La liberté est-elle possible sans l'Etat ? - Dissertation

« La liberté est-elle possible sans l’Etat ? Dans la plupart des sociétés actuelles, l’Etat semble empiéter de plus en plus sur la liberté des individus.

Le terme « liberté » désigne la capacité d’un individu à accomplir ce qu’il veut.

Être libre, c’est ainsi ne pas subir de contraintes ou d’obligations, ne rien devoir à personne, et avoir pleine licence de réaliser tous ses désirs.

L’adjectif « possible », quant à lui, représente le potentiel d’une chose à être accomplie avec légitimité.

D’après son étymologie, le nom « Etat » vient du latin « status », soit « se tenir debout », « se redresser ».

L’Etat est donc celui qui vient redresser les hommes.

C’est un terme polysémique : dans un premier sens, il désigne un territoire, un espace géographique délimité par des frontières naturelles ou artificielles.

Dans un second sens, c’est aussi un ensemble de valeurs communes, une identité, une culture et des lois partagées par tous.

Enfin, on peut dépeindre l’Etat comme un organe qui légifère, une instance qui élabore des règles pour vivre en communauté.

Ainsi, la mise en place d’un Etat est-elle nécessaire pour garantir la liberté des hommes ? Selon la doxa, l’individu est libre à condition de n’obéir à personne, de ne subir aucune restriction.

Pourtant, paradoxalement, le sujet sousentend que l’Etat, c’est-à-dire le pouvoir, est obligatoire pour assurer la liberté.

De ce fait, l’Etat s’impose-t-il de lui-même pour réaliser la liberté de l’individu, ou bien est-il nocif à la liberté ? Dans tous les cas, n’y aurait-il pas un compromis possible entre les hommes et l’Etat afin de les concilier ? Nous soutiendrons que même si l’Etat peut glisser dans l’abus, il est bel et bien essentiel à l’homme. Nous développerons l’idée selon laquelle l’homme a besoin d’un Etat pour vivre en communauté, puis nous verrons comment les dérives de cet Etat peuvent bafouer sa liberté.

Enfin, nous envisagerons une entente possible entre les hommes et l’Etat pour équilibrer liberté et sécurité. Tout d’abord, on peut justifier la nécessité d’un Etat par la nature même de l’homme.

En effet, si l’on considère que le mal est le propre de l’homme, alors la mise en place d’un Etat qui instaure et fait respecter des règles pour tous les individus devient inévitable pour assurer une vie commune.

Cela nous renvoie à l’étymologie même de l’Etat, qui vient redresser les hommes courbés.

C’est dans ce sens que Machiavel développe dans Le Prince le concept de pragmatisme politique, toujours populaire de nos jours, et qui consiste en la dissociation de la morale et du politique.

Ainsi, pour Machiavel, le bon homme politique n’est pas tant celui qui agit en fonction de ce que la morale définit comme bien ou. »