cedh: la naissance de l'Etat moderne

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SOMMAIRE Séance 1 – Méthodologie Séance 2 – La naissance de l’Etat moderne : la monarchie absolue Séance 3 – La naissance de l’Etat moderne : les lois fondamentales Séance 4 – La naissance de l'État contemporain : la Révolution et l’Empire Séance 5 – Colle intermédiaire Séance 6 – La naissance de l'État contemporain : l’essor du parlementarisme au XIXème siècle 2 Bibliographie Eric Gasparini, Eric Gojosso - Introduction historique au droit et histoire des institutions, Edition Gualino, 2019. Antoine Leca - Histoire juridique de la construction de l'Etat, Des origines à 1958, Lexis Nexis, 2019. Martial Mathieu, Histoire des institutions : l’ancienne France Ve siècle – 1789, Lexis Nexis, 2013. Jean-Marie Carbasse, Manuel d’introduction historique au droit, Presses universitaires de France, 2017. Albert Rigaudière, Histoire du droit et des institutions dans la France médiévale et moderne, Economica, 2010. 3 Séance 1 : Méthodologie du commentaire de texte I - L’état d’esprit : conseils préliminaires L’acquisition de la méthodologie du commentaire de texte est le grand objectif de l’année dans la mesure où le travail demandé en contrôle continu (colle) et à l’examen final se présenteront sous la forme d’un commentaire de texte. De plus, en acquérant cette méthodologie, on acquiert aussi celle du plan qui demeurera fondamentale tout au long des études juridiques. Il faut sans cesse garder présent à l’esprit le fait que l’objectif premier du commentaire de texte est de décortiquer le texte, d’en expliquer les sources, d’en éclairer tous les aspects, d’en définir l’apport du document à la connaissance des institutions, ce qui doit permettre de tirer un maximum de conclusions générales à partir d’un texte particulier. Pour vos préparations à la maison, il n’est pas nécessaire de consacrer des heures à consulter des dizaines de volumes hautement spécialisés. Mieux vaut fixer son attention tout entière au texte lui-même et au plan qu’il va permettre de mettre en place, en n’oubliant jamais que ce dernier doit respecter le plus possible l’ordre du texte et ne pas se contenter de traiter le sujet dans son ensemble sans se soucier du contenu du document. Pour l’examen final, relisez aussi souvent que possible la méthodologie du commentaire de texte pour que le jour de l’examen vous l’ayez bien en tête. Pendant vos révisions, accordez une importance particulière aux introductions et aux conclusions : c’est là que l’enseignant résume l’essentiel et quelquefois vous livre sa pensée. Se fixer un découpage chronologique : tant de minutes pour l’examen du texte, tant de minutes pour la rédaction du plan détaillé (la phase capitale), tant de minutes pour la rédaction (d’autant plus aisée que le plan aura été bien construit). Se réserver en moyenne : une demi heure pour les phases préliminaires ; une bonne heure pour la construction du plan détaillé et la rédaction au brouillon de l’introduction ; 1 h 30 (dans le cas d’une épreuve d’une durée totale de trois heures) pour la rédaction. L’orthographe, la grammaire et la conjugaison sont la base d’un bon travail. Il est nécessaire de revoir certaines règles (notamment le passé composé souvent mal utilisé). Un bon juriste est une personne qui sait manipuler le verbe et le tourner à son avantage. Il doit connaître tous les sens du mot employé. En cas de doute, l’usage du dictionnaire est fortement conseillé. Faites des phrases simples et courtes. Sujet + Verbe + Complément est l’idéal et ne dépassez pas deux lignes pour une phrase. Pensez que votre lecteur a pu lire plus d’une copie avant la vôtre et qu’il appréciera le style clair et précis. Ayez l’esprit de synthèse. Il n’est pas nécessaire de divaguer longtemps pour expliquer quelque chose. Il suffit de fournir quelques connaissances pour étayer un propos et non pas votre cours en entier (le risque est de tomber 4 dans la digression). Souvenez-vous que le commentaire de texte n’est pas qu’une explication de texte, vous devrez donc dépasser le stade de l’analyse pour accéder à celui de la synthèse et apprécier la portée générale du texte à partir de chacun des problèmes importants qu’ilsoulève ou