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Correction de l’explication du texte de John Locke - Essai sur l'entendement divin

Publié le 06/10/2022

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« Correction de l’explication du texte de John Locke LE TEXTE DE LOCKE Ceux qui veillent (comme ils disent) à donner de bons principes aux enfants (bien peu sont démunis d'un lot de principes pour enfants auxquels ils accordent foi), distillent (1) dans l'entendement de l’enfant jusque là sans préjugés ces doctrines qu'ils voudraient voir mémorisées et appliquées (n'importe quel caractère se marque chez l’enfant comme sur du papier blanc) : elles sont enseignées aussitôt que l'enfant commence à percevoir et, quand il grandit, on les renforce par la répétition publique ou par l'accord tacite (2) du voisinage ; ou au moins par l'accord de ceux dont l'enfant estime la sagesse, la connaissance et la piété et qui voient dans ces principes le fondement sur lequel bâtir leur religion et leurs mœurs : ainsi ces doctrines acquièrent-elles la réputation de vérités innées, indubitables et évidentes par elles-mêmes. On peut ajouter que, lorsque des enfants éduqués ainsi deviennent adultes et reviennent sur ce qu'ils pensent, ils n'y peuvent rien trouver de plus ancien que ces opinions qu'on leur a enseignées avant que la mémoire ait commencé à tenir le registre de leurs actes ou des dates d'apparition des nouveautés.

Ils n'ont dès lors aucun scrupule à conclure que ces propositions dont la connaissance n'a aucune origine perceptible en eux ont été certainement imprimées sur leur esprit par Dieu ou la Nature et non enseignées par qui que ce soit.

Ils conservent ces propositions et s'y soumettent avec vénération, comme beaucoup se soumettent à leurs parents non pas parce que c'est naturel (dans les pays où ils ne sont pas formés ainsi, les enfants n'agissent pas ainsi) mais parce qu'ils pensent que c'est naturel. LOCKE, Essai sur l'entendement humain (1689) la correction : INTRODUCTION --------------------------------------------------------------------------------Thème du texte : les notions de philosophie impliquées dans ce texte sont la conscience, l’inconscient, la vérité, la liberté, la culture, la morale, la religion.

Il est important, donc, de faire le tri et de se demander quelle est la notion principale ou quel est le couple de notions principales. Ici la notion principale est la culture, puisque ce texte est une analyse critique du processus d’éducation. (dans l’introduction il sera donc important de définir avec précision la notion de culture). Problème : comment la conscience des êtres humains se structure-t-elle ? Thèse : elle se structure essentiellement par intériorisation de règles, de lois, de normes, qui sont profondément intégrés par l’enfant sans que leur valeur soit véritablement intérrogée.

En un mot le grand ressort de l’éducation, c’est l’intériorisation des préjugés propres au groupe social dans lequel l’enfant grandit. Plan du texte : Le plan est simple car il est chronologique.

Il s’intéresse d’abord à l’enfant, puis à l’enfant devenu adulte 1./ dans la première partie le processus d’éducation est analysé. 2./ dans la deuxième partie le résultat de ce processus, la conscience de l’adulte humain et analysé. LE DÉVELOPPEMENT ET LA CONCLUSION RÉDIGÉS ----------------------------------------------Pour commencer Locke décrit le processus d’éducation par une métaphore : celle de la « distillation ».

Il s’agit d’un processus mécanique par lequel on concentre, par exemple, l’huile essentielle d’une plante, dans un alambic.

Il s’agit d’un processus de fabrication, machinal.

Cela voudrait dire que la conscience de l’enfant est un produit, le produit d’un processus.

D’ailleurs Locke utilise aussi une autre image, celle de l’imprimerie : « n’importe quel caractère se marque chez l’enfant comme sur du papier blanc »).

L’esprit de l’enfant serait donc au départ vide de toute connaissance, vide de tout principe, tel une feuille vierge qui ne contiendrait d’information que ce qu’on viendrait y imprimer. Il y a donc des principes, des règles, des normes, des valeurs, que l’enfant ignore et qu’il va devoir apprendre à respecter.

Cela semble juste, car il s’agit, nous dit Locke, de « bons principes ». Ainsi, comme l’affirmait KANT, grâce à l’éducation l’enfant est éloigné de la sauvagerie et de la brutalité naturelle pour entrer dans la voie de la civilisation.

Et cependant Locke est beaucoup plus critique : il affirme que derrière ces « bons » principes, il n’y a en fait que des « préjugés » auxquels les éducations « accordent foi ».

autrement dit ces principes transmis à l’enfant ne sont pas le résultat de la réflexion et de la sagesse, mais seulement de la transmission traditionnelle, dans laquelle la vérité est en fait peu importante.

Ce qui importe, c’est de structurer le groupe social. Ce qui va amener l’enfant à intégrer rapidement ces préjugés sociaux, c’est sa tendance naturelle au conformisme, que RENE GIRARD a appelé le désir mimétique : l’enfant a de « l’estime » pour ses éducateurs.

Il va les percevoir comme des modèles à imiter.

Il n’a aucun moyen personnel de mettre en doute ce qui lui sera enseigné, et il aura tendance à voir les prinicpes, les règles, les normes qu’on lui impose comme l’essence même de l’humanité.

Ainsi, nous dit.... »

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