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Commentaire d'un extrait de : Journal du septennat, Vincent Auriol

Publié le 12/06/2020

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«Ainsi s'achève l'année 1947. Elle a été dure mais ça a été l'installation de la Quatrième République... Je crois avoir moi-même déjà créé une tradition dans la présidence de la République. Présider, pour moi, c'est évidemment diriger sans décider, c'est orienter, c'est concilier, c'est arbitrer, c'est ce que j'ai fait... L'instabilité ministérielle elle-même peut passer... mais j’ai dû freiner tant quej'ai pu les volontés de crise, mettre un terme aux passions.... Enfin, un fait nouveau, c'est la présence d'un Parti communiste important et remuant. C'est une force très utile si elle agit dans le sens des intérêts nationaux - ou nuisible si elle obéit, comme elle l'a fait le mois dernier et depuis, aux ordres de l'impérialisme soviétique. Et puis, s'il se forme une autre opposition, aussi intransigeante et presque totalitaire, comme le. R.P. F. et De Gaulle, il n'y aura plus de majorité démocratique possible, il n'y aura plus de République. Ce qui est grave, c'est que le Parti communiste a rempli les administrations de ses agents... En plus ils ont dominé les syndicats et déclenché des grèves qui ne sont plus des grèves de revendications mais des grèves insurrectionnelles. Nous avons frôlé la guerre civile et par une intervention possible de l'Union soviétique la guerre tout court - et malgré cela la France a commencé son redressement. Ce redressement sera difficile si les partis ne se rendent pas à l'évidence, c'est-à-dire à la nécessité de leur cohérence et de leur discipline, un programme pour une législature, programme cimentant l'union des partis qui l'accepteront ; peut-être faudra-t-il modifier les clauses relatives à la dissolution, car dans le cas où une majorité élue sur un programme se dissoudrait, il faudrait dissoudre l'Assemblée pour que le corps électoral soit juge. Cela est indispensable en raison de la position difficile où se trouvera le Parti socialiste séparé du Parti communiste et de l'impossibilité pour le gouvernement d'accepter les communistes dans ses rangs. Ce redressement sera fonction aussi de la politique extérieure, nous l'avons vu, en raison des attaches du Parti communiste et de l'URSS et c'est surtout l'unité de l'Europe qui est en jeu. ... Une partie de l'Allemagne constituant une zone d'occupation russe voisine des États déjà soumis à la Russie : c'est en fait l'Allemagne orientale incluse dans le bloc soviétique. Il y a donc une Europe orientale et une Europe occidentale et l'Allemagne essaiera de toute façon de retrouver son unité : cela pose un problème pour demain, donc la nécessité de majorités homogènes s’impose. D'autre part, un fait nouveau, c'est la fin du colonialisme. La Constitution, vraiment, à ce sujet, est un modèle. Elle met fin au colonialisme, mais elle ne laisse pas les peuples se proclamer indépendants dans leur solitude et leur inexpérience. Elle crée une association

« □ Commentaire d'un extrait de: Journal du septennat, Vincent Auriol «Ainsi s'achève l'année 1947.

Elle a été dure mais ça a été l'installation de la Quatrième République ...

Je crois avoir moi-même déjà créé une tradition dans la présidence de la Républi­ que.

Présider, pour moi, c'est évidemment diriger sans décider, c'est orienter, c'est concilier, c'est arbitrer, c'est ce que j'ai fait ...

L'instabilité ministérielle elle-même peut passer ...

mais j'ai dû freiner tant que j'ai pu les volontés de crise, mettre un terme aux passions ....

Enfin, un fait nouveau, c'est la présence d'un Parti communiste important et remuant.

C'est une force très utile si elle agit dans le sens des intérêts nationaux -ou nuisible si elle obéit, comme elle l'a fait le mois dernier et depuis, aux ordres de l'impérialisme soviétique.

Et puis, s'il se forme une autre opposition, aussi intransigeante et presque totalitaire, comme le R.P.F.

et De Gaulle, il n'y aura plus de majorité démocratique possible, il n'y aura plus de République.

Ce qui est grave, c'est que le Parti communiste a rempli les administrations de ses agents ...

En plus ils ont dominé les syndicats et déclenché des grèves qui ne sont plus des grèves de revendications mais des grèves insurrectionnelles.

Nous avons frôlé la guerre civile et par une intervention possible de l'Union soviétique la guerre tout court- et malgré cela la France a commencé son redressement.

Ce redressement sera difficile si les partis ne se rendent pas à l'évidence, c'est-à-dire à la nécessité de leur cohérence et de leur discipline, un programme pour une législature, programme cimentant l'union des partis qui l'accepteront; peut-être faudra-t-il modifier les clauses relatives à la dissolution, car dans le cas où une majorité élue sur un programme se dissoudrait, il faudrait dissoudre l'Assemblée pour que le corps électoral soit juge.

Cela est indispensable en raison de la position difficile où se trouvera le Parti socialiste séparé du Parti communiste et del 'impossibilité pour le gouvernement d'accepter les communistes dans ses rangs.

Ce redressement sera fonction aussi de la politique extérieure, nous l'avons vu, en raison des attaches du Parti communiste et de l'URSS et c'est surtout l'unité de l'Europe qui est enjeu .

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Une partie de l'Allemagne constituant une zone d'occupation russe voisine des États déjà soumis à la Russie : c'est en fait l'Allemagne orientale incluse dans le bloc soviétique.

Il y a donc une Europe orientale et une Europe occidentale et l'Allemagne essaiera de toute façon de retrouver son unité : cela pose un problème pour demain, donc la nécessité de majorités homogènes s'impose.

D'autre part, un fait nouveau, c'est /afin du colonialisme.

La Constitution, vraiment, à ce sujet, est un modèle.

Elle met fin au colonialisme, mais elle ne laisse pas les peuples se proclamer indépendants dans leur solitude et leur inexpérience.

Elle crée une association. »

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