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Aragon, poète engagé :du surréalisme au communisme

Publié le 15/05/2020

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« L'oeuvre d'Aragon est inséparable de sa biographie, elle-même dominée par ses engagements publics et politiques.

Les Yeux d'Elsa, dont les poèmes ont été écrits entre le milieu de 1940 et avril 1942, reflète la forme particulière de cet engagement à un momenttragique de notre histoire, après la défaite et avant la Résistance déclarée. I - UNE JEUNESSE TUMULTUEUSE Le révolté Aragon, mobilisé en 1917 comme médecin auxiliaire, vit en combattant la dernière année de guerre.

Il rencontre à cette occasionAndré Breton avec lequel, entre autres, il va participer au groupe Dada, puis fonder le mouvement surréaliste.

Profondément marquéspar la guerre, écoeurés par l'attitude des écrivains et des intellectuels pendant le conflit, ces jeunes gens multiplient les prises deposition provocatrices, les textes incendiaires, les scandales publics.

Aragon y prend une part active. Les valeurs surréalistes La révolte surréaliste est marquée par un rejet violent des valeurs traditionnelle : conformisme de la morale bourgeoise, nationalismechauvin et colonialisme, rationalisme étriqué, réalisme littéraire symbolisé par le genre romanesque.

Le surréalisme leur opposel'apologie de l'amour libre, du pacifisme et de l'anticolonialisme, de l'imagination sans limites, de la poésie comme manière d'exister...Revendiquant l'héritage de Rimbaud, de Lautréamont, de Sade, les surréalistes expérimentent l'écriture automatique sous la dictée del'inconscient et le recours au hasard dans des jeux de langage pour en explorer les potentialités. II - ARAGON AU PARTI COMMUNISTE L'adhésion au Parti communiste Le groupe surréaliste connaît sa première grande rupture lorsque certains de ses membres, dont Breton et Aragon, se rapprochent duParti communiste à l'occasion de la guerre coloniale franco-espagnole menée au Maroc.

Ils y adhèrent en 1927 ; d'autres critiquentcette orientation et s'éloignent.

Mais l'entrée au Parti communiste est difficile pour les surréalistes : on se méfie beaucoup, dans unParti dominé à l'époque par une idéologie ouvriériste, de ces jeunes intellectuels provocateurs et peu disciplinés.

Après une périodeindécise et notamment un voyage d'Aragon en URSS, la rupture intervient au début de l'année 1932: alors que Breton et la plupart desautres surréalistes s'écartent progressivement du Parti communiste, Aragon choisit d'y demeurer.

La rencontre d'Elsa Triolet (d'originerusse et liée par sa soeur au poète Maïakovski) peu avant n'est pas étrangère sans doute à cette évolution.

Mais les raisons littéraires,comme celles ayant trait au rôle de l'écrivain engagé, sont également déterminantes. Une révision poétique et littéraire L'adhésion au Parti communiste implique pour Aragon une révision de son engagement.

La politique littéraire du Parti à cette époqueest dominé par le réalisme, esthétique que le surréalisme avait rejetée.

Aragon, après un essai (peu convaincant) dans Hourra l'Oural, ne publie plus de poèmes jusqu'à la guerre.

En revanche il entreprend un cycle romanesque (genre honni des surréalistes) dont le titreglobal, Le Monde réel, traduit à lui seul son évolution.

Désormais, Aragon donne une orientation nouvelle à son oeuvre : volonté d'adhérer au mieux à la réalité de son temps, de la comprendre, et d'y affirmer ses choix.

Alors que la période surréaliste estl'expression d'un désir sans limites de libération et de rupture, jugée par lui idéaliste et sans contenu concret après coup, l'engagementcommuniste représente pour Aragon une tentative de faire coïncider littérature et transformation effective du monde social.

À traversd'innombrables vicissitudes, Aragon est resté fidèle à ce choix jusqu'à sa mort. III - ARAGON FACE À LA GUERRE Une situation ambiguë Le Parti communiste est dans une situation confuse et difficile entre 1939 et l'été 1941.

En effet, à la veille des hostilités a été divulguéel'existence, restée secrète, du pacte germano-soviétique, qui prend par surprise les communistes français.

Le Parti est interdit, sesmembres sont pourchassés, certains de ses militants sont mobilisés.

L'organisation, désorientée, est en plein désarroi.

Certains quittentle Parti, d'autres se taisent.

Aragon, mobilisé, prend part aux combats, notamment à l'évacuation de Dunkerque, jusqu'à l'armistice dejuin 1940.

Sans se prononcer très clairement sur le pacte germano-soviétique, il exprime à mots couverts l'idée d'une nécessairerésistance nationale à l'occupant et ménage l'avenir.

Lorsque Hitler lance ses divisions contre l'URSS (juin 1941), l'ambiguïté cesse etles communistes entrent dans la Résistance.

Aragon prendra sa part et deviendra l'une des voix les plus connues de la clandestinité. Un engagement subtil Les Yeux d'Elsa n'est pas un recueil ouvertement militant : pour des raisons stratégiques, Aragon n'évoque que très allusivement son appartenance au Parti communiste.

En revanche, à travers son discours de « contrebande », il condamne la capitulation et appelle àl'unité des français contre l'occupant.

Par là, il préfigure la politique d'unité nationale qui sera, plus tard, celle de son Parti, enpréparant dès cette époque, à travers le Comité national des Écrivains, l'union des intellectuels.

Il perpétue ainsi la politique du Parti àl'époque du Front populaire : défense de la culture et revendication de l'héritage national.

Il condamne au passage la poésie pure,c'est-à-dire les écrivains qui ne réagissent pas à l'occupation et se réfugient dans la quête d'une beauté purement formelle. Ainsi la réflexion sur les moyens poétiques prend-elle toute sa valeur : elle n'est pas séparable d'une volonté de dire, synonymed'engagement. Conclusion : L'oeuvre d'Aragon est marquée par ses choix politiques.

C'est pourquoi il est difficile de la lire sans son arrière-planhistorique et biographique.

Mais elle ne se réduit pas à eux, parce qu'elle les intègre à une connaissance intime de la langue et de lalittérature.. »

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