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Bruno BETTELHEIM, Le Coeur conscient, 1960. Bruno BETTELHEIM précise: « Il s'agit de trouver les moyens qui permettent à l'homme de dominer les machines tout en bénéficiant pleinement de leurs avantages. » Explication et discussion ou « Complexité des problèmes posés par la machine».

Publié le 30/06/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Bruno BETTELHEIM, Le Coeur conscient, 1960. Bruno BETTELHEIM précise: « Il s'agit de trouver les moyens qui permettent à l'homme de dominer les machines tout en bénéficiant pleinement de leurs avantages. » Explication et discussion ou « Complexité des problèmes posés par la machine».. Ce document contient 2223 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« L'alcoolisme nous offre un exemple frappant de réaction irrationnelle de la société face à une impasse sociale. Confrontés au problème, les États-Unis décidèrent de le supprimer à l'aide de la loi. Comme pour la répression au niveau individuel, le refus de reconnaître la complexité du phénomène et la tentative de le supprimer, loin d'y remédier, l'aggravèrent. Le corps social, affaibli par la manœuvre répressive, fut envahi par la criminalité, la violence et parfois des formes encore plus nocives d'alcoolisme. Bien que la prohibition ait été abolie, nous ne sommes pas encore débarrassés des séquelles de cette tentative de répression à l'échelle nationale, puisque les syndicats du crime existent encore. Cet exemple est très insuffisant pour illustrer la complexité 'des problèmes que nous pose la machine. Personne n'a encore sérieusement demandé qu'on en interdise l'usage, bien que certains auteurs imaginatifs l'aient suggéré. On se contente en général de nier l'existence du problème. Parfois, notre société, comme une personne atteinte de toxicomanie, semble fuir en avant vers une mécanisation accrue avec l'espoir qu'un surcroît de technologie résoudra les conflits qui en résultent. Nous agissons comme l'alcoolique qui, pour échapper à la gueule de bois, se lance dans une nouvelle bordée. Un autre exemple de fuite, l'évasion dans le primitivisme, nous est donné par ceux de nos contemporains qui cherchent un réconfort dans des types plus simples de civilisation. Centrées sur des activités sociales différentes, ces civilisations ignorent les insatisfactions de la culture née du machinisme. Les transfuges ne voient que cela, sans tenir compte des frustrations inhérentes à ce mode d'existence plus primitif. Beaucoup d'intellectuels, de nos jours, cherchent un réconfort dans les croyances apparemment simples de leurs ancêtres. Ce faisant, ils risquent de contracter la peur de l'enfer et de la damnation sans pour autant y trouver le soulagement affectif que procurait l'affirmation d'une foi collective. Il ne faut pas supposer non plus qu'un homme du vingtième siècle se sentirait à l'aise dans un cadre du dix-huitième. Affligés comme nous le sommes par les conséquences névrosantes d'un apprentissage de la propreté qui nous a donné l'horreur de la saleté et des mauvaises odeurs, nous serions fort malheureux de vivre dans la puanteur des tas de fumier et des latrines primitives d'une petite ville américaine de l'époque coloniale. Considérer avec nostalgie les douceurs d'autres civilisations ne fera que déformer la vision que nous avons de la nôtre et rendre plus difficile la découverte d'une solution viable aux problèmes de notre culture. Les plaisirs de la chasse, si agréables qu'ils soient, ne guériront pas les frustrations auxquelles nous expose la technologie. Les activités de loisirs ne supprimeront pas davantage les inconvénients du machinisme; au mieux, elles nous les feront provisoirement oublier, ou nous séduiront au point de nous interdire d'y trouver des remèdes. Des voyages de noces répétés ne sauveront pas un mauvais mariage en améliorant ce qui ne va pas, mais aboutiront à le perpétuer sans but, dans un malaise croissant. On n'évite pas la domination de la machine sur l'homme en prenant des vacances plus longues loin d'une vie dominée par les machines ou d'une existence réglée par elles. Il s'agit de trouver les moyens qui permettent à l'homme de dominer les machines tout en bénéficiant pleinement de leurs avantages. Chaque civilisation engendre ses propres malaises et les troubles affectifs qui en résultent; elle doit aussi inventer des solutions conformes aux besoins réels de l'homme et aux besoins névrotiques caractéristiques de l'époque considérée. Faute de garder à l'esprit cette vérité élémentaire, nous risquons de préconiser des remèdes qui seront sans rapport avec les besoins et les tensions dont souffrent l'homme et la société à un moment donné de leur évolution. Pour résister à la menace du feu éternel et de la damnation, l'homme a besoin de son corollaire, la croyance dans la résurrection et le salut. Le problème que nous, nous avons à résoudre, c'est comment survivre à l'époque du machinisme qui a coupé l'homme de l'homme et l'être humain de la nature.

Bruno BETTELHEIM, Le Coeur conscient, 1960. ...»

« L'alcoolisme nous offre un exemple frappant de réaction irrationnelle de la société· face à une impasse sociale.

Confrontés au problème, les États-Unis décidèrent de le supprimer à l'aide de la loi.

Comme pour la répression au niveau individuel, le refus de reconnaître la complexité du phénomène et la tentative ·de le supprimer, loin d'y remédier, l'aggra­ vèrent.

Le corps social, affaibli par la manœuvre répressive, fut envahi par la criminalité, la violence et parfois des formes encore plus nocives d'alcoolisme.

Bien que la prohibition ait été abolie, nous ne sommes pas encore débarrassés des séquelles de cette tentative de répression à , l'échelle nationale, puisque les syndicats du crime existent encore.

Cet exemple est très insuffisant pour illustrer la.

complexité 'des problèmes que nous pose la machine.

Personne n'a encore sérieus�ment demandé qu'on en interdise l'usage, bien que certains auteurs imaginatifs l'aient suggéré.

On se contente en général de nier l'existence du pro­ blème.

Parfois, notre société, comine ùne personne atteinte de toxico­ manie, semble fuir en avant vers une mécanisation accrue avec l'espoir qu'un surcroît de technologie résoudra les conflits ·qui en résultent.

Nous agissons comme l'alcoolique qui, pour échapper à la gueule de bois, se lance dans une nouvelle bordée.

Un autre exemple de fuite, l'évasion dans le primitivisme, nous est donné par ceux de nos contemporains qui cherchent un réconfort dans des types plus simples de civilisation.

Centrées sur des activités sociales. »

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