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Corrigé de la dissertation : « L’Etat contraint-il notre liberté ? »

Publié le 26/11/2023

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« Philosophie TG 2023-2024 Corrigé de la dissertation : « L’Etat contraint-il notre liberté ? » Analyse du sujet : - L’Etat compris dans le 2ème sens identifié dans le cours : 1) communauté d’individus vivant sur un territoire donné et obéissant à un pouvoir commun (l’Etat français…) ; 2) Organisation institutionnelle et juridique qui organise et met en œuvre le pouvoir commun dans la vie sociale (l’Etat est souverain).

Pouvoir de faire la loi et de l’appliquer.

Ne pas confondre l’Etat avec ses représentants (« le chef de l’Etat »…) ni avec la société.

Voir aussi un sens plus normatif (rousseauiste) : le régime politique qui met en œuvre le pouvoir commun en visant l’intérêt du peuple et en respectant les droits de l’homme. - Nous : les membres d’un Etat au sens large, ainsi de l’Etat français, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens qui vivent sur un territoire donné et respectent les mêmes lois. - Contraint : cf.

le repère obligation/contrainte : dans le premier cas, le sujet n’est pas contraint de l’extérieur, il se lie librement à une autre personne ou à un ensemble de personnes (contrat juridique) ou à soi-même (devoir moral) et s’engage à respecter la règle ou le devoir que ce lien implique (autonomie) ; la contrainte s’exerce sur le sujet de l’extérieur, le sujet étant forcé (physiquement, moralement) d’obéir à l’ordre qu’il reçoit.

Négation de la liberté du sujet : hétéronomie. - La liberté comprise comme l’action sans contrainte ou la volonté d’agir sans contraintes extérieures (autrui, lois, institutions).

Voir le cours pour savoir distinguer liberté naturelle (sans contrainte), la liberté civile (agir conformément à des règles, question de la sécurité), la liberté politique (participer à l’élaboration et à l’institution des règles/lois, participer à l’exercice du pouvoir commun). o La loi : texte public produit par le pouvoir souverain qui définit ce qui est interdit et autorisé, s’applique à toute la communauté, par la contrainte, morale, physique s’il le faut (menace, sanctions, maintien de l’ordre par la force…). Questionnement : - L’Etat impose aux citoyens des lois auxquelles ils sont tenus d’obéir sous peine de sanctions.

Il semble ainsi aller de soi qu’il les contraint au sens où il les prive de leur liberté d’action, ou d’une partie de celle-ci, puisqu’ils n’ont pas le droit de faire tout ce qu’ils voudraient faire sans contrainte extérieure.

Exemples multiples dans la vie quotidienne, ainsi le code de la route ou le système fical souvent perçu comme une contrainte majeure voire une forme de vol que l’Etat exercerait sur les citoyens. - De là la critique radicale de l’Etat tout puissant et destructeur des libertés individuelles chez un auteur comme Stirner par exemple (Allemagne, 1806-1856, cf.

L’Unique et sa propriété, 1844), et de manière générale les positions des anarchistes qui pensent que les hommes peuvent vivre ensemble sans se soumettre à un pouvoir central et omnipuissant.

Voir Michel Bakounine, Dieu et l’Etat (1895), extrait p.143 dans le Manuel Bordas. - Pourtant, comment concevoir une liberté sans lois dans une communauté d’individus, chacun s’efforçant d’assumer ou d’imposer son action propre sans tenir compte a priori de la liberté des autres d’agir de même ? Que signifie exactement la liberté ? L’enjeu consistera à faire varier ce sens tout au long du devoir comme cela a été fait dans le cours. - Qui est l’Etat ? Caractériser différentes formes d’Etat.

Considérer en priorité l’Etat démocratique, soit l’ensemble des individus unis dans la volonté de se donner un pouvoir commun, des lois et des fins communes.

Poser la question des conditions de possibilité de cet Etat.

Et celle vue en cours de de la liberté proprement politique, celle de la participation à l’exercice du pouvoir commun (dans un Etat démocratique). - Question aussi des fins que vise l’Etat dans l’exercice de son pouvoir : l’intérêt général (la république, cf.