auxquels il fait allusion. N’hésitez pas à faire preuve d’esprit critique. C’est justement lors de la synthèse que vous pourrez le plus facilement exprimer votre point de vue. Toutefois, votre jugement doit être motivé et exprimé en termes simples et mesurés. Pour ce faire, employez la forme impersonnelle. Si on vous demande votre avis, n’hésitez pas à le donner : dans ce cas-là, cela signifie en général que plusieurs avis sont possibles. Le principal, c’est de justifier votre choix, même s’il vous paraît original. Il ne faut pas hésiter à critiquer les grands auteurs en cas de besoin (théorie de Platon sur la démocratie par exemple) et si vous vous en sentez capable. Mais il ne faut pas prendre non plus de risques démesurés... Les principaux défauts à éviter sont le hors sujet et la paraphrase. Le hors sujet peut venir d’une mauvaise interprétation du problème qu’on vous pose : il faut donc bien y réfléchir avant de commencer à construire le plan. Il peut aussi constituer une tentative de masquer vos lacunes : cela ne trompe personne. La paraphrase consiste à multiplier les citations du texte sans y apporter d’éléments nouveaux. Il faut bien évidemment citer le texte, mais comprendre qu’il s’agit d’une base de vos réflexions, non pas de vos réflexions elles-mêmes. Pour mettre en place le plan et établir le commentaire, il faut suivre un certain nombre d’étapes : II - L’organisation : les différentes étapes à suivre Approche du texte 1 - Imprégnez-vous du texte en le lisant calmement et complétement au moins trois fois. Complétement, c’est-à-dire y compris le titre, les notes et les références quand il y en a, car ils peuvent contenir des indications très utiles qui souvent épargneront un contresens ou u anachronisme. Il faut procéder à plusieurs lectures en comprenant évidemment le sens de chaque phrase. Conseils : 1) Eviter de souligner ou de surligner lors de la première lecture. C’est le meilleur moyen de faire un hors-sujet car, à ce stade de l’exercice, vous ne savez pas de quoi traite l’extrait ni quelle est l’intention de l’auteur. 2) Lisez toutes les informations fournies, comme les notes, etc. qui peuvent vous fournir de précieux renseignements. 3) Faites enfin attention à la structure même du texte. Par exemple : un « mais » annonce une opposition 2 - Soulignez systématiquement les mots et les phrases qui apparaissent comme essentiels ou qui exigent une explication. Mettez en marge du texte quelques annotations pertinentes telles que des définitions de termes importants, des mots clefs, des synonymes, des références à vos cours. N’oubliez pas que les termes techniques doivent être définis. Pour commenter correctement un texte, il faut passer d’un passage du texte à l’autre, en faisant un apport personnel (explication du passage, définitions des termes difficiles, développement de l’idée contenue dans le passage, dégagement de la portée générale, comparaison, etc.…). 5 Si l’on oublie le texte, on tombe dans la dissertation théorique, si l’on ne fait pas d’apport personnel, on en reste au stade de la paraphrase stérile. Cette deuxième étape permettra de situer le texte à la fois chronologiquement et thématiquement. Découpage du texte 3 - A partir de la lecture que vous avez faite du texte, isolez les quelques grands problèmes (entre quatre et six) qu’il vous paraît poser. Ensuite, faites l’état de vos connaissances par rapport à ces problèmes. Dégagez à partir de là les idées clés du texte, des thèmes et si possible des sous-thèmes qu’il faudra classer, regrouper ou séparer, hiérarchiser selon leur importance et les parties du texte qui y sont consacrées, puis ordonner. C’est l’opération la plusdélicate. 