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Comment punir ?

Publié le 16/05/2020

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« Demande d'échange de corrigé de Duchamps Jean Claude ( [email protected] ). Sujet déposé : Comment punir ? La question posée interroge sur la manière de punir: elle présuppose, ce disant, le primat d'une telle approche.

Par suite, on doitconsidérer que le problème de la nature exacte de la punition suppose, au préalable, de tirer au clair les moyens mis en oeuvre pourpunir.

De fait, la punition est souvent confondue avec la vengeance; on tient que le fait de se faire justice soi-même, de punir soi-même celui qui est alors tenu pour le coupable est la véritable justice, sans considérer l'écart qui doit exister entre le fait de rendre lajustice et le fait d'accomplir une vengeance nécessairement personnelle.

De fait, l'acte de punir suppose la figure du tiers, du juge qui,de façon impartiale, prononce une sanction en s'appuyant sur le droit positif, ou les lois en vigueur, prévoyant pour chaque peine oudélit une sanction qui est proportionnée à l'infraction commise.

En outre, semble-t-i1, la punition suppose et implique,· outre l'institutionjudiciaire, le pouvoir législatif qui fait les lois, et le pouvoir exécutif qui a charge de faire en sorte que la peine soit appliquée.

Leproblème est donc de conquérir la nature profonde de la punition, en se dégageant autant qu'il est possible de la logique naturelle de lavengeance.Lorsque des parents punissent leur enfant, on peut s'attendre à ce qu'ils expliquent à l'enfant pourquoi ce dernier se trouve sanctionné.Mais, à l'évidence, il peut arriver que la punition soit dépourvue de toute explication, et qu'elle soit sans commune mesure avec l'actede l'enfant.

On peut, hélas, aisément déceler dans l'acte de punir une sourde envie de faire souffrir.

On sait, par exemple, que lapunition sous l'Ancien Régime prenait la forme de supplices: Damien, comme le signale Foucault dans Surveiller et punir, fut, en 1757,«démembré à quatre cheveux ».

Il y a bien une sorte de barbarie et de cruauté qui accompagne la pratique des supplices: cettebarbarie est également raffinée, pensée, car il s'agit de mettre en scène devant le peuple assemblé la vengeance du Roi, ainsi que sonpouvoir.

La vérité cachée de toute punition serait la vengeance.

Il nous faut alors caractériser plus avant cette dernière.

Hegel nousapprend que la vengeance suppose toujours que celui qui se venge est à la fois juge et partie.

C'est de fait lui-même, ou l'un desmembres de son clan, de sa famille, qui a été lésé, à qui tort a été fait.

Celui qui se venge décide-t-il vraiment de la façon dont va êtrepuni l'offenseur? La vengeance obéit-elle à l'impératif de la Bible qui dit « oeil pour oeil » ; la vengeance, autrement dit, est-elleidentique à la loi du Talion? On peut en douter, car la vengeance, étant désir et passion, est par définition démesurée, illimitée.

Cesera, donc, peut-être, toute la famille de l 'agresseur oui sera emportée par l'acte vengeur, l'agresseur va-t-elle pas contribuer àréactiver le désir de vengeance? La cérémonie du procès, caractéristique de la manière de punir, peut-elle vraiment se dégager de lalogique de la vengeance?Sans doute.

L'indignation, tournée vers la victime permet, en fait, comme nous l'apprend Ricoeur, d'apaiser le désir de vengeance, carelle provient et procède d'un lien qui s'établit à présent entre la loi et la victime.

Le procès favorise donc la survenue de l'indignation,qui est une passion moins directement destructrice que la soif de vengeance.

La loi n'a pas été respectée; mais, le désir de vengeancevoit moins la loi qui a été lésée que le spectacle de la personne humiliée, tandis que l'indignation calme peu à peu le désir devengeance en le purifiant de ses excès: l'indignation que suscite le procès suppose la prise en compte de la loi écrite, qui prévoitcertaines peines pour certains crimes et délits, alors que la soif de vengeance ne se soucie jamais de la loi.

Vient alors le temps dujugement, et de la sanction.

Pour que le condamné accepte sa sanction, donc la punition infligée, il faut qu'il puisse parvenir àreconnaître sa victime comme victime- dans le même mouvement, il parvient à reconnaître, à admettre, sa propre culpabilité et seprépare à accepter la justice de la sanction qu'il reçoit.

En conséquence, si le condamné accepte sa sanction, alors il est en fait enchemin vers la réhabilitation, car il est en mesure de réfléchir à ce qu'il a fait, de réfléchir à la souffrance causée.

On doit punir en vuenon pas seulement en vue d'empêcher le retour du crime, ou de protéger la société, mais afin que le condamné acquiert la pleinereconnaissance de la peine, la considérant comme juste et considérant que son sort correspond exactement à sa conduite passée.

Ilnous faut alors critiquer la thèse de certains philosophes concernant la peine de mort, car il faut bien considérer que la peine de mortest une sorte de perpétuation de la logique de la vengeance, cachée sous les habits du droit objectif.

A suivre cette pente critique, il estseulement question, avec la peine de mort, d'ajouter le meurtre au meurtre, le sang au sang- le bourreau étant en fait l'incarnationlégale et justifiée de la logique de la vengeance.

Il nous faut par suite envisager la dimension d'un au-delà de la punition, de la justicepénale-car celle-ci se donne comme toujours hantée par son autre qu'est la vengeance.Le pardon permet, profondément, de libérer la justice de la logique de la vengeance.

Que le pardon se produise après la réhabilitationet la sanction du condamné- ou qu'il intervienne durant le procès lui-même, il ouvre, en tout cas, un espace de sens où un lien directentre le criminel et la victime se trouve produit (en précisant que le pardon n'est pas l'excuse, qu'il faut toujours que le crimineldemande pardon, et que la victime peut bien entendu toujours refuser de pardonner).

Ce lien se tient dans un espace qui ne relèvepas de la loi des hommes, de la figure du tiers.

Il vient annuler l'injustice commise par le criminel.

Il faut donc comprendre que seule la victime est capable, en marge dt la loi, de produire semblable chose.

Libérant Je passéde son poids, du poids la souffrance et du crime, tout se passe comme avec le pardon s'établissait entre la victime et le criminel unesorte de relation apaisée et comme antérieure à l'avènement du crime Lui-même. Sujet désiré en échange : Travailler pour perdre ou pour gagner sa vie. »

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