Chapitre 2 : Mers & océans : Entre appropriation, protection et liberté de circulation
Publié le 29/05/2025
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Chapitre 2 : Mers & océans : Entre appropriation, protection et liberté de circulation
Introduction : Concentrant des ressources très diversifiées et des flux essentiels au développement
économique, les mers et les océans représentent des enjeux politiques et stratégiques.
Les États sont
en compétition pour l'usage et le contrôle des espaces maritimes, mais d'autres acteurs entrent en
jeu, dont la multiplicité illustre la complexité de la mondialisation.
Ils assurent la circulation des
biens, l'exploitation des ressources, l'application de la souveraineté des États mais aussi l'usage
récréatif de ces espaces.
Ils peuvent donc entrer dans des conflits de souveraineté ou d'usage.
Problématiques : Pourquoi les mers du globe sont-elles à l’origine de tensions, voire de conflits, entre
les Etats ? Pourquoi la protection est-elle un enjeu pour les grands équilibres planétaires ?
I Les enjeux géostratégiques et environnementaux
A) Les conflits autour de l’appropriation de la mer
Les espaces maritimes en tant qu’espaces d’échanges de la mondialisation, mais également pour
l’exploitation des richesses qu’ils recèlent sont des espaces convoités.
Leur appropriation donne
parfois naissance à des tensions et des conflits entre les différents acteurs locaux ou internationaux.
La piraterie et le terrorisme : Les espaces maritimes attisent la convoitise surtout du fait de la
traversée de bateaux, types vraquiers, cargos pétroliers ou porte-conteneurs, contenant pour des
milliards d’euros de marchandises.
L’enlèvement de touristes internationaux ou du personnel à bord
des cargos des multinationales est aussi très lucratif.
La piraterie s’est développée dans des lieux
stratégiques particulièrement fréquentés comme dans le golfe d’Aden, dans le golfe de Guinée ou
autour du détroit de Malacca.
Ainsi, malgré la pandémie de la Covid-19 qui a ralenti le commerce
maritime mondial, on recensait 375 actes de piraterie et de brigandage en 2020, contre 360 en 2019.
Les mesures mises en place par les différents États limitrophes et surtout par les puissances
maritimes (États-Unis, Chine, Union européenne) tendent à faire chuter ces chiffres.
La revente des produits volés ou la rançon des marins enlevés finance également les groupes
terroristes qui ont besoin d’argent.
Par exemple, le 12 juillet 2009, les rebelles du MEND
(Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger), qui réclament une plus juste répartition de la
manne pétrolière, frappent le terminal pétrolier américain d’Atlas Cole à Lagos.
Les conflits interétatiques : Il existe aussi des conflits entre États pour déterminer le droit
d’exploitation des ressources ou le contrôle de lieux de transit stratégiques.
L’Arctique est par
exemple de plus en plus convoité pour ces deux raisons.
Avec le réchauffement climatique et la fonte
de la banquise, une nouvelle route maritime mondiale pourrait transiter par le nord.
De même les
réserves d’hydrocarbures sont immenses (13 % des réserves mondiales).
Les îles, autour desquelles
s’étendent d’importantes ZEE (zone économiques exclusives) font l’objet de conflits parfois armés,
comme c’est le cas pour les îles Senkaku /Diaoyu entre la Chine et le Japon (voir prolongements).
La
simple délimitation de ces ZEE peut entraîner des tensions diplomatiques graves, comme entre le
Chili, le Pérou et la Bolivie, ou l’Espagne et la France dans le golfe de Gascogne.
B) Les menaces sur l’environnement à l’échelle planétaire
L’homme par son appropriation des espaces marins exerce une pression voire menace
l’environnement.
Nous avons déjà vu que la surexploitation des ressources pouvait menacer
d’extinction plusieurs espèces.
La pollution liée aux activités humaines n’a jamais été aussi
importante.
Le transport maritime est une des industries les plus polluantes de la planète.
Chaque année, les
quelques 90 000 navires parcourant les océans sont responsables de 2 à 3 % des gaz à effets de serre,
et brûlent près de 2 milliards de barils de fioul lourd, issu des déchets les plus sales de la distillation
du pétrole brut, pour transporter des marchandises industrielles.
Par ailleurs, le dégazage des
bateaux en haute mer atteint l’environnement.
Enfin, le réchauffement climatique, qui perturbe les
écosystèmes et provoque la montée des mers, a pour conséquence la migration de millions de
réfugiés climatiques ainsi que la disparition de certaines espèces (ours polaire).
Les bateaux de croisières sont extrêmement polluants.
À Barcelone en 2018, 105 bateaux de
croisières sont responsables de l’émission de 32 838 kg d’oxydes de soufre contre 6 812 kg pour la
totalité des voitures (558 920 véhicules).
Les paquebots de croisière accueillant des milliers de
touristes chaque année posent le problème du traitement des ordures ménagères, que certains
rejettent illégalement dans les océans.
Leur gigantisme menace des environnements fragiles.
Par
exemple Venise, construite au milieu d’une lagune, où y passent deux fois par jour des paquebots de
60 mètres de haut (soit un immeuble de 15 étages) pouvant atteindre jusqu’à 10 mètres de
profondeur.
Ainsi, le 2 juin 2019, le MSC Opéra percutait un autre bateau et un quai en plein centreville de Venise, évitant le naufrage de justesse.
Les marées noires sont des catastrophes industrielles et technologiques déversant dans les océans
des nappes d’hydrocarbures.
Elles tuent l’écosystème marin à proximité.
Par exemple, l’accident du
Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique, une plateforme pétrolière de forage appartenant au
géant britannique BP qui forait dans la ZEE américaine a explosé le 21 avril 2010 au large de la
Louisiane, provoquant la mort de 11 personnes, et déversant 4.9 millions des barils de pétrole dans
la mer.
La pollution industrielle et les déchets ménagers se retrouvent également dans l’océan.
Le « 7e
continent de plastique » désigne un amas de micros-déchets de plastiques issu des ordures et qui
dérive porté par les courants du Pacifique nord, d’une superficie de 6 fois la France.
Plusieurs plaques
seraient également....
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