4 - Ce travail accompli, élaborez votre plan à partir de la structure du texte que les étapes précédentes vous ont permis de mettre à jour. Ce plan sera donc, logiquement, soit celui du texte,soit un plan axé autour desidées clés mises à jour. Dans chacun des cas, il faudra délimiter pour chaque subdivision de votre plan le passage du texte qui s’y rapporte. Cela vous évitera de perdre le texte de vue et sera pour vous un bon moyen de contrôler que vous avez bien commenté le texte et tout le texte, ou du moins tout ce qu’il y avait à commenter dans le texte qui vous était proposé. Lorsqu’on lit un texte, on s’aperçoit très vite du passage d’une idée à une autre, la seconde découlant de la première. On peut trouver 4 idées assez rapidement ou encore on découpe le texte en 4 parties. On donne un titre qui correspond à l’idée globale pour chacune d’entre elles. Généralement, si les choses sont bien faites, et comme elles le sont, les deux premières parties peuvent être associées sous une partie plus générale à laquelle on donne un titre. Ce titre doit correspondre à la pensée générale qui ressort de l’association des deux sous-parties. La même tâche doit être accomplie pour les deux autres découpages. On obtient ainsi un plan linéaire en deux parties, avec chacune deux sous-parties. Autre hypothèse : le plan thématique peut être choisi. Il est plus risqué cependant. Il consiste à associer des sous-parties qui ne se suivent pas linéairement mais qui ont un point commun, une idée commune. La recherche des titres des parties et des sous-parties est la même. Le plan doit donc avoir un air pyramidal : on part du moins important, la base, I-A, pour arriver au sommet, I-B, à qui répond l’autre côté du sommet, II-A et revenir à la base II-B. Une fois le plan adopté, il faut construire l’introduction Rédaction : 5 - Cette étape est cruciale dans la mesure où vous allez transcrire tout votre travail brouillon et rédiger en bon français celui-ci. Plus vous présenterez un travail clair, plus vous mettez dans de bonnes conditions votre lecteur. Une fois le plan mis en place, vous aborderez la rédaction du commentaire en commençant par rédiger l’introduction. Dans cette dernière, vous exposerez le contexte, ce qui vous amènera à préciser la nature du document et, éventuellement, à en présenter l’auteur, si vous le connaissez. Poursuivez ensuite votre introduction en dégageant l’intérêt du texte, ce qui vous conduira tout naturellement à délimiter le commentaire et à en justifier le plan. Enfin, terminez votre introduction par l’annonce explicite de votre plan qui précisera pour chacune des deux ou trois parties (maximum) le ou les passages du texte quis’y rapportent. A ce niveau là, il ne faut pas présenter le contenu des sous-parties de chacune de vos parties. Vient ensuite le plan. Les titres doivent être obligatoirement apparents. Lorsque vous rédigez, entre votre I ou II et le A et B de chacune, vous devez présenter vos sous-parties : c’est ce qu’on appelle une amorce ou un chapeau. C’est la justification, d’une part, du choix de vos deux sous-parties et, d’autre part, du passage de l’une à l’autre. Entre vos deux sous-parties, vous devez écrire une transition en deux phrases : la première résume rapidement ce que vous venez d’écrire, la seconde ce que vous allez développer. La transition existe aussi entre le I-B et le II-A. C’est la même logique que pour celle entre deux sous-parties. Celle-ci, très importante, ne doit pas dépasser 4 lignes. III - La forme : présentation du commentaire de texte Conseils préliminaires et généraux : - attention à l’écriture, aux ratures et gribouillages : ils ne peuvent qu’indisposer un correcteur qui a souvent beaucoup de copies à lire en peu de temps - n’oubliez pas l’importance du style, et surtout de l’orthographe dans l’appréciation globale qui sera portée sur votre travail - pensez à enrichir le plus possible votre style et vos phrases par le recours à des conjonctions de coordination - attention à soigner autant que possible la présentation, aller à la ligne, utiliser les alinéas, aérer le travail, souligner, encadrer les intitulés, utiliser de la couleur... - toujours utiliser des formules impersonnelles et le style indirect (le "je" et le "nous" sont fortement déconseillés) L’introduction L’introduction constitue une partie très importante du commentaire : elle doit poser le sujet et amener le plan et ne pas répondre au sujet. Toujours se poser trois questions : la date, la nature (juridique ou non), l’auteur du texte (s’il y en a un clairement identifiable). L’introduction doit toujours définir le problème principal, le situer par rapport à son contexte historique, ne pas anticiper sur le déroulement des événements. Elle doit se terminer par l’annonce du plan et sa justification.