sur une dichotomie caricaturale, autrement dit sur une vision occidentalo-centrée : nous avons une vision de la réalité dominée par les normes de référence qui sont les nôtres. Les sociétés dites « primitives » sont intériorisées au regard des sociétés dites « civilisées ».

Toutes les sociétés de tous les continents connaissent en réalité des formes de civilisation qui sont simplement différentes.

Elles ont également toutes une mémoire, un passé, même lorsqu’elles reposent sur des cultures orales.

En clair, il n’y a pas de sociétés mieux civilisées que d’autres. Par ailleurs, les anthropologues s’intéressent aussi aux sociétés contemporaines, notamment dans leurs aspects les plus actuels. Par exemple, Christian Bromberger, un anthropologue Français travaillait sur l’anthropologie du football, notamment sur des championnats actuels (travaux portant sur l’OM, la Juv, et Naples). Il y a une autre proposition fausse qui est de dire, que les anthropologues ont tendance à travailler sur des sociétés plus restreintes que le font les sociologues (par exemple, une communauté villageoise ou tribale).

C’est faux, ils n’ont jamais renoncé à s’interroger sur des grandes questions impliquant une société dans son vaste ensemble (par exemple sur son rapport général à la nature). Il y a plusieurs différences essentielles entre les deux disciplines : ▪ La sociologie n’ignore pas les cultures globales, il y a des travaux de sociologie qui portent sur la France contemporaine, mais insiste souvent sur des sous-cultures liées aux groupes sociaux. Par exemple, la sociologie de l’alimentation se concentre sur des rapports différents que les individus socialement différenciés entretiennent avec l’alimentation : il y a des différences d’alimentation entre les générations, les hommes et les femmes, mais également entre les zones urbaines et rurales. ▪ L’anthropologie se concentre sur les cultures liées à un peuple dans son ensemble.

Elle cherche donc à dévoiler ce qui fait la spécificité des phénomènes humains.

Au sein de l’anthropologie, il y a un mouvement que s’appelle le folklorisme qui compte des anthropologues spécialisés dans les cultures régionales. ▪ Les sociologues sont donc davantage porter à insister sur les inégalités et à les dévoiler, notamment en les quantifiant (méthode quantitative). ▪ Les anthropologues insistent moins sur les inégalités, mais davantage sur ce qui est commun à une population avec des méthodes qualitatives. Pour Claude Levis Strauss, l’anthropologie est à voir comme un mode original de connaissance, plutôt qu’une source de connaissance particulière.

Cela signifie que l’anthropologie se distingue par sa particularité méthodologique. Les anthropologues sont très attachés à l’observation participante : c’est une immersion prolongée dans la communauté étudiée, avec participation à ses activités associées.

Même si elle peut avoir les mêmes objets d’études que l’anthropologie a une façon bien à elle de les aborder. L’anthropologie a en effet une façon plus intime ou plus sensible de traiter les rapports qui se trament entre individus et l’espace. Cette insuffisance d’intimité au sein de la sociologie est dû au fait qu’elle s’est imposée l’extériorité par rapport à l’objet d’étude (Pour Durkheim, il faut être extérieur à la société pour la comprendre, tandis que les anthropologues pensent qu’il faut être bien plus profond.). B. Le rapport entre nature et culture L’anthropologie a fondé une réflexion originale et très riche du rapport entre la nature et la culture. Au départ, quand on s’intéresse à la façon dont la philosophie a pensé le rapport entre nature et culture, on observe qu’elle les a brutalement séparées.

Pour la philosophie, la nature est associée à l’animalité avec un côté non humain, tandis que la culture renvoie au côté humain. La nature est considérée comme vierge, incréée, donnée alors que la culture comme pleine, créée. Les philosophes valorisent la culture et dévalorisent la nature. L’anthropologie permet de fausser cette opposition. Philippe Descola, un anthropologue militant dénonce la tendance des hommes, notamment en Occident, de se mettre en position du surplomb par rapport à la nature et au non-humain.

Finalement pour l’humanité moderne et pour les philosophes, la nature serait malléable et exploitable à l’infini selon nos propres désirs. Philippe Descola s’est beaucoup intéressé aux indiens d’Amazonie, la société des Achuars.

Cela ferait 12 000 ans que les Achuars ont sélectionné les arbres a exploité et à replanter : la forêt apparait donc comme plantation et non pas comme espace vierge. La nature s’est faite anthropiser (travailler, modeler par l’activité humaine), autrement dit, la nature est socialisée.

Il faut donc renoncer à l’idée que le « civilisé » serait un autre homme que le « primitif ».

Le « primitif » est aussi culturel, mais d’une autre manière que le « civilisé ». On peut aussi penser que les êtres les plus « civilisés » sont aussi animés par des forces surnaturelles, ce qu’on appelle les instincts.

Les instincts sont en nous et sont domestiques. Chez les Achuars, le mot « nature » n’existe pas.

Descola considère que les Achuars nous encouragent à fournir un effort d’animisme, pour penser les rapports entre les humains et les non-humains.

Descola ne dit pas qu’il faut devenir animiste et de voir un dieu dans tout ce qui nous entoure, mais seulement nous décentrer de notre culture occidentale où l’on considère qu’une pierre, un arbre ou un animal est simplement à notre service. Cours 2 1.

Le passage de la nature à la culture chez Claude Lévi-Strauss Selon Claude Lévi-Strauss, le passage de la nature à la culture repose sur une règle universelle : l’interdiction de l’inceste.

Cette interdiction signifie qu’un père ne peut pas épouser sa fille, ce qui, d’un point de vue culturel, renvoie à une régulation des relations sexuelles et sociales. Cependant, l’animal n’est pas aussi vierge ou éloigné de la culture que l’on pourrait le croire.

Certains animaux sont fortement "culturalisés", c’est-à-dire représentés sur des objets, des produits ou dans l’imaginaire collectif humain. 2.

Contexte socio-historique d’émergence de l’anthropologie L’anthropologie a produit un décentrement essentiel face aux préjugés de l’anthropocentrisme, c’est-à-dire la croyance que l’espèce humaine est au centre de l’univers et que tout doit être évalué par rapport à elle.

Pourtant, sur quels critères les humains placent-ils les animaux en-dessous d’eux ? Une version locale de l’anthropocentrisme est l’occidentalo-centrisme ou l’europocentrisme..... »

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