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Analyse texte n°1 : la naissance de Gargantua

Publié le 11/04/2024

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« Analyse texte n°1 : la naissance de Gargantua Exemple d’introduction Ce passage se situe au chapitre 6 de Gargantua de Rabelais, publié en 1534.

Ce chapitre est intitulé « comment Gargantua naquit de bien étrange façon » ; en effet, c’est de façon très carnavalesque que naît le héros du roman, au milieu d’un festin de tripes.

Alors que Gargamelle vient de se faire administrer un astringent si puissant que ses sphincters se sont bouchés, le nourrisson doit se frayer un autre chemin pour voir le jour.

L’auteur mêle dans ses lignes une tonalité épique et un humour scatologique qui cachent en réalité une véritable érudition et une critique implicite de la religion.

[lecture du texte] Problématique proposée : en quoi cette naissance en apparence burlesque est-elle une occasion pour Rabelais de formuler une réflexion religieuse ? Mouvements du texte : - Mouvement 1 : ligne 1 à 6 : une naissance hors du commun Mouvement 2 : lignes 7 à 14 : l’apologie de la crédulité Mouvement 3 : lignes 15 à la fin : un raisonnement ironique Premier mouvement : lignes 1 à 6 : une naissance hors du commun - Important champ lexical du corps : « matrice », « veine creuse », « diaphragme » etc: connaissances médicales de Rabelais : le contraste entre le réalisme des termes et l’invraisemblance de la naissance a un effet comique et la précision médicale accentue le caractère absurde de la naissance. - Mais l’auteur fait également une parodie de récit héroïque : les verbes marquent la volonté de Gargantua (« prit son chemin », « entra ») : l’enfant à la bifurcation de la « veine cave » peut choisir d’aller à droite ou à gauche et choisit donc délibérément le chemin qui le mène à la vie : Gargantua apparaît ainsi comme un être extraordinaire, dans la lignée des personnages mythologiques.

Cette nativité extraordinaire n’est pas sans rappeler celle de Jésus : Gabriel qui parle à l’oreille de Marie. - Ce caractère extraordinaire et quasi divin de l’enfant se confirme lorsqu’il vient au monde puisqu’il est déjà doué de la parole : il se différencie ainsi du commun des mortels (comparaison négative « pas comme les autres enfants »).

L’injonction exclamative de Gargantua (« à boire » répété trois fois) peut être comprise soit comme le désir normal de manger du bébé soit comme une invitation à un moment de fête et de vin.

De façon plus symbolique, on peut l’interpréter comme la soif de connaissance qui caractérise Gargantua mais aussi les penseurs humanistes.

Parodie religieuse aussi : derniers mots de Jésus sur la croix « j’ai soif » Second mouvement : lignes 7 à 14 : l’apologie de la crédulité - L’auteur prend la parole : il s’adresse au lecteur par le biais de questions rhétoriques (« diriez-vous qu’il ne l’ait pu faire ? ») qui miment un dialogue fictif : ce dialogue imaginaire est l’occasion de faire une critique de l’Eglise catholique et de la crédulité qu’elle impose : on trouve ainsi le verbe « croire » répété trois fois : Rabelais met en valeur l’injonction biblique de croire à tout sans se poser de question (compléments à valeur de généralité : « croit toujours »). - Cette argumentation en faveur de la crédulité est ironique : Rabelais commence par user d’un raisonnement par concession.... »

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