Rousseau) ou bien des intérêts particuliers ? Car pour pouvoir obéir en conscience et en un sens en liberté, ne faut-il pas que le citoyen reconnaisse la légitimité de la loi à laquelle il obéit ? Ne faut-il pas qu’il comprenne qu’elle est une loi du peuple et pour le peuple ? Une loi qu’il aurait pu lui-même vouloir, à condition de viser l’intérêt général et non le sien propre ou celui de sa communauté ? Et donc une loi à laquelle il consent d’obéir par soi-même, sans subir une contrainte extérieure. Comment problématiser le sujet ? Deux manières de construire le problème sont possibles ici : o La plus simple consiste à partir de l’analyse de la notion de « liberté d’agir sans limites » pour montrer qu’elle contient sans doute une contradiction logique : en effet, la liberté d’agir sans limites légales d’un individu ne sera-t-elle pas nécessairement contredite par celle des autres puisque, par définition, tous disposent de la même liberté ? o L’autre consiste à opposer une hypothèse à la thèse que le sujet suggère : celle d’un Etat qui serait nécessaire pour garantir la liberté d’agir des individus en la protégeant de celle des autres par des lois appliquées par contrainte (hypothèse que l’on présente dans l’introduction sous la forme d’un questionnement, non d’une affirmation). Problématique possible : S’il est vrai que la loi de l’Etat contraint fortement la liberté des citoyens, une telle liberté sans limites ne serait-elle pas contradictoire et vide ? Thèse défendue : Il est impossible de garantir la liberté des individus dans une communauté sans y instituer des lois à condition que ces lois soient celles d’un Etat républicain qui vise l’intérêt de tous. Plan possible : 1) La loi de l’Etat comme privation de la liberté du citoyen. 2) Les contradictions d’une liberté sans contraintes ni lois 3) A quelles conditions la contrainte légale rend-elle possible la liberté des citoyens dans l’Etat républicain ? Introduction rédigée : Méthode Phrase d’accroche. Introduction rédigée Nous vivons dans des sociétés organisées et complexes et nous constatons chaque jour que nos comportements y sont réglés conformément à des lois qui s’appliquent à tous, par la contrainte si besoin il y a.

Ces lois sont instituées par l’Etat qui est la structure institutionnelle chargée de les Définitions des notions qui produire et de contrôler leur application sur tout le territoire national et à constituent le sujet (analyse tous les membres de la communauté.

Dans une telle société civile (régie par des lois), l’individu n’est pas autorisé à agir comme bon lui semble, en conceptuelle). suivant ses désirs sans autre limite que celle de ses forces physiques et intellectuelles : il est contraint d’obéir aux lois c’est-à-dire principalement Insister sur le sens de la question de ne pas faire ce qu’elles interdisent de faire.

Il est donc vrai de ce point de vue que l’Etat contraint notre liberté au sens où celle-ci consisterait à posée (en répétant le sujet). agir sans autres limites que celles que nous imposent nos propres forces. Suggestion de la thèse A Pourtant, que serait une liberté individuelle sans limites ? Si chacun est Questionnement, mise en évidence assuré de pouvoir agir comme bon lui semble, sa liberté ne sera-t-elle pas d’une tension dans l’analyse contredite par celle des autres, chacun possédant le même droit et entrant conceptuelle du sujet : « pourtant, nécessairement en conflit avec autrui pour agir conformément à ses désirs … » = on suggère ici la thèse B, et ses intérêts ? Une telle liberté sans contraintes légales serait au fond celle qui s’oppose à la thèse A du vide et sans intérêt puisque sans garantie.

Mais alors est-ce en limitant par des lois communes la capacité d’action individuelle qu’il serait possible sujet, qui le met en question. d’instituer et de garantir une liberté véritable pour les membres de la Formulation du problème à partir communauté ? Comment comprendre que l’Etat puisse tout à la fois nous priver de notre liberté et nous en garantir la jouissance ? de l’opposition des thèses A et B. Dans un premier temps, nous montrerons que l’action légale de l’Etat limite, voire même nie la liberté spontanée des individus ; dans un deuxième temps, nous analyserons la contradiction que recèle la notion d’une liberté individuelle qu’aucun pouvoir unique ne limite par Plan du devoir en 3 parties. contrainte ; dans un dernier temps, nous verrons à quelles conditions l’Etat peut instituer par la loi la liberté civile et politique des citoyens. Plan détaillé : 1) La loi de l’Etat comme privation de la liberté du citoyen. - Il est certain que la loi impose à la volonté et à l’action de l’individu des limites telles que sa liberté s’en trouve non seulement délimitée mais en quelque sorte niée.

Car si nous considérons que l’individu est par définition celui qui est censé déterminer et orienter son action personnelle par soi-même, de manière indépendante et même souveraine, il va en effet de soi que dans le cadre d’une existence civile, régulée et définie par l’institution de lois, sa liberté est de fait contredite.

Il ne peut plus agir comme bon lui semble, il est contraint.... »